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Safi : Nécessité de réhabiliter le secteur de la poterie


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mercredi 15 Juillet 2020

A défaut d’un marketing de haut niveau et d’une volonté politique, le secteur de la poterie, qui confère à la ville un statut particulier, continuera à battre de l’aile.



Safi  : Nécessité de réhabiliter le secteur de la poterie
Loin encore d’être une ville à 100% touristique et forte de l’abondance de l’argile, principal produit de base de céramique, la ville de Safi peut s’enorgueillir d’être la capitale de céramique, statut qu’elle souhaite préserver comme patrimoine tout en contribuant au développement économique. 

Placée en pole position après l’agriculture, ce secteur, générateur de beaucoup d’emplois, constitue une source de revenus pour une large frange de la population. Aujourd’hui, plus de 3.000 artistes sont en permanence nichés dans les ateliers, à préparer l’argile, le tournage, le séchage, le trempage… sans oublier les cuissons, les décorations et les émaillages. Autant de gestes transmis, avec le souci de l’exactitude, de père en fils, tel un patrimoine qui donne son identité à la ville depuis des centaines d’années. Les premiers maîtres artisans safiotes ont donné ses lettres de noblesse à cet art, impulsé par l’arrivée de familles fassies au 19e siècle et depuis les safiotes ont pris la relève. Aujourd’hui, après la réouverture du musée de la céramique, le secteur et la ville ont besoin d’un autre coup de pouce.

Safi est également devenue très célèbre avec la Colline des Potiers et la Vallée de Chaâba (dans la ville même) et le village de Sidi Abderrahmane et la commune Saâdla (dans les environs de Safi). Unique en son genre au Maroc, cette Colline compte à elle seule plus de 700 artisans sur 72 fours traditionnels et 27 fours à gaz dans plus de 40 ateliers. C’est aussi à Safi que se trouve le plus grand tajine du monde.

Dans ce temple de la poterie, des milliers d’artisans militent pour réhabiliter ce secteur vital pour la région.

En effet, précise Maître Ahmed Serghini, qui semble être fier d’appartenir à la septième génération de céramistes. La famille Serghini est arrivée à Safi en 1836, venant de Fès. « J’ai tout appris de mon père, je voulais reprendre le métier de mes ancêtres. Beaucoup reste à faire en effet, pour préserver ce patrimoine et lui donner la place de choix qu’il mérite.

Cela passe par l’enrichissement de l’offre par des salons et expositions dans la Région, la contribution à la réhabilitation de la branche poterie dans la ville de Safi, mais aussi le soutien de la production des artisans individuels, l’accompagnement de la politique nationale de restructuration et de promotion du secteur, devait-il préciser, notant que le tout pensé dans la perspective de développer les exportations.

Il est à noter aussi que la fabrication de la poterie et de la céramique est concentrée dans plusieurs régions de la province de Safi, dont la route Dar Si Aissa, qui abrite huit ateliers, employant 70 artisans de façon stable et 30 de façon saisonnière, la commune Saâdla (48 ateliers employant 156 artisans stables et 177 de façon saisonnière) et la route de Marrakech (10 ateliers employant 80 artisans stables et 20 de façon saisonnière).

Mohamed LOKHNATI







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