Suite aux récentes déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères appelant à des pourparlers directs entre le Maroc et le front séparatiste, Nasser Bourita n’a pas manqué de réagir. Lors d’une conférence de presse, tenue lundi en marge de l’inauguration du Consulat du Sénégal à Dakhla, le chef de la diplomatie marocaine a réitéré le rôle principal que joue le voisin de l’Est dans le conflit artificiel du Sahara, « les vraies parties du conflit sont le Maroc et l’Algérie », a-t-il martelé, ajoutant que le degré d’engagement d’Alger dans ce différend en est la meilleure preuve.
Envoyé spécial : le Maroc a donné son aval
Contrairement aux appels multipliés de l’Algérie pour la reprise du processus politique, ce pays demeure l’une des principales sources d’obstruction à la nomination d’un envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies au Sahara, poste vacant depuis 2019, année de démission de Horst Kohler, qui avait mené le processus des tables rondes, auquel a participé l’Algérie. Selon M. Bourita, le Maroc a donné son accord à la nomination d’un nouvel envoyé spécial, tandis que le régime algérien et son protégé (le Polisario) ne ménagent pas d’efforts pour y faire obstruction. « Il faut se demander : qui ne cesse d’entraver la désignation d’une personnalité, en refusant plusieurs candidats ? », s’est demandé le ministre marocain, pointant la responsabilité d’Alger dans le blocage actuel, qui fait preuve de double discours.
Pas de solution sans l’inclusion de l’Algérie
Le 21 avril, le Conseil de Sécurité s’apprête à se prononcer sur l'évolution de la question du Sahara marocain, qui sera inscrite dans l’ordre du jour de sa prochaine réunion. Le Maroc demeure serein, confiant dans la légitimité et le réalisme de son plan d’autonomie, qu’il propose comme seule solution au conflit qui dure depuis 1975. Le Maroc appelle à impliquer l’Algérie dans toute solution future, vu qu’elle est partie prenante dans le conflit, a indiqué M. Bourita, soulignant qu’il ne saurait y avoir de solution sans qu’Alger ne s’asseoit autour de la table de négociations. Outre cela, le voisin de l’Est encourage la violation du cessez-le-feu par les milices du Polisario, a-t-il ajouté. En effet, le front séparatiste se livre à des tentatives de provocation le long du mur de la défense depuis la débâcle d’El Guerguerat. De son côté, la presse algérienne ne cesse de médiatiser à outrance la propagande polisarienne au point de relayer une guerre fictive au Sahara.
Quand il est question de Droits de l’Homme, l’Algérie doit se taire
Concernant les appels algériens à étendre le rôle de la mission onusienne au Sahara (MINURSO) à l’observation du respect des droits de l’Homme, Nasser Bourita a fait part de sa position vis-à-vis de ce genre de déclarations qui suscite « l’ironie », selon son expression. Selon lui, l’Algérie n’est pas du tout bien placée pour donner des leçons sur les droits de l’Homme. « L’Algérie est le dernier pays à pouvoir parler de droits de l’Homme », a-t-il martelé, précisant que le rôle essentiel de la MINURSO est de faire respecter le cessez-le-feu.