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Relance économique post-Covid-19 : McKinsey liste les priorités à moyen terme pour le Maroc


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 15 Juin 2020

McKinsey livre sa vision sur l’économie nationale et liste les priorités qui devraient être décidées à moyen terme par le Royaume à la sortie de la crise de Covid-19. Tour d’horizon.



Relance économique post-Covid-19 : McKinsey liste les priorités à moyen terme pour le Maroc
McKinsey consacre un document aux « Perspectives sur les priorités économiques et sociales du Maroc post-Covid ». Il s’agit des pistes et priorités en termes de modèle de développement que le Royaume devrait emprunter à moyen terme (au cours des 3 à 5 prochaines années), après la crise sanitaire mondiale. 

«Au-delà du plan de relance à court terme, nécessaire pour relancer l’économie, il est impératif de définir l’ambition de développement à moyen et long terme. La crise révèle et accélère des tendances économiques fondamentales et déclenche également de nouvelles dynamiques », souligne le cabinet de conseil américain.

Ainsi, la priorité pour le Royaume est d’avoir un Maroc social qui a un système de santé de qualité accessible à tous, une école de qualité garantissant l’égalité des chances… La seconde priorité est d’avoir un Maroc qui crée de la richesse au niveau local et régional. 

La troisième priorité est d’avoir un Maroc numérique par la transformation de l’Administration pour que cette dernière soit au service des citoyens et des investisseurs, la digitalisation de l’économie, la création d’un écosystème technologique, et la convergence vers une société numérique inclusive.

Enfin, il faut avoir un Maroc durable, leader régional en matière d’énergies renouvelables, d’agriculture durable et de gestion optimisée de l’eau…

Parallèlement, le Maroc est appelé à adopter d’autres mesures prioritaires après la crise du Coronavirus : renforcer le capital humain dans des secteurs prometteurs, adapter et simplifier les réglementations, restaurer la confiance et promouvoir la culture nationale, accélérer les investissements publics et privés (climat des affaires).

De l’avis de McKinsey, ces mesures et priorités, si elles sont traduites sur le terrain, l’économie marocaine pourrait atteindre une croissance située entre 2 et 3% par an.

Les opportunités à saisir

Dans son document, McKinsey s’est penché aussi sur les risques et opportunités socio-économiques que le Maroc doit saisir pour repenser son modèle de développement. Le premier risque soulevé est la récession économique attendue de 4% à 10% en 2020 avec des impacts significatifs à moyen terme sur les comptes publics, le secteur bancaire et la survie des entreprises fragiles. Cela constitue une opportunité de refonte du modèle économique, en capitalisant, entre autres, sur le renforcement des investissements et la substitution aux importations.

Il y a aussi le risque particulièrement important pour les secteurs d’exportation durement touchés comme le tourisme, l’aéronautique et l’automobile. Cela offre des opportunités pour profiter de la reconfiguration des chaînes de valeur européennes vers plus de «nearshoring» et de résilience pour se positionner comme un partenaire privilégié dans des segments à plus forte valeur ajoutée. Le troisième risque est social avec un taux de chômage post-Covid-19 attendu de +1 à 2 millions de personnes, en particulier des jeunes. Pour le cabinet de conseil américain, cela constitue une possibilité de construire un nouveau contrat social, avec un système d’aide sociale efficace et durable, l’accélération de l’inclusion financière, la formalisation des emplois et la refonte du système de protection sociale.

Il s’agit, en outre, des risques à moyen terme pour la santé et l’éducation (aggravation des maladies non traitées pendant l’accouchement, méfiance durable, traumatisme post-Covid, décrochage scolaire, etc.). Cela constitue une opportunité d’accélérer le programme de transformation numérique (téléconsultations, éducation à distance, service public  numérique …) et de renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de protection sociale par des investissements publics.

Enfin, il y a le risque de ralentissement des investissements dans les énergies vertes au profit des politiques de sauvegarde de l’économie. Là aussi, c’est une opportunité pour le Maroc de consolider l’autonomie énergétique et la position de leader régional grâce aux énergies renouvelables en encourageant et en accélérant leur utilisation.
A. CHANNAJE 








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