Le Caïd Si Aïssa, décédé en 1924, gouvernait la région de Abda Doukkala. Sa résidence était un village à elle toute seule, s’étendant sur une superficie d’environ 25 hectares. L’ensemble des constructions remonterait à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Cette ancienne résidence, édifiée par le Caïd de 1894 à 1924, est constituée d’un complexe résidentiel entouré d’une enceinte renfermant plusieurs maisons majestueusement décorées, une mosquée, une écurie pour les chevaux, un quartier juif pour ses couturiers, un quartier réservé pour la garde et les esclaves, une prison, un jardin avec 4 puits, une place d’honneur pour les festivités, hammam d’hommes et d’autres de femmes et un cimetière de la famille avec le marabout du Chérif Sidi Ben Chtouki, qui était le conseiller du Caïd.
À chaque fois que l’on évoque les figures des Grands caïds, on les associe souvent au régime du Protectorat qui les a utilisés comme relais de domination dans des zones de montagnes (Glaoui, Goundafi, Mtougui), ou dans certaines plaines atlantiques (El Ayyadi, El Abdi), indique Abdelahad Sebti, chercheurs dans le patrimoine des Doukkala-Abda. Or, poursuitil, le phénomène est complexe et sa naissance a précédé l’établissement du pouvoir colonial, avec des évolutions spécifiques et des événements marquants. L’ascension de Aïssa Ben Omar El Abdi est caractérisée par un événement qui a marqué la mémoire collective de la ville de Safi, à tel point qu’il est devenu un repère de datation. On dit ‘Am ar-Rafsa, «l’Année de la bousculade», en référence à un massacre qui eut lieu dans la ville au mois d’octobre 1895 et qui mit fin à la révolte des Oulad Zid.
Les Oulad Zid constituaient une fraction de la tribu des Behatra, laquelle faisait partie de la confédération des Abda qui, auparavant, faisaient partie des Doukkala, à l’origine considérés comme étant les Masmouda du plat-pays, rapporte la même source, notant que le caïdat des Abda remonte aux débuts de la dynastie Alaouite. La révolte des Behatra contre le caïd des Abda Hamman Germouni a poussé le sultan Abderrahmane ibn Hicham à créer un Caidat autonome des Behatra en 1847 et nomma à sa tête Ahmed ben Aïssa qui fondera ainsi la célèbre famille caïdale. Et d’ajouter: Lui succédera par la suite son neveu Mohammed Ben Omar qui désigna comme adjoint (khalifa) son frère Aïssa Ben Omar puis, invoquant des raisons de santé, il le proposa pour sa succession en 1879.
Le Caid Aïssa Ben Omar montra un énorme appétit de pouvoir et de richesses. Il monopolisa les meilleurs pâturages et entretenait une véritable cour sultanienne en miniature, les traditions makhzéniennes y furent introduites par son épouse Fatna, une des veuves du sultan Mohammed ben Abderrahmane, et qui lui fut proposée par Hassan 1er. Avec la fin de l’époque de celui-ci, c’était l’échec de la réforme administrative qui s’appuya sur les Oumana pour limiter les prérogatives fiscales des caïds. Mais, d’un autre côté, le début du règne du jeune sultan Abdelaziz (1894), associé au pouvoir du nouvel homme fort Ba Hmad, connut une série de révoltes qui embrasèrent la région du Haouz, c’est-à-dire les plaines atlantiques, rapporte la même source.
À chaque fois que l’on évoque les figures des Grands caïds, on les associe souvent au régime du Protectorat qui les a utilisés comme relais de domination dans des zones de montagnes (Glaoui, Goundafi, Mtougui), ou dans certaines plaines atlantiques (El Ayyadi, El Abdi), indique Abdelahad Sebti, chercheurs dans le patrimoine des Doukkala-Abda. Or, poursuitil, le phénomène est complexe et sa naissance a précédé l’établissement du pouvoir colonial, avec des évolutions spécifiques et des événements marquants. L’ascension de Aïssa Ben Omar El Abdi est caractérisée par un événement qui a marqué la mémoire collective de la ville de Safi, à tel point qu’il est devenu un repère de datation. On dit ‘Am ar-Rafsa, «l’Année de la bousculade», en référence à un massacre qui eut lieu dans la ville au mois d’octobre 1895 et qui mit fin à la révolte des Oulad Zid.
Les Oulad Zid constituaient une fraction de la tribu des Behatra, laquelle faisait partie de la confédération des Abda qui, auparavant, faisaient partie des Doukkala, à l’origine considérés comme étant les Masmouda du plat-pays, rapporte la même source, notant que le caïdat des Abda remonte aux débuts de la dynastie Alaouite. La révolte des Behatra contre le caïd des Abda Hamman Germouni a poussé le sultan Abderrahmane ibn Hicham à créer un Caidat autonome des Behatra en 1847 et nomma à sa tête Ahmed ben Aïssa qui fondera ainsi la célèbre famille caïdale. Et d’ajouter: Lui succédera par la suite son neveu Mohammed Ben Omar qui désigna comme adjoint (khalifa) son frère Aïssa Ben Omar puis, invoquant des raisons de santé, il le proposa pour sa succession en 1879.
Le Caid Aïssa Ben Omar montra un énorme appétit de pouvoir et de richesses. Il monopolisa les meilleurs pâturages et entretenait une véritable cour sultanienne en miniature, les traditions makhzéniennes y furent introduites par son épouse Fatna, une des veuves du sultan Mohammed ben Abderrahmane, et qui lui fut proposée par Hassan 1er. Avec la fin de l’époque de celui-ci, c’était l’échec de la réforme administrative qui s’appuya sur les Oumana pour limiter les prérogatives fiscales des caïds. Mais, d’un autre côté, le début du règne du jeune sultan Abdelaziz (1894), associé au pouvoir du nouvel homme fort Ba Hmad, connut une série de révoltes qui embrasèrent la région du Haouz, c’est-à-dire les plaines atlantiques, rapporte la même source.
Mohamed LOKHNATI