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Sahara Marocain : Après la reconnaissance française, Alger se retrouve à la croisée des chemins


Rédigé par L'Opinion Jeudi 22 Août 2024

​En clarifiant son positionnement sur l’affaire du Sahara Marocain, la France impose une nouvelle réalité géopolitique que l’Algérie ne peut plus ignorer. Dans ce contexte, l’Algérie se retrouve à la croisée des chemins : persister dans son soutien à un Front Polisario de plus en plus isolé, ou saisir l’opportunité d’une sortie de crise en acceptant une solution pragmatique. Dans un rapport récent, «l’Institut américain de la paix» analyse les enjeux de la percée diplomatique du Royaume sur la scène internationale, tout en appelant le régime des généraux à accepter la nouvelle réa- lité géopolitique, pour éviter l’isolement. Éclairage.



La reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara marque une étape décisive dans la dynamique géopolitique de la région, selon un rapport rédigé par Thomas Hill, directeur des programmes pour l'Afrique du Nord à l’Institut des États-Unis pour la paix. Ce document souligne que cette décision, associée à la supériorité militaire du Royaume, a considérablement renforcé la position du Maroc, imposant une nouvelle réalité que la communauté internationale commence à accepter.

Le rapport met en garde contre l’obstination du Front Polisario et de l'Algérie à ignorer ces évolutions. Selon Hill, cette attitude ne fera qu'accentuer leur isolement diplomatique et stratégique. Il plaide pour une reconnaissance pragmatique de la souveraineté marocaine, tout en ouvrant des négociations pour préserver les intérêts du « peuple sahraoui ». Cette approche, d’après lui, serait la plus réaliste pour clore ce dossier qui perdure depuis des décennies.

Hill souligne également l'évolution des rapports de force sur la scène internationale, qui laisse peu de marge de manœuvre au Front Polisario. Pour lui, l’acceptation d’une autonomie sous souveraineté marocaine représente désormais la solution la plus viable, tant pour le mouvement séparatiste que pour l’Algérie, son principal soutien. Il exhorte ainsi ces derniers à saisir cette opportunité pour engager des négociations sérieuses et obtenir les meilleures garanties possibles avant que la situation actuelle ne devienne irréversible.

L’Algérie exploite le conflit du Sahara pour asseoir sa stratégie régionale

Depuis des décennies, l'Algérie se positionne en soutien indéfectible du Front Polisario, brandissant la bannière de la décolonisation pour justifier son engagement dans le conflit du Sahara Marocain. Cependant, les récents bouleversements géopolitiques forcent Alger à revoir sa stratégie, alors que l'efficacité de cette posture s’érode face à une communauté internationale de plus en plus favorable à la souveraineté marocaine.

Au sein du Polisario, l'incertitude grandit. Les luttes internes et les conflits d'intérêts personnels deviennent prépondérants, menaçant la cohésion du mouvement. Comme le souligne l'Institut des États-Unis pour la paix (USIP), pour que les dirigeants du Polisario renoncent officiellement à leur quête d'indépendance sans risquer un putsch interne, ils devront redéfinir ce qu'ils considèrent comme une victoire.

L’acceptation de l’autonomie proposée par le Maroc pourrait offrir à l’Algérie une porte de sortie, lui permettant de reconnaître, de manière discrète, la souveraineté marocaine tout en négociant des concessions stratégiques. L'Algérie pourrait, en effet, exploiter cette situation pour obtenir des avantages concrets de la part du Maroc, notamment sur des questions énergétiques et sécuritaires, insiste le prestigieux think tank.

En coulisses, Alger pourrait dissuader le Polisario d'accepter l’autonomie sans obtenir des garanties substantielles. Historiquement, le Maroc et l'Algérie ont évité de lier le conflit du Sahara à d'autres tensions bilatérales. Cependant, cette approche pourrait évoluer si Alger perçoit une acceptation unilatérale du plan d'autonomie par les Sahraouis comme imminente.

L'USIP s'interroge sur les concessions que l'Algérie pourrait exiger du Maroc dans ce contexte. Parmi les scénarios envisagés, Alger pourrait envisager la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe, fermé depuis 2021, mais à des conditions plus avantageuses pour elle. Elle pourrait aussi réclamer une déclaration marocaine officielle renonçant à tout soutien aux mouvements hostiles au régime algérien.

Un contexte international favorable renforce la position du Maroc, l’Algérie sous pression

La scène internationale penche désormais en faveur du Maroc dans le dossier du Sahara, avec un nombre croissant de pays se ralliant à la reconnaissance de sa souveraineté sur son territoire. Selon l'Institut des États-Unis pour la paix, cette dynamique place le Front Polisario et l’Algérie dans une situation délicate, les incitant à envisager un règlement basé sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, avant qu’une solution moins avantageuse ne leur soit imposée.

Le document souligne que cette reconnaissance internationale, récemment renforcée par la position de la France, s’inscrit dans une continuité amorcée par les États-Unis en 2020, lorsque ces derniers ont officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara. Depuis, de nombreuses autres nations ont suivi cette voie, contribuant à rendre cette reconnaissance de plus en plus commune sur la scène internationale.

La France, en tant que puissance étrangère influente dans la région du Maghreb, joue un rôle crucial dans ce réalignement. Le rapport indique que la France, autrefois neutre dans ce conflit en raison de ses relations historiques avec l'Algérie, semble désormais privilégier un avenir économique et stratégique lié au Maroc. Ce repositionnement marque une rupture significative avec sa politique antérieure, amplifiant ainsi la pression sur Alger.

Enfin, le rapport rappelle les origines du conflit, remontant au retrait de l'Espagne du Sahara en 1975, lorsque le Maroc a déclaré sa souveraineté sur le territoire. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, a alors mené une guerre contre le Royaume sans jamais parvenir à obtenir la soi-disant indépendance du Sahara. En 1991, l'ONU a déployé une mission de maintien de la paix avec l’objectif d’organiser un référendum sur l’avenir du territoire, mais ce scrutin n’a jamais vu le jour, laissant le Sahara sous contrôle marocain.

Face à ces évolutions, l’Algérie et le Front Polisario se trouvent désormais devant un dilemme stratégique : persister dans leur position traditionnelle, ou accepter une solution d’autonomie sous souveraineté marocaine, une option qui pourrait devenir de plus en plus incontournable avec le temps.








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