« S’il ne tombe pas d’eau dans la saison des pluies, il y aura des calamités » dit un vieux proverbe mongol. Les Marocains ne vous diront pas le contraire alors qu’ils constatent -bon gré mal gré- qu’un énième épisode de sécheresse est en train de s’installer.
En témoigne le taux de remplissage des barrages des différentes régions du Royaume, qui le 6 mars se chiffrait uniquement à 47.3% alors qu’il avait atteint les 63,1% le 6 mars 2019.
Le premier jet des « calamités » qu’engendre la sécheresse sous nos cieux semble aussi s’installer : baisse des réserves en eau, diminution de l’activité économique qui dépend des agriculteurs et des éleveurs, spéculation sur les aliments pour le bétail, baisse du prix de la viande et surtout, chute libre du moral de tous ceux dont la bonne humeur et la survie dépendent de la pluviométrie.
« Le prix des aliments bétail flambe. L’orge dépasse les 4 dirhams pour le Kg, la botte de paille est à 30 dirhams, la botte de luzerne qui est normalement à 40 dirhams est actuellement à 70 dirhams alors que le prix de la viande dans des régions comme Ghisser ou Beni khroug est à 60 dirhams le Kg contre 70 à 80 en temps normal.
Quand on arrive à ce genre de rapport c’est que la situation est dramatique » s’alarme Yassine Jamali, vétérinaire et agriculteur installé dans la région de Kellaat Seraghna.
En témoigne le taux de remplissage des barrages des différentes régions du Royaume, qui le 6 mars se chiffrait uniquement à 47.3% alors qu’il avait atteint les 63,1% le 6 mars 2019.
Le premier jet des « calamités » qu’engendre la sécheresse sous nos cieux semble aussi s’installer : baisse des réserves en eau, diminution de l’activité économique qui dépend des agriculteurs et des éleveurs, spéculation sur les aliments pour le bétail, baisse du prix de la viande et surtout, chute libre du moral de tous ceux dont la bonne humeur et la survie dépendent de la pluviométrie.
« Le prix des aliments bétail flambe. L’orge dépasse les 4 dirhams pour le Kg, la botte de paille est à 30 dirhams, la botte de luzerne qui est normalement à 40 dirhams est actuellement à 70 dirhams alors que le prix de la viande dans des régions comme Ghisser ou Beni khroug est à 60 dirhams le Kg contre 70 à 80 en temps normal.
Quand on arrive à ce genre de rapport c’est que la situation est dramatique » s’alarme Yassine Jamali, vétérinaire et agriculteur installé dans la région de Kellaat Seraghna.
Spéculation qui exacerbe le cercle vicieux
Après une saison 2018 où les récoltes n’étaient pas fameuses pour une grande partie des agriculteurs, le manque de précipitations en 2019 confirme un épisode de sécheresse qui s’est sournoisement installé.
«Les bêtes n’ont plus rien à packager depuis septembre 2018. Au mois de mai 2019 il n’y avait rien à moissonner et donc pas de chaumes à louer pour les éleveurs qui pouvaient grâce à ce moyen nourrir leur bétail à peu de frais. Sauf un miracle, nous revivrons la même situation dans quelques mois à cause de la mauvaise année agricole » explique Yassine Jamali.
En attendant le manque de pâturage oblige les éleveurs à mettre la main à la poche pour nourrir leur bétail et engendre l’effilochement de leurs « capitaux ». « Les gens qui ont de l’orge à vendre ne le font pas car ils s’attendent à ce que le prix augmente » explique Yassine Jamali. Face à la situation, l’éleveur appelle l’État et les autorités concernées à se mobiliser rapidement.
«Les bêtes n’ont plus rien à packager depuis septembre 2018. Au mois de mai 2019 il n’y avait rien à moissonner et donc pas de chaumes à louer pour les éleveurs qui pouvaient grâce à ce moyen nourrir leur bétail à peu de frais. Sauf un miracle, nous revivrons la même situation dans quelques mois à cause de la mauvaise année agricole » explique Yassine Jamali.
En attendant le manque de pâturage oblige les éleveurs à mettre la main à la poche pour nourrir leur bétail et engendre l’effilochement de leurs « capitaux ». « Les gens qui ont de l’orge à vendre ne le font pas car ils s’attendent à ce que le prix augmente » explique Yassine Jamali. Face à la situation, l’éleveur appelle l’État et les autorités concernées à se mobiliser rapidement.
Aide, proximité et suivi
Avec le grand nombre d’éleveurs et d’agriculteurs qui sont à la première ligne face à la sécheresse dans diverses régions du Royaume, il est « difficile d’imaginer des solutions concrètes pour limiter les dégâts d’une manière totale ». Yassine Jamali appelle néanmoins les responsables à prendre les mesures nécessaires afin de mettre sur le marché assez d’aliments pour le bétail pour permettre une stabilisation de leurs prix.
« Il faut également montrer aux petits éleveurs et agriculteurs qu’on se soucie d’eux et de leur situation car beaucoup se sentent actuellement comme des laissés pour compte » explique-t-il. « Le deuxième échelon est celui d’acheminer de l’aide aux plus vulnérables surtout les petits éleveurs dont la majorité ne possède pas de vaches mais uniquement des moutons et des chèvres » poursuit Yassine Jamali. Les aides devront selon lui être distribuées au niveau communal : « le petit agriculteur qui est dans un village trop éloigné de l’endroit où on distribue les aides risque de ne pas faire l’effort de déplacement. Il faut que l’aide arrive aux derniers échelons administratifs à savoir aux communes» précise l’agriculteur.
La sécheresse ne jette pas son spectre uniquement dans les régions arides ou enclavées. Ses impacts dans le Moyen Atlas auront des conséquences sur la santé de la forêt car les éleveurs n’auront d’autres choix que d’y faire pâturer leur bétail. « Il est nécessaire de trouver des alternatives et des solutions à ce genre d’éleveur sinon c’est la forêt et sa régénération qui en pâtiront » conclut Yassine Jamali. Il n’est pire de beau temps que celui qui n’en est pas un.
Oussama ABAOUSS