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Sécurité routière : Enfin la mobilité intégrée ?


Rédigé par Saâd JAFRI le Mercredi 19 Février 2025



Sécurité routière : Enfin la mobilité intégrée ?
À chaque accident de la route, le regard se tourne systématiquement vers les usagers, blâmant leur imprudence, leur distraction ou leur non-respect du code de la route. La responsabilité individuelle est, certes, indéniable, mais elle ne saurait être le seul facteur à incriminer, surtout quand nos infrastructures routières sont lacunaires, que la signalisation est défaillante et que la culture de la bonne conduite peine à devenir un réflexe citoyen. Au Maroc, où le coût des accidents frôle les 20 milliards de dirhams (MMDH) par an, le chantier de la «sécurité routière» est pris au sérieux, mais requiert visiblement plus de coordination interministérielle, à même de mettre en place un système global, où comportements, aménagements et sensibilisation doivent converger pour protéger chaque vie. Car si les campagnes de prévention se multiplient, les nids-de-poule continuent de pousser comme des champignons. De même, lorsque les infrastructures sont irréprochables, on trouve bien des piétons qui traversent hors des passages cloutés, des livreurs à moto qui roulent à contresens ou encore des vélos électriques qui surgissent des trottoirs à vive allure. Mais si les accidents de la route sont inévitables, leur réduction est possible, ne serait-ce qu’en enrichissant l’offre de mobilité urbaine et interurbaine. Pour ne prendre que l’exemple allemand, où le transport multimodal est monnaie courante, une grande partie de la population n’utilise les véhicules motorisés que pendant les week-ends, minimisant à la fois le coût de mobilité, le risque d’accidents et l’empreinte carbone. Nos villes gagneraient donc à développer une mobilité intégrée, durable et surtout inclusive, déclinant plusieurs offres de transport public complémentaire, de sorte à inciter les citoyens à abandonner leurs voitures et motos. Une initiative qui ferait d’une pierre deux coups, puisqu’elle limiterait les redoutables embouteillages, tout en avançant vers les objectifs de développement durable, dont la sécurité routière fait partie. Et si la déclaration signée à Marrakech met particulièrement l’accent sur «les transports publics, la marche et le vélo, y compris les services de partage de vélos, des infrastructures sûres pour les piétons et les cyclistes et des passages pour piétons commodes et accessibles, en particulier dans les zones urbaines», il ne reste au Maroc d’autres choix que celui de hisser son offre de transport au niveau supérieur. 



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