L’Afrique était déjà touchée par le manque d’emploi pour sa jeunesse. La Covid-19 est venue aggraver la situation. La Fondation Jobs for Africa se penche sur la question à travers un webinaire qu’elle a organisé le 28 septembre. Son Président, Jamal Belahrach, livre le bien-fondé de cette visioconférence. A rappeler que la Fondation a été créée en novembre 2016 en partenariat avec le Bureau International du Travail (BIT) et l’Organisation Internationale des Employeurs (OIE) à Genève, avec le soutien de la Commission européenne et la collaboration de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour des projets communs.
- Vous avez organisé ce lundi un webinaire sur le travail en Afrique post Covid-19. De quoi s’agit-il ?
- À travers ce webinaire, nous souhaitons faire le point avec nos experts sur la situation de l’emploi sur notre continent avec cette crise sanitaire mondiale. Notre continent était déjà touché par les problématiques de l’emploi avant ce virus et cela s’accentue aujourd’hui.
Peut-on parler aujourd’hui d’une problématique d’emploi sur le continent ?
- Il faut rappeler que ce sont plus de 350 millions d’emplois qui ont été touchés par cette crise dans le monde. Plus de 12 millions de jeunes pointent au chômage chaque année en Afrique et notre croissance continentale ne peut absorber ni le stock ni les nouveaux venus. Nos économies tardent à se transformer et la pandémie n’arrange pas les choses. D’ici 2050, la population active sur le continent va doubler, passant de 450 millions à 900 millions. Dès lors, comment allons-nous faire pour donner du travail à tout ce monde si on ne se réinvente pas ? Alors, oui, il y a un vrai sujet emploi et en particulier celui des jeunes. 70% de la population a moins de 25 ans, c’est une opportunité et un défi en même temps.
- Comment, avec cette crise sanitaire, peut-on faire pour relancer la machine du travail ?
- Nous n’avons pas le choix. Autrement, elle va se transformer en crise sécuritaire pour tous les pays du continent. Le chantier est sociétal. Il faut travailler sur les modèles économiques, la modernisation des économies, les législations, les compétences et sur la politique pour développer les échanges intra-continentaux pour plus de croissance.
- L’Afrique regorge de bras valides, une jeunesse bouillante, un continent immensément riche mais les jeunes sont au chômage. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
- « La jeunesse au coeur du développement » doit être le leitmotiv de tous les pays du continent. L’Afrique a besoin d’un plan Marshall dédié pour redonner du sens et de l’espoir, pour ne pas laisser les sirènes de l’extrémisme sonner et les attirer. Notre dividende démographique est exceptionnel et nous est envié par l’Occident. Il appartient aux gouvernants d’en faire un avantage concurrentiel par plus d’éducation, de formation en soft skills et aux métiers d’avenir (digital), sans oublier les métiers dans les secteurs stratégiques se trouvant sur le contient (agriculture, mines ...).
- Quel rôle peut jouer le partenariat public-privé pour favoriser l’employabilité sur le continent ?
- C’est la clé. Le développement ne peut plus être imaginé autrement. Les Etats doivent créer les cadres d’expression et de régulation de l’économie, de protection sociale et le privé doit pouvoir créer la richesse dans les meilleures conditions de compétitivité pour créer des emplois et, partant, un développement d’un modèle économique et social très équilibré.
- Vous avez organisé ce lundi un webinaire sur le travail en Afrique post Covid-19. De quoi s’agit-il ?
- À travers ce webinaire, nous souhaitons faire le point avec nos experts sur la situation de l’emploi sur notre continent avec cette crise sanitaire mondiale. Notre continent était déjà touché par les problématiques de l’emploi avant ce virus et cela s’accentue aujourd’hui.
Peut-on parler aujourd’hui d’une problématique d’emploi sur le continent ?
- Il faut rappeler que ce sont plus de 350 millions d’emplois qui ont été touchés par cette crise dans le monde. Plus de 12 millions de jeunes pointent au chômage chaque année en Afrique et notre croissance continentale ne peut absorber ni le stock ni les nouveaux venus. Nos économies tardent à se transformer et la pandémie n’arrange pas les choses. D’ici 2050, la population active sur le continent va doubler, passant de 450 millions à 900 millions. Dès lors, comment allons-nous faire pour donner du travail à tout ce monde si on ne se réinvente pas ? Alors, oui, il y a un vrai sujet emploi et en particulier celui des jeunes. 70% de la population a moins de 25 ans, c’est une opportunité et un défi en même temps.
- Comment, avec cette crise sanitaire, peut-on faire pour relancer la machine du travail ?
- Nous n’avons pas le choix. Autrement, elle va se transformer en crise sécuritaire pour tous les pays du continent. Le chantier est sociétal. Il faut travailler sur les modèles économiques, la modernisation des économies, les législations, les compétences et sur la politique pour développer les échanges intra-continentaux pour plus de croissance.
- L’Afrique regorge de bras valides, une jeunesse bouillante, un continent immensément riche mais les jeunes sont au chômage. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
- « La jeunesse au coeur du développement » doit être le leitmotiv de tous les pays du continent. L’Afrique a besoin d’un plan Marshall dédié pour redonner du sens et de l’espoir, pour ne pas laisser les sirènes de l’extrémisme sonner et les attirer. Notre dividende démographique est exceptionnel et nous est envié par l’Occident. Il appartient aux gouvernants d’en faire un avantage concurrentiel par plus d’éducation, de formation en soft skills et aux métiers d’avenir (digital), sans oublier les métiers dans les secteurs stratégiques se trouvant sur le contient (agriculture, mines ...).
- Quel rôle peut jouer le partenariat public-privé pour favoriser l’employabilité sur le continent ?
- C’est la clé. Le développement ne peut plus être imaginé autrement. Les Etats doivent créer les cadres d’expression et de régulation de l’économie, de protection sociale et le privé doit pouvoir créer la richesse dans les meilleures conditions de compétitivité pour créer des emplois et, partant, un développement d’un modèle économique et social très équilibré.
Propos recueillis
par Wolondouka SIDIBE
par Wolondouka SIDIBE