À Marrakech, les sirènes des ambulances n’ont pas cessé tout au long de la nuit, leur bruit retentissant à intervalles serrés, elles transportaient les personnes blessées issues, le plus souvent, des villages avoisinants qui ont été lourdement ébranlés par le séisme dont l’épicentre a eu lieu à Al-Haouz.
Qu’ils soient humains ou matériels, les dégâts sont colossaux, les secousses n’ont pas épargné l'ancienne médina de la cité ocre dont plusieurs zones ont été visiblement touchées lors des secousses. Le fameux minaret de la mosquée de la place Jamaâ El-Fna s’est effondré dans cette nuit tragique. Au lendemain du sinistre, la mosquée est devenue difficilement reconnaissable pour les passants qui voient avec sidération l’ampleur des débris du minaret écrasé. Des débris qui ont changé le paysage.
Maintenant, la vie semble retrouver son cours normal en dépit du choc du tremblement que l’esprit des habitants ne cesse de ressasser. A Jamaâ El-Fna, comme à l'ancienne médina, le commerce reprend malgré les ravages. Les propriétaires que nous avons interrogés semblent rassérénés. Beaucoup d’entre eux se réjouissent du fait que la majeure partie de l’ancienne médina ait pu tenir bien que les bâtiments soient anciens. “Hamdolillah, nous sommes vivants. Concernant les dégâts, Dieu va nous apporter soutien”, nous déclare, en souriant, Houssam, jeune vendeur de jus, qui travaille à la place Jamaâ El-Fna depuis plus de 10 ans.
Qu’ils soient humains ou matériels, les dégâts sont colossaux, les secousses n’ont pas épargné l'ancienne médina de la cité ocre dont plusieurs zones ont été visiblement touchées lors des secousses. Le fameux minaret de la mosquée de la place Jamaâ El-Fna s’est effondré dans cette nuit tragique. Au lendemain du sinistre, la mosquée est devenue difficilement reconnaissable pour les passants qui voient avec sidération l’ampleur des débris du minaret écrasé. Des débris qui ont changé le paysage.
Maintenant, la vie semble retrouver son cours normal en dépit du choc du tremblement que l’esprit des habitants ne cesse de ressasser. A Jamaâ El-Fna, comme à l'ancienne médina, le commerce reprend malgré les ravages. Les propriétaires que nous avons interrogés semblent rassérénés. Beaucoup d’entre eux se réjouissent du fait que la majeure partie de l’ancienne médina ait pu tenir bien que les bâtiments soient anciens. “Hamdolillah, nous sommes vivants. Concernant les dégâts, Dieu va nous apporter soutien”, nous déclare, en souriant, Houssam, jeune vendeur de jus, qui travaille à la place Jamaâ El-Fna depuis plus de 10 ans.
La vie reprend, mais dans l’amertume !
En sillonnant les ruelles, on s’aperçoit que les dégâts sont d’envergure. Certaines rues, dont des bâtiments et des boutiques se sont effondrés, sont encore impraticables. Un silence sépulcral règne dans quelques allées où la vie semble s’être arrêtée. Pour les artisans et les commerçants locaux, c’est l’heure du bilan. Quelques boutiques ont été totalement effondrées. “Le choc a été tel que la baraque n’a pas pu tenir”, constate avec amertume Abdellah, artisan qui a vu les murs de sa boutique s’écrouler comme un château de cartes. “Heureusement, personne n’était à l’intérieur pendant le tremblement”, poursuit le commerçant, l’air affligé. De son côté, Abdelkrim, qui vend des habits traditionnels, a perdu sa boutique, dont les fondements ont vacillé à tel point que le plafond s’est dangereusement endommagé. “Que peut-on faire ? C’est la volonté de Dieu et nous ne pouvons que l’accepter”, poursuit le commerçant qui ignore ce qui lui adviendra. “Nous attendons ce que vont nous dire les autorités locales, si tant elles daignent venir chez nous”, reprend Abdellah, dont les traits expriment une vive amertume, surtout qu’il n’a que cette boutique pour nourrir sa famille. Aussi bien à Marrakech que dans l’ensemble des zones sinistrées, nombreux sont ceux qui ignorent leur sort et ne savent pas s'ils seront indemnisés, d’autant que la majorité des personnes concernées n’est pas assurée. Contactée par nos soins, une source des autorités locales nous a indiqué que les services compétents “vont évidemment constater les dégâts” pour faire des rapports aux autorités centrales. “Mais, actuellement, tous les efforts sont concentrés sur les opérations de sauvetage des zones touchées”, souligne le responsable.
Pour ceux qui ont perdu leur domicile, ils seront pris en charge immédiatement, selon un communiqué du Cabinet Royal. Les personnes sinistrées seront prises en charge en termes d’hébergement, d’alimentation et tous autres besoins de base. En plus, une commission interministérielle a été chargée de déployer un programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des logements détruits au niveau des zones sinistrées, dans les meilleurs délais.
Dédommagements : Le Fonds de solidarité à la rescousse ?
Jusqu’à présent, un élan de solidarité se poursuit. Un compte spécial auprès du Trésor et de Bank Al-Maghrib sera ouvert, sur Hautes instructions royales, en vue de recevoir les contributions volontaires de solidarité des citoyens et des organismes privés et publics. En plus de plusieurs donateurs internationaux qui font part de leur volonté de soutenir le Maroc, le secteur privé s’est mobilisé. La CGEM a lancé un appel à contribution. Un effort qui ressemble à ce qui s’est passé lors de la période du Covid-19 où le fonds spécial institué pour soutenir la gestion de la pandémie fut d’une utilité vitale pour le Royaume.
Au-delà des mesures exceptionnelles, le Maroc est doté de mécanismes institutionnels dédiés spécifiquement à ce genre de situations catastrophiques. Depuis 2019, le Fonds de régime mixte d’indemnisation des victimes d'événements catastrophiques est opérationnel. Ce fonds contient “un système allocataire” mis à disposition des personnes physiques qui ne possèdent aucune couverture. Ce fonds accorde aux victimes éligibles “un droit minimal à compensation du préjudice corporel” ou “de la perte de l’usage de la résidence principale” qu’elles subissent en cas de survenance d’un événement catastrophique. Le Fonds a d’ores et déjà mis en œuvre une couverture paramétrique des tremblements de terre dès janvier 2020, selon son Directeur, Abderrahim Chafai. Ce dispositif a permis au FSEC d’être en capacité de disposer de fonds pour indemniser les populations qui pourraient être touchées par les séismes. L’objectif est de permettre une indemnisation dans des délais rapides. Pour ce faire, le fonds dispose d’une commission dite “de suivi des évènements catastrophiques”, dont la mission est, d’abord, “collecter toute information” relative aux circonstances du sinistre. Le plus important est que ce fonds est habilité par la loi n°110-14 instituant un régime de couverture des conséquences d’événements catastrophiques à “formuler des propositions d’indemnisation des victimes lorsqu’elles ne sont pas couvertes par ailleurs pour les préjudices subis. Dans ce cas du séisme d’Al-Haouz, le sinistre fait partie des compétences du fonds. Nous avons tenté de joindre le directeur pour savoir les mesures qui seront prises. Ce dernier n’a pas répondu à nos appels. Pour sa part, Youssef Bounoual, expert en Assurance et en sécurité sociale, nous explique que le fond est financé par une contribution parafiscale de 1% des primes d’assurances. Il en donne plus de détails. (Voir trois questions à...).
DNES à Marrakech Anass MACHLOUKH
3 questions au Dr Youssef Bounoual « Les victimes du séisme à Al-Haouz seront indemnisées à partir du Fonds de Solidarité »
Expert en assurance et en sécurité sociale, Dr Youssef Bounoual a répondu à nos questions sur l’indemnisation des concitoyens ayant subi des pertes suite au séisme qui a sévi dans la province d’Al-Haouz.
- Nombreuses sont les personnes qui ont vu leurs maisons s’effondrer suite au puissant séisme qui a sévi dans la province d’Al-Haouz. Sont-elles toutes indemnisables ?
- Les victimes ayant une couverture seront indemnisées dans le cadre d’une assurance auprès d’une compagnie d’assurance selon les dispositions contractuelles. Pour ceux ayant des habitations non assurables, ils bénéficieront de l’assistance dans le cadre du Fonds de Solidarité contre les événements catastrophiques. Lequel est, d’ailleurs, financé par une contribution parafiscale de 1% des primes d’assurances.
- Quelle serait donc la valeur des indemnisations ?
- En cas de préjudice corporel, le montant de l’indemnisation est fixé par les dispositions du Dahir du 2 octobre 1984, et ce, en fonction de l’âge, du taux de validité, du statut social.
Pour le préjudice matériel (perte partielle ou totale des maisons, locaux, véhicules…), les victimes sont indemnisées en fonction des plafonds et des franchises fixées par la loi 110-14. Pour les personnes qui vont bénéficier de l’indemnisation dans le cadre de l’assistance, il y a deux cas. Si la personne est elle-même le propriétaire, la valeur maximale de l’indemnité est de 6 fois la valeur locative mensuelle. Alors que s’il s’agit du locataire, ce montant est fixé à 3 fois de la valeur locative.
Pour le coût de la réparation partielle ou totale, il y a une formule fixée par la loi et paramétrée en fonction de la valeur des dommages subis par l’habitation et le coût de leur réparation, avec un taux de réduction fixé par le ministère des Finances.
- Quelle est la procédure à suivre par les personnes bénéficiaires de l’assistance ?
- Le premier élément de la procédure est la déclaration officielle du chef du gouvernement qualifiant le séisme comme un événement catastrophique. Une telle déclaration devra être publiée dans le Bulletin Officiel dans un délai maximum de 3 mois à la date de l’événement.
Il faut, ensuite, que la personne soit inscrite dans un registre dédié à cet effet, et ce, dans un délai de 90 jours. La victime constitue, par la suite, son dossier complet pour le déposer auprès du Fonds de Solidarité. C’est vrai que cette procédure risquerait d’être un élément de blocage dans les circonstances actuelles. Pour cela, il y aura sûrement des services spécialisés sur place pour l’enregistrement des victimes.
Recueillis par Mina ELKHODARI
Séisme : Mobilisation tous azimuts
A l’heure où le Maroc pleure ses morts, pansent ses blessés, suite au séisme qui a touché la province d’Al-Haouz, les acteurs sociables et éco-nomiques sont tous mobilisés pour venir en aide aux victimes. Il en est ainsi pour ceux de la Santé qui, à leur tour, sont sur le terrain pour procu-rer les soins et médicaments nécessaires pour les personnes sur place. C’est aussi le Syndicat des pharmaciens d’Agadir, lesquels ont déployé toutes les mesures pour recevoir les patients dans le pavillon de catas-trophe à Agadir.
Pour ce faire, « le pavillon de catastrophe a été entièrement équipé en médicaments par le Syndicat des pharmaciens d’ Agadir », a indiqué Mo-hamed Lahbabi, président de la Confédération des Syndicats des Phar-maciens d’Officines. A cette occasion, il a remercié les pharmaciens et les membres du Bureau du Syndicat des pharmaciens de la capitale du Souss pour leur action en faveur des concitoyens. Pour rappel, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a appelé tous les pharmaciens du Royaume, en général, et les cadres de santé et acteurs de la société civile, en particulier, à apporter l’assistance nécessaire, chacun selon sa position, en solidarité avec les victimes du séisme.
Pour ce faire, « le pavillon de catastrophe a été entièrement équipé en médicaments par le Syndicat des pharmaciens d’ Agadir », a indiqué Mo-hamed Lahbabi, président de la Confédération des Syndicats des Phar-maciens d’Officines. A cette occasion, il a remercié les pharmaciens et les membres du Bureau du Syndicat des pharmaciens de la capitale du Souss pour leur action en faveur des concitoyens. Pour rappel, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a appelé tous les pharmaciens du Royaume, en général, et les cadres de santé et acteurs de la société civile, en particulier, à apporter l’assistance nécessaire, chacun selon sa position, en solidarité avec les victimes du séisme.
Villages sinistrés: La bataille du désenclavement
Au moment où Marrakech semble s'accommoder de la situation, la vie est plus âpre et plus difficile dans ses environs. Les villages à proximité de la ville, tel qu'Amizmiz, Moulay Brahim et Talat n'Yacoub sont dans un état critique. En traversant la route régionale, on aperçoit partout des bâtisses détruites. Nombreuses, des familles entières, qui ont eu le malheur de perdre leur maison, se sont trouvées sans abri et ont été condamnées à rester dans la rue. Les autorités locales, présentes sur place, ont mis à leur disposition des tentes pour les mettre à l'abri d'un soleil brûlant. Partout, des scènes se répètent et parfois sont tellement moroses qu'elles donnent le vertige. Des familles, assises sous des arbres, prennent leur petit déjeuner, dans l’attente d’une nouvelle de l'un de leurs proches engloutis sous les décombres. D'autres préfèrent rester à côté de leur maison partiellement détruite. « Nous n'avons pas où aller, nous n’avons que cette petite baraque, on va s'en contenter », confie un secouriste sur place à Talat n'Yacoub où toute communication est difficile compte tenu du faible réseau et des coupures fréquentes. Ce à quoi s'ajoutent les difficultés d'accès dans ces villages vu la dégradation de l'infrastructure routière à cause des débris des montagnes. Raison pour laquelle les convois d'aide humanitaire ont eu du mal à accéder rapidement. Les équipes de désenclavement ont dû aménager des routes déviées afin d'éviter des blocages. Par ailleurs, la détresse est telle dans ces régions montagnardes que les vivres manquent. Les habitants des zones éloignées des villages doivent parfois parcourir des kilomètres pour se pourvoir en nourriture.