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Sahara : Vers l’enterrement définitif du mythe séparatiste [INTÉGRAL]


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mercredi 16 Avril 2025

Alors que le plan d’autonomie s’impose comme unique option au Conseil de Sécurité, le conflit du Sahara s’achemine vers son dénouement ? Décryptage.



Réunion à huis clos du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Réunion à huis clos du Conseil de Sécurité de l’ONU.
A l’abri des radars médiatiques, les membres du Conseil de Sécurité se sont réunis, lundi, à huis clos pour prendre acte des derniers développements du conflit du Sahara qui s’approche plus que jamais de son dénouement.

Cette réunion a été l’occasion de mettre fin à des mythes qui ont longtemps duré et de tirer les conclusions de la dynamique de soutien international en faveur du Maroc. Dans son briefing, l’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies, Staffan de Mistura, a dû se rendre à l’évidence en appelant à tirer profit de la dynamique actuelle pour une résolution rapide du conflit.

Qui dit dynamique dit soutien incontestable de plus de 110 pays, dont la France et des Etats-Unis, au plan d'autonomie sous souveraineté marocaine.

Maintenant, le tableau n’a jamais été si limpide après que la France et les Etats Unis ont renouvelé sans équivoque leur soutien à la marocanité du Sahara. Deux éléments qui, selon De Mistura, "pourraient avoir des implications importantes pour les efforts de désescalade des tensions dans la région et faciliter une conclusion mutuellement acceptable”.
 
De Mistura se rend à l'évidence


Cela dit, Staffan de Mistura n’a eu d’autre choix que de reconnaître l’autonomie comme unique base de négociation d’une future solution. "“L'Initiative d'autonomie marocaine doit être expliquée en détails, et un sens clair doit être donné aux prérogatives qui seraient dévolues à un Sahara occidental réellement autonome", a-t-il déclaré dans son discours, dévoilé par l’AFP.

Aux yeux de l’émissaire onusien, les trois prochains mois seront décisifs pour parvenir à une véritable désescalade. Selon les termes qu’il a employés, ce sera “une opportunité pour confirmer comment ce nouvel élan basé sur un engagement actif renouvelé de certains membres du Conseil, y compris de membres permanents, peut entraîner une désescalade régionale".
 
 
L’optimisme d’Omar Hilale


Par ailleurs, le soutien sans équivoque de l’Administration Trump à la souveraineté marocaine a rebattu les cartes de l’émissaire onusien. Par la voix de la Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires politiques, Lisa Kenna, Washington lui a fait savoir sans ambages que l’autonomie est la seule option envisageable. Maintenant, reste à lui en donner corps, comme il l’a appelé de ses vœux.

Du côté marocain, l’optimisme règne. En témoignent les propos de l’ambassadeur du Royaume aux Nations Unies, Omar Hilale, qui a fait tirer des conclusions positives de la réunion du 14 avril. Pour lui, on commence à entrevoir le bout du tunnel. “Le 50ème anniversaire de la Marche verte sera l’heureuse année où ce problème sera réglé définitivement avec nos voisins algériens”, a-t-il déclaré au micro de Medi1.

“Nous sommes dans une dynamique que les Etats-Unis vont renforcer afin de mettre fin à un conflit bilatéral à la dimension régionale qui aura duré un demi-siècle”, a-t-il poursuivi.

Cela dit, la réaffirmation de la reconnaissance américaine a un impact énorme sur la trajectoire du conflit aux Nations Unies.  Le fait que la marocanité du Sahara soit soutenue aussi clairement par deux membres du Conseil de Sécurité et par l’ancienne puissance coloniale qu’est l’Espagne va donner une “impulsion particulière” au processus politique.
 
 
Les mythes tombent


De l’autre côté du mur, le Polisario et son parrain algérien encaissent les coups durs les uns après les autres. Le front se voit obligé de consentir au pire scénario qu’il puisse imaginer : négocier une solution dont il a toujours eu horreur d’envisager. Va-t-il se résigner à la fatalité maintenant que les planètes s’alignent pour le Royaume ? Pour le front, négocier le plan d’autonomie revient à signer son acte de décès. “Cela revient à proclamer  l’enterrement officiel du projet séparatiste qui a été la raison d’être du Polisario”, explique Mohammed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi. 

“Le Polisario risque, dans ce cas, de se transformer en un simple mouvement politique insignifiant qui ne représente que lui-même”, poursuit notre interlocuteur.

En réalité, la caste de Tindouf  peine à reconnaître ses torts dans cette histoire, quitte à s'attirer les foudres des populations auxquelles  elle a vendu la chimère du référendum depuis des décennies. Après avoir bercé les populations des camps d’illusions, les dirigeants du Polisario, qui se sont engraissés de la rente de l’aide humanitaire, sont dans l’impasse. Ils devront convaincre les populations que le mythe de l’indépendance est fini.
 
 
Le Polisario perd le pari militaire !


Le front séparatiste, qui ne peut plus compter sur le soutien de l’Algérie, elle-même au pied du mur, n’a plus aucune carte à jouer, y compris la prétendue lutte armée qui s’est révélée un échec. Le Patron de la MINURSO, Alexander Ivanko, a fait savoir au Conseil de Sécurité dans son rapport  que le front a échoué  à modifier le statu quo militaire au mur des sables  après son retrait du cessez-le-feu en 2020. Le responsable russe a reconnu que les milices du front ne sont pas parvenus à causer des dommages significatifs aux Forces Armées Royales. Cela dit, même l’escalade militaire n’a servi à rien.

L’image du Polisario s’est d’autant plus écorchée aux yeux de la communauté internationale que le chef de la MINURSO a reproché au front ses entraves  au travail des Casques bleus qu’il continue d’empêcher de circuler librement dans la zone tampon alors que les FAR, selon lui, font tout pour faciliter les patrouilles du côté marocain.

En gros, La réunion d'avril n’est qu'une étape préparatoire du verdict du 31 octobre 2025. La prochaine Résolution du Conseil de Sécurité devrait, en principe, traduire tous les développements susmentionnés. Reste maintenant à savoir la texture de la prochaine du texte dont les Américaines sont les porte-plumes. “Tout cela aura un impact sur la tournure des votes qui auront lieu pendant la prochaine réunion du Conseil”, conclut M. El Yattioui.
 

Trois questions à Mohammed Badine El Yattioui : “ Le Polisario se voit obligé de négocier une solution qu’il a toujours redoutée”

Mohammed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi, a répondu à nos questions.
Mohammed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi, a répondu à nos questions.
  • Aujourd'hui, le plan d'autonomie s'impose comme unique base de négociation. Le Polisario acceptera-t-il, à votre avis, de négocier ?

 
- Ni le Polisario ni l’Algérie n’accepteront de négocier puisqu’il s’agit pour eux de reconnaître une défaite immense.  Un tel scénario signifie que le Polisario devra renoncer aux armes et passer d’un prétendu mouvement de libération à un mouvement politique insignifiant. Ce-faisant, le front sera obligé d’admettre implicitement son caractère séparatiste et l’erreur de départ de vouloir créer un sixième Etat fantoche au Maghreb. Donc, je ne pense pas personnellement que les dirigeants du front veuillent reconnaître leurs bavures. Ils refusent de négocier pour gagner du temps. N’oublions pas que le Polisario n’a pas d’autonomie de décision. Tout dépendra de la réaction de l’Algérie.

 
  • Les États-Unis s'apprêtent à classer le front comme organisation terroriste. La proposition de loi de Joe Wilson a-t-elle des chances d'aboutir au congrès ?

 
- L'initiative législative de Joe Wilson reste tributaire de l’appui de l’Administration Trump. Ça peut aboutir si la Maison Blanche pèse de son poids pour rallier les Républicains au Congrès. Gardons en tête qu’il y a une concertation sans précédent des pouvoirs dans l’Administration Trump qui a beaucoup d’influence sur le Congrès malgré la séparation des pouvoirs. Ce serait une excellente nouvelle pour le Maroc d’autant plus que le Polisario sera acculé dans l’impasse. Même ses alliés voudraient, dans ce cas, se dissocier d’une organisation considérée terroriste par la première puissance mondiale. Un tel scénario est de nature à changer le paradigme d’une future négociation.

 
  • Quelle sera l'attitude de Staffan de Mistura après tous ces développements ?

 
- Quels que soient les développements futurs, nous nous dirigeons vers une Résolution largement favorable au Maroc en octobre prochain avec une affirmation claire de l’autonomie sous souveraineté marocaine. Quoi qu’il en soit, Staffan de Mistura devrait rendre son tablier d’ici quelques semaines. Sa mission touche à sa fin.
 

France : Paris réitère son soutien à la souveraineté marocaine

En visite à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Nasser  Bourita, a été reçu par son homologue français, Jean Noël Barrot, au Quai d’Orsay. A cette occasion, la diplomatie française a renouvelé son soutien à la marocanité du Sahara. Le communiqué publié par le Quai d’Orsay a réitéré la position exprimée par le Président Emmanuel Macron à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans sa lettre du 30 juillet 2024, soulignant que «pour la France, le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», tout en rappelant «l’intangibilité de la position de la France» et son engagement à «agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international».

M. Barrot a réitéré le soutien «clair et constant au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine», comme «seul cadre dans lequel cette question doit être résolue», en soulignant qu’il s’agit de «la seule base» pour aboutir à une solution politique, lit-on dans le communiqué.
 
Constatant le «consensus international de plus en plus large» en soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, M. Jean-Noël Barrot a souligné que la France entend y prendre toute sa part.
 
Par ailleurs, la France réitère son engagement «à accompagner les importants efforts du Maroc en faveur du développement économique et social» dans les provinces du Sud du Royaume, rappelant les différentes mesures prises en ce sens et en marquant sa volonté de poursuivre cette dynamique, conclut le communiqué.
 

​Etats-Unis : Le Polisario risque de basculer dans le camp des organisations terroristes

Les mauvaises nouvelles se succèdent pour le Polisario qui risque d'être considéré bientôt comme organisation terroriste par les Etats-Unis. L'élu républicain, Joe Wilson, très influent au Congrès, s'apprête à déposer une proposition de loi visant à inscrire le front séparatiste sur la liste des organisations terroristes.

C'est ce qu'il a fait savoir, le 11 avril, dans un communiqué publié sur son compte X. "L'Iran etla Russie sont en train de prendre pied en Afrique à travers le Polisario", a-t-il argué, faisant part de son soutien à la réaffirmation de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara telle qu'exprimée par le Secrétaire d'Etat, Marco Rubio, lors de sa rencontre avec son homologue marocain, Nasser Bourita.
 
Rappelons que le Polisario entretient des relations douteuses avec les groupes terroristes au Sahel. Les services de Renseignement marocains mettent en garde depuis longtemps contre la radicalisation du front séparatiste qui est devenu un pourvoyeur de combattants terroristes, à l'instar du fondateur de la branche sahélienne de Daech, Adnan Abou Walid Al Sahraoui.
 








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