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Recherche et développement : Un développement timide, mais les opportunités ne manquent pas


Rédigé par Saâd JAFRI Mardi 4 Août 2020

Le Maroc accuse un sérieux retard dans la recherche et le développement. Après l’expérience de la Covid-19, il se doit de consolider ce secteur, qui reste un moteur du développement des Etats.



Recherche et développement : Un développement timide, mais les opportunités ne manquent pas
Plus que jamais, la crise provoquée par le coronavirus a montré l’impératif de consolider le champ de la recherche et développement. Face à l’ennemie invisible, nombreux sont les pays, dont le Maroc, qui ont entrepris des actions pour endiguer ses effets ravageurs. Créer de la valeur ajoutée aux produits et services, s’adapter au changement, innover, trouver de nouvelles solutions… la R&D s’est avérée être un facteur de survie et de sortie de crise.

Ceci dit, le Maroc accuse un sérieux retard en la matière. Primo, du fait que le secteur privé contribue chichement à la R&D, les budgets alloués à la recherche sont à 70% publics. De plus, le gouvernement investit mois de 1% du PIB pour la recherche, ainsi il demeure loin de la moyenne mondiale. Ne serait-ce qu’en 2018, les dépenses mondiales en R&D ont atteint 1.000 milliards de dollars, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec des prévisions haussières pour les années à venir. L’Organisation souligne également la forte implication du secteur privé, qui contribue à hauteur de 69% de ces dépenses dans les pays de l’OCDE. Ce ratio culmine jusqu’à 78% dans des pays comme la Chine ou encore la Corée du Sud. 

Pour le Maroc, rien n’est encore perdu

A l’issue d’un webinaire organisé dernièrement par Panorapost.com, une quinzaine d’experts venus de tous les horizons, ont dressé un rapport qui liste une série de leviers à actionner pour promouvoir la R&D. Le document ne manque pas de noter qu’il existe aujourd’hui au Maroc de nombreux talents cachés, qui ont été libérés du fait de la crise sanitaire. 

Néanmoins, il faut les accompagner pour que le Maroc puisse atteindre son plein potentiel. «Le Maroc peut capter des business avec des technologies dont il ne dispose pas aujourd’hui », précise le rapport ajoutant que c’est l’objet de la souveraineté industrielle et scientifique, et le Royaume affiche pour cela un important potentiel, en termes de R&D et d’innovation, à même de le transformer de pays sous-traitant et vendeur de main-d’œuvre en nation qui se positionne sur des enjeux technologiques à moyen et à long termes. Le document dresse également un état des lieux de la R&D en se basant sur trois indicateurs clés. Il s’agit de la production de savoir, le potentiel d’innovation et de valorisation, et la qualité des chercheurs.  

Le Royaume selon ladite étude dispose de 63 centres d’études doctorales et d’environ 1.400 structures dédiées à la recherche. Un nombre relativement passable, mais en termes de production, les chiffres laissent à désirer. En 2018, près de 4 millions de publications sont parues dans le monde, dont environ 7.000 publications seulement sont Marocaines (soit 0,2%), l’équivalent de 0,5 article par an et par chercheur. Des réalisations très basses par rapport à la moyenne internationale qui est de 2 publications par an et par chercheur. 

Le Maroc se classe ainsi, 58e au niveau mondial et sixième an Afrique, derrière l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, la Tunisie et l’Algérie.

En outre, les experts ont essayé d’expliquer ce phénomène alarmant, en soulignant qu’outre la faible infrastructure scientifique, l’absence d’une loi sur la recherche scientifique, la faible coordination et implication des départements concernés par la recherche scientifique, l’absence de statut spécifique de chercheur, ou encore la grande disparité entre les domaines couverts, sont également des variables explicatives de ce résultat médiocre enregistré par le Royaume.

Par ailleurs, les experts ont identifié un certain nombre de pistes pour promouvoir la R&D à court et à moyen termes. Ils ont affirmé que la R&D doit devenir un devoir d’État et qu’elle doit également devenir une priorité pour l’université. Ils ont également souligné qu’elle doit être une mission indispensable et non facultative pour l’enseignant chercheur.

Saâd JAFRI








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