SUV coupé sportif - BMW X2 20I SDRIVE, 3 cylindres mais convaincant

Jusqu’aux années 2000, lorsqu’on interrogeait un aficionado de BMW à propos d’un coupé 20i, il pouvait penser à juste titre à une voiture légère, vêtue d’une carrosserie élancée, mue par un noble six cylindres et dotée d’un train arrière moteur (par exemple, une 320i E46).
 
Aujourd’hui, ce même nominatif fait référence à un SUV lourd traction, doté de deux fois moins de cylindre.
 
Les temps changent, et pour beaucoup, c’était mieux avant. Seulement, BMW ne fait que répondre à la demande du marché, orientée depuis longtemps vers les SUV, et depuis peu, vers les SUV coupés.
 
S’agissant du bloc, ce n’est pas par plaisir que l’un des meilleurs motoristes au monde prive le X2 de la moitié de ses cylindres. C’est pour mieux passer entre les mailles d’un filet fiscal européen qui n’est tolérant qu’envers les électriques.
 
C’est par conséquent un petit 3 pattes d’à peine 1.5 de cylindrée qui est à l’œuvre, proposant néanmoins 156 ch pour 240 Nm de couple. Et afin de lui venir en aide pour déplacer le SUV sans avoir de conséquence quant au malus, BMW opte pour un modeste moteur électrique 48 V.

 
Un soutien qui augmente les valeurs de puissance et de couple jusqu’à 170 ch et 280 Nm. Mais ces caractéristiques sont-elles suffisantes pour donner à ce SUV coupé des performances dignes de son physique ?
 
L’épreuve du chronomètre pourrait être sans merci pour un SUV plafonnant à 1 644 kg et plaçant sa confiance dans un petit 3 cylindres pour l’animer.
 
Pourtant, sans impressionner pour autant, le X2 s’en tire avec les honneurs. Un peu plus de 30 secondes sur le 1 000 m départ-arrêté, à peine moins de 9 sur le 0 à 100 km/h, il n’a pas à rougir de ses temps.
 
Ils sont loin des standards de sportives pures mais lui confèrent une bonne réactivité, lorsqu’il s’agit de doubler ou de relancer la cadence.
 
Seul le X1 20i fait mieux dans sa catégorie (taille et puissance), avec ses 50 kg de moins que le coupé. Ce dernier reprend d’ailleurs tous les éléments techniques du X1, dont il dérive. On retrouve donc un châssis identique, en commun avec Mini, qui rime avec traction.
 

 
Étant donné que le duo thermique/électrique développe 280 Nm, le train avant a parfois du mal à encaisser le couple, ce qui entraîne aussi des remontées dans le volant.
 
La direction, peu démultipliée, procure une belle réactivité et de bonnes sensations.
 
Avec son système de suspensions passif, le X2 a de la retenue à allure sportive avec un maintien de caisse efficace et une absence de mouvements parasites.
 
Pour ce qui est du confort, les suspensions fermes associées à de grandes roues en version M Sport font que la voiture rebondit un peu trop sur les gros défauts de la chaussée.
 
La sellerie ferme, mais offrant un excellent maintien, n’atténue pas ce défaut.

 
Le X2 fait étalage d’une polyvalence remarquable sur différents types de parcours. Sur autoroute, le conducteur appréciera la conduite semi-autonome et le changement automatique de voie au déclenchement du clignotant. L’insonorisation est également convaincante.
 
En ville, impossible de rouler en 100% électrique, le petit moteur 48V n’ayant pas les capacités nécessaires. Par contre, il apporte de la réactivité au démarrage, comblant efficacement les manques du 3 cylindres avant l’enclenchement du turbo.
 
Autre bon point : la gestion quasi transparente des arrêts et redémarrages au feu de signalisation rend les déplacements fluides en ville.

 
La planche de bord est une réplique exacte de celle du X1, à quelques détails près. On retrouve l’ambiance technologique, les nombreux rangements, la finition haut de gamme et le système multimédia dense. L’ergonomie gagnerait à moins de manipulations à travers les menus, en donnant accès à plus de raccourcis comme celui qui rend possible la désactivation (à chaque démarrage) de l’alerte de survitesse.
 
L’accoudoir et ses commandes physiques est appréciable, bien que l’espace destiné à accueillir le smartphone est trop voyant, et ne permet en prime de recharger qu’un appareil à la fois.
 
La principale différence avec le X1 est à aller chercher au niveau de l’habitabilité. S’il faut baisser la tête pour accéder à la banquette, les adultes y seront bien installés grâce à un espace préservé pour les jambes. La garde au toit est légèrement comptée mais cela ne vient pas compromettre l’ensemble.
 
En revanche, l’absence de banquette coulissante rend impossible de moduler l’espace de chargement. Mais le X2 présente une qualité que l’on n’attendait pas : un coffre spacieux avec un volume généreux de 495 l.
 
Culminant à 47 650 €, le 20i sDrive a des chances de souffrir de la comparaison avec son homologue électrique iX2 eDrive 204 ch (46 900 €).
 
Bien entendu, les utilisations sont différentes, mais il est difficile de justifier qu’un thermique comparable soit facturé plus cher. De surcroît, le 20i doit s’acquitter en France d’un malus de 983 € maximum et d’une Taxe sur les Véhicules de Sociétés pour les entreprises. À une époque où le portefeuille guide souvent les décisions, le surcoût à l’achat pour un moteur essence peut être bloquant. La consommation, certes sage (7,2 l/100 km), ne permet pas de faire des économies suffisantes à l’usage.

Chiffres
Vitesse maxi : 208 km/h
Accélération 0 à 100 km/h : 8,9 sec
1 000 m départ arrêté : 30,2
Consommation moyenne (l/100 km) : 7,2
Consommation Ville/Route/Autoroute (l/100 km) : 7,7/7/6,8
Poids à vide : 1 644 kg
Maxi remorquable : 1 800 kg
 
Données techniques
Puissance fiscale : 8 CV
Moteur : 3-cylindres turbo essence + micro-hybridation 48 V
Cylindrée : 1 499 cm³
Puissance maxi : 170 ch
Couple maxi : 280 Nm
Transmission : aux roues avant, automatique BVA 7 rapports
Pneumatiques : 245/40 R 20
Réservoir, en l : 45
Dim Lxlxh, en m : 4,56x1,85x1,59
Empattement, en m : 2,70
Volume du coffre, en l : 495
Garantie : 2 ans, km illimité