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Sécurité alimentaire : Rabat vise le leadership de l’agriculture régénératrice en Afrique


Rédigé par A. CHANNAJE Dimanche 26 Janvier 2025

Le Maroc est en train de devenir une force de premier plan pour l’agriculture régénératrice en Afrique, ressort-il d’une récente étude menée par le Centre for African Studies (CAS) de l’Université de Technologie de Nanyang à Singapour.



«L’agriculture régénératrice permet aux agriculteurs de produire plus de cultures avec moins d’eau, tout en contribuant à ralentir le changement climatique. Tendance mondiale en pleine croissance, l’approche régénératrice peut améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau, augmenter les rendements des cultures et augmenter le stockage de carbone dans les sols. Composée d’un ensemble de pratiques agricoles, de pâturage et d’agroforesterie qui restaurent les sols dégradés en ravivant le microbiome du sol, l’agriculture régénératrice reconstruit la matière organique du sol, préserve sa biodiversité et améliore sa rétention d’humidité», explique l’étude intitulée «Le Maroc émerge comme une force pour l’agriculture régénératrice en Afrique».

Le Maroc est un exemple de réussite agricole en Afrique, souligne l’étude, rappelant que le Plan Maroc Vert (2008-2020) a augmenté de 117% la valeur des exportations agricoles pour atteindre 3,5 milliards de dollars, créant 342.000 emplois. Elle rappelle aussi que l’agroalimentaire représentait 21% des exportations marocaines en 2020. 

«L’agriculture représentant 39% de l’emploi formel total du Maroc, le plan Génération Verte 2020-2030 a donné la priorité à la durabilité de la production agricole lucrative du pays tout en tentant d’élever 400.000 ménages agricoles dans la classe moyenne. A cette fin, le Maroc a créé des entreprises de solutions agricoles régénératrices basées sur la réduction du carbone et la monétisation des crédits carbone qui visent à aider les petits agriculteurs», écrit l’étude du Centre d’études africaines, publiée le 20 de ce mois de janvier.

Selon cette analyse, le succès du Maroc dans le développement des activités d’agriculture régénératrice s’appuie sur l’OCP, le plus grand producteur mondial de produits phosphatés et le quatrième exportateur mondial d’engrais, avec des revenus de 9 milliards de dollars en 2023. «La durabilité des opérations de l’OCP étant une question d’intérêt national vital, l’OCP a développé une constellation de filiales et d’entités affiliées pour développer des capacités afin de soutenir son propre effort de durabilité ainsi que pour faire du Maroc un fournisseur mondial de solutions de développement durable, y compris l’agriculture régénératrice»,explique le CAS.

La même source ajoute que l’impulsion donnée par le Maroc à l’agriculture régénératrice a été la diffusion à grande échelle de l’agriculture sans labour, une pratique fondamentale de l’agriculture régénératrice. 
 
Programme Al Moutmir du Groupe OCP

Al Moutmir, l’organisation locale de premier plan chargée de fournir des services de vulgarisation aux agriculteurs, joue un rôle essentiel dans le soutien des efforts du gouvernement pour développer l’agriculture sans labour. Basés à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), financée par l’OCP, les agronomes d’Al Moutmir travaillent en collaboration sur le terrain avec les agriculteurs des communautés rurales du Maroc pour leur fournir une assistance dans l’adoption appropriée de technologies innovantes et de meilleures pratiques pour la transition vers une agriculture durable.

«L’offre d’agriculture sans labour d’Al Moutmir est un système de production agricole qui consiste à semer sans labour préalable pour préserver la vie microbienne du sol et conserver ses réserves d’eau. Ce faisant, le système sans labour réduit considérablement les niveaux de CO2 libérés lors du labour conventionnel», explique le CAS. 

Opérant dans 23 provinces du Maroc, le programme d’Al Moutmir a bénéficié à plus de 4.000 agriculteurs et a mis plus de 32.710 hectares – principalement des céréales et des légumineuses – en culture sans labour.

L’effort a bénéficié des 1.000 plateformes de démonstration d’Al Moutmir qui peuvent être suivies par toutes les parties intéressées à l’aide d’applications numériques. Les plateformes ont révélé une augmentation moyenne du rendement des cultures de 30% - pour le labour sans labour par rapport au labour conventionnel - et à moindre coût.

S’appuyant sur le succès d’Al Moutmir, InnovX, fournisseur mondial de solutions durables en pleine croissance au Maroc, a lancé une entreprise d’agriculture du carbone appelée Tourba (sol en arabe) qui aide les agriculteurs et les éleveurs à adopter des pratiques agricoles de conservation telles que le semis direct, la fertilisation rationnelle et la gestion améliorée du pâturage grâce à la monétisation des crédits carbone. Dans le cadre de ce «système d’agriculture du carbone» et en collaboration avec Al Moutmir, Tourba, dont le siège est à l’UM6P, a transformé les pratiques agricoles sur 25.000 hectares de terres agricoles marocaines.

Opérant au Nigeria et en Ethiopie, ainsi qu’au Maroc, Tourba vise à transformer 6 millions d’hectares de terres agricoles et de prairies dégradées en Afrique, ainsi qu’en Amérique du Sud, grâce à son approche d’agriculture du carbone d’ici 2030.

Les opérations de culture de carbone de Tourba en Afrique subsaharienne sont la dernière manifestation de l’engagement profond de l’OCP auprès des agriculteurs africains qui a placé le Maroc à l’avant-garde des efforts visant à transformer l’agriculture africaine. 
 
Conclusion

La lutte contre la désertification, l’extension des terres agricoles disponibles et l’utilisation plus efficace de l’eau – le tout dans le but d’accroître la production agricole et d’améliorer la sécurité alimentaire nationale – feront de l’agriculture régénératrice une caractéristique permanente au Maroc et dans le reste de l’Afrique, conclut l’étude.

Elle estime aussi qu’il est désormais temps pour l’agro-industrie asiatique en Afrique de tirer parti du fait d’être le premier à coopérer avec les entreprises marocaines de solutions d’agriculture régénératrice affiliées à l’OCP. 

L’étude pense enfin que les technologies efficaces développées en Afrique pourraient également être commercialisées auprès d’exploitations agricoles appropriées en Asie, et vice versa.

La sécurité alimentaire au cœur de la mission du Groupe OCP

En 2016, l’OCP a créé sa division OCP Africa pour contribuer au développement d’écosystèmes agricoles intégrés sur le continent. Avec des filiales dans 12 pays africains et des opérations dans quatre autres pays, OCP Africa se concentre sur l’autonomisation des petits exploitants agricoles pour qu’ils participent mieux et de manière plus rentable aux chaînes de valeur agricoles. En 2018, OCP Africa a lancé son programme Agribooster pour fournir aux agriculteurs africains des «solutions de bout en bout inclusives et personnalisées» pour augmenter leurs rendements, leurs revenus et leurs moyens de subsistance à long terme. Le programme facilite les relations avec les fournisseurs d’intrants, les prestataires de services financiers et les acheteurs de matières premières pour optimiser l’utilisation des semences, des engrais et d’autres intrants, les prêts et les assurances, la mécanique, l’entreposage et les mécanismes d’achat. Opérant dans les quatre plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest (le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal), le programme Agribooster a bénéficié à 630.000 agriculteurs au cours de ses cinq premières années, entraînant une augmentation de 48% du rendement du maïs au Nigeria, de 63% du rendement du mil au Sénégal. 

En outre, le School Lab d’OCP opère dans au moins neuf pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est en utilisant des écoles itinérantes, des laboratoires mobiles et des communications numériques pour fournir à plus de 420.000 agriculteurs un soutien pluriannuel et des solutions technologiques. L’OCP a approfondi ses relations avec ses partenaires africains en développant des engrais mélangés pour chaque pays et en construisant des unités de mélange locales. 

Les engrais mélangés permettent à un pays d’adapter les nutriments des engrais spécifiquement aux conditions locales du sol et aux besoins des plantes. Cette pratique peut être plus rentable et évite les dommages environnementaux causés par l’excès de nutriments qui s’échappent dans les sources d’eau.








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