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Serait-ce la fin de l’anarchie dans la prise en charge par les cliniques?


Rédigé par Anass Machloukh Jeudi 12 Novembre 2020

Après quelques scandales de factures faramineuses de prise en charge des patients de Covid-19, les cliniques privées tentent de calmer les esprits en une nouvelle tarification. Le ministère de la Santé et l'Agence nationale de l'Assurance maladie (ANAM) sont entrés en ligne pour remédier à la situation.



Serait-ce la fin de l’anarchie dans la prise en charge par les cliniques?
Après leur association au circuit de prise en charge des patients de Covid-19 par le ministère de la Santé pour alléger la pression sur les hôpitaux publics, les cliniques privées sont entrées en ligne pour prendre part à l’effort de lutte contre la pandé­mie. Or, il n’a fallu que peu de temps pour que l’anarchie des prix s’installe.

Le 02 novembre, une facture « exorbitante » d’une cli­nique privée à Casablanca, adressée à la famille d’un patient décédé, a suffi pour déclencher un tollé dans les médias nationaux. La facture s’élevait à 140.000 dirhams pour une prise en charge de sept jours en réanimation avec obligation de payer une avance de 40.000 dirhams. L’affaire est aussitôt parvenue au ministère de tutelle après que le Conseil régional des Pharma­ciens du Sud ait saisi le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb pour deman­der l’ouverture d’une enquête. D’autres polémiques ont eu lieu ensuite, des citoyens ont dénoncé sur les réseaux sociaux des pratiques déloyales de cer­taines cliniques dont quelques-unes omettaient de divulguer les détails des factures, jugées injustifiées à leurs yeux.

En finir avec le chaos

Pour mettre un terme à cette anarchie, le ministre de la Santé Khalid Ait Ta­leb s’est enfin saisi de cette question. Il a réuni, le 11 novembre, les repré­sentants de l’Association Nationale des Cliniques Privées (ANCP) et de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) pour mettre les points sur les i. Sans engagements clairs, les cliniques privées n’ont pas encore donné de garanties suffisam­ment convaincantes quant à la fin des pratiques de surfacturation et les abus qui en découlent.

Pour sa part, Khalid Lahlou, Directeur général de l’ANAM nous a précisé que la réunion a été l’occasion de revenir sur certains dépassements et abus qui furent à l’origine de la polémique, après avoir fait l’objet de quelques ré­clamations des bénéficiaires de l’AMO. Elle a porté également sur le respect du protocole thérapeutique tel qu’ar­rêté et approuvé par le ministère de la Santé pour la prise en Charge des cas de Covid-19 par l’Assurance maladie.

Vers une revalorisation de la  tarification de la prise en charge ?

De toute façon, comme les frais des prestations relatives à la prise en charge de la Covid-19 sont déjà remboursés par l’Assurance Mala­die Obligatoire, le cadre légal est déjà défini par la grille tarifaire définie par l’ANAM. La grille fixe 5500 dirhams pour une hospitalisation de dix jours et 1210 dirhams pour le bilan de suivi dans la même période. Par contre, une prise en charge en réanimation coûte 1500 dirhams par jour, selon la grille tarifaire.

Cependant, le coût de la prise en charge tel qu’arrêté dans la tarifi­cation nationale n’est pas adapté aux coûts réels des prestations fournies aujourd’hui, vu l’évolution de la tech­nologie médicale et le prix de certains produits consommables comme l’oxy­gène, et autres les dispositifs médi­caux, nous indique M. Lahlou.

Suite à la réunion des acteurs concer­nés, il a été convenu de maintenir le protocole thérapeutique actuel et la ta­rification fixée par l’ANAM sans subir aucun changement. Or toute revalori­sation telle que préconisé par l’ANCP ne pourra avoir lieu qu’après consul­tation des organismes gestionnaires (CNSS et CNOPS) et les prestataires de soins, pour veiller à ce que cela ne porte pas atteinte à leurs équilibres financiers, nous indique M. Lahlou qui rappelle qu’une commission per­manente de suivi, faisant partie de la Convention nationale signée en 2005 s’en occupe.

En attendant une décision finale, des mesures de contrôle technique ont été enclenchées en début de la semaine pour veiller au respect des cliniques privées de la grille tarifaire, et seront poursuivies pour éviter tout abus ou dépassement.

Prise en charge du personnel de Santé

Au-delà des particuliers, les membres du personnel médical atteints de la Covid-19 pourront à leur tour bénéfi­cier de la possibilité d’être hospitalisés dans les établissements privés suite à un accord entre l’ANCP et le ministère de tutelle qui s’occupera de la prise en charge. Ceci intervient après que plusieurs cas de contaminations avaient été constatés dans le corps médicale et le personnel soignant. 

Repères

L’AMO prend désormais en charge la Covid-19 

Après plusieurs revendications de la société civile, les frais de prise en charge de la Covid-19 ont été introduits dans la liste des maladies couvertes par le régime de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). C’est ce qu’avait annoncé l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) qui a précisé que le remboursement et la prise en charge se feront selon la réglementation en vigueur, tout en mettant une grille tarifaire qui constitue la référence des prestations. 


Des cliniques proposent une prise en charge à domicile

Des cliniques ont commencé à diversifier leurs offres de prestations médicales pour les patients du Covid-19, des établissements comme la Fondation Cheikh Zayed a proposé un nouveau service de soins à domicile dénommé « Allô Hôpital Fondation Cheikh Zayed» comprenant des visites médicales, la prescription des médicaments et un suivi permanent 24H/24. Le coût de ce service peut s’élever jusqu’à 5300 dirhams.









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