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Relance de l’activité économique post-Covid-19 : Défis et opportunités dans un environnement mondial déstabilisé


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 25 Juin 2020

Le gouvernement est appelé à doubler d’efforts pour soutenir les secteurs sinistrés en raison de l’arrêt brutal de leurs activités et profiter des opportunités qui s’offrent au plan mondial.



Relance de l’activité économique post-Covid-19 : Défis et opportunités dans un environnement mondial déstabilisé
Depuis l’annonce de la reprise totale de l’activité économique à partir de ce jeudi dont la dernière décision a concerné les restaurants, les cafés, les transports, les analystes scrutent désormais le ciel des affaires pour esquisser les atouts et les opportunités qui s’offrent au pays dans un environnement mondial déstabilisé par la pandémie de Coronavirus. L’heure est-il désormais à la consommation locale et à la valorisation des produits locaux ? Toujours est-il que le Covid-19 a transformé le monde du travail, les habitudes des clients. Bref, comme dirait l’autre, rien ne sera plus comme avant en matière de production.

A l’interne, tout le monde s’accorde à dire que le gouvernement devrait doubler d’efforts pour les secteurs sinistrés en raison de l’arrêt brutal de leurs activités notamment les métiers de bouches, les TPE-PME. Ces dernières, faut-il le rappeler, constituent 95 % de l’économie nationale. Concrètement, près de 142.000 entreprises, soit 57% du tissu économique, ont arrêté définitivement ou temporairement leurs activités à cause de la pandémie du nouveau Coronavirus, comme on le note dans une étude du Haut-Commissariat au Plan sur l’impact immédiat de la crise. Les TPE sont les plus touchées : elles représentent 72% des entreprises en difficulté, tandis que 26% sont des PME et seulement 2% des grandes entreprises.

Pas de demi-mesures

Dans ces conditions, les dix mesures proposées par le gouvernement pour accompagner ces entités semblent indubitablement insuffisantes pour une relance réussie de l’activité économique. A titre d’exemple, il est stipulé dans ces mesures que les entreprises, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 500 millions de dirhams, peuvent bénéficier des prêts exceptionnels qui sont garantis par l’État à travers Damane Oxygène. Elle ne concerne en réalité que les entreprises de grande taille. Sur le plan fiscal, il est dit aussi que pour les entreprises dont le chiffre d’affaires de l’exercice 2019 est inférieur à 20 millions de dirhams, elles peuvent bénéficier, si elles le souhaitent, du report du dépôt des déclarations fiscales jusqu’au 30 juin 2020. Donc report et non annulation. Ou encore quand ces mesures portent sur la suspension des contrôles fiscaux et des avis à tiers détenteur (ATD) jusqu’au 30 juin 2020, alors même que l’idéal serait que cette opération devrait être sur une longue période, le temps que les effets de Covid-19 soient totalement endigués.D’ailleurs, la Commission Mixte des Métiers de Bouche propose, à ce sujet, le report des échéances fiscales au 31 décembre 2020 pour les personnes n’ayant toujours pas régularisé leur situation fiscale au titre de l’exercice 2019, avec le regroupement des résultats de 2019 et 2020.

A l’externe, le tableau n’est pas totalement sombre pour l’économie marocaine pourvu que les responsables mettent en place une politique agressive afin de saisir les opportunités qui se présentent comme par exemple le Brexit. Un dossier que la crise sanitaire a fait oublier pour un temps et qui va devenir un enjeu majeur pour la reprise post Covid-19. Le Maroc peut tirer profit d’une nouvelle vague d’alliances économiques avec le Royaume-Uni qui cherchera à compenser le manque à gagner entraîné par son retrait de l’Union Européenne.

Industrie pharmaceutique

Pour ce faire, la directrice générale à la Britcham, Ilham Bennis, estime que le Brexit est une réelle opportunité qui permettra à cette institution d’aller négocier de manière directe « en mode B to B » avec les Britanniques sans subir tous les quotas imposés par l’UE, outre les lourdeurs et charges administratives. De son côté, le directeur du département Maghreb à la Banque Mondiale (BM), Jesko Hentschel souligne que la relance économique post-Covid-19 constitue une opportunité pour le Maroc pour capter des marchés additionnels.

 Son analyse se fonde sur le fait que le Royaume est proche d’un très grand marché qui est celui de l’Union Européenne. En outre, il dispose de très bons produits, soit dans le secteur manufacturier ou agricole. A cela, on peut aussi ajouter le potentiel du Maroc pour approvisionner l’Europe en hydrogène vert, en tant que source d’énergie renouvelable d’avenir pour le Vieux Continent. Un potentiel qui vient d’être confirmé par la signature récente d’un accord entre l’Allemagne et le Royaume pour mettre en place une usine pilote de production d’hydrogène propre dans le but d’atténuer 100.000 tonnes de CO2. L’après-Covid-19 devra être aussi l’occasion de repenser le tourisme. Un secteur dans lequel le Maroc dispose d’un capital naturel énorme et fantastique.On ne peut, enfin, passer sous silence le secteur pharmaceutique où le Maroc a bombé son muscle en devenant le champion africain dans la fabrication des masques. Son aide médicale à quinze pays africains en est la parfaite illustration.

Wolondouka SIDIBE 








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