Les jeunes, vivier du lectorat de demain.
Le ministère, principal pilier du soutien au livre et à l’édition, vient d’annoncer le montant exceptionnel pour garder le secteur en vie en ces temps de Coronavirus. C’est ainsi que 1735 projets retenus sur une liste de 3.468 se sont vus octroyer une enveloppe globale de 9,32 millions de dirhams. Les bénéficiaires sont aussi bien des éditeurs, des librairies que des auteurs.
Plus concrètement, ces subventions profitent à 43 éditeurs à travers l’acquisition de 546 titres pour un total de 78.090 exemplaires. Ce qui représente une moyenne de 142 exemplaires par titre. Le détail ne figure pas sur le communiqué, mais la liste des éditeurs, selon la langue d’édition, peut être un paramètre d’évaluation des subventions accordées, des critères adoptés pour faire le tri dans les dossiers présentés à la subvention.
Mais à se pencher sur les chiffres, que peut bien couvrir une subvention de 177.150, 00 dhs pour Le Fennec, 249.980,00 pour La Croisée des Chemins ou 139.700 pour Marsam, des éditeurs qui à la production soutenue, avec des équipes permanente d’au-moins une dizaine de personnes. Qu’en est-il de La Croisée des Chemins et Afrique Orient, qui n’a pas présenté de dossier pour le programme de subvention lancé par le ministère de la Culture ? La question est posée même pour Aquila, un éditeur nouveau sur le marché, qui a obtenu, pour sa part, 46.700 dhs ? Les revues ne sont pas oubliées dans la démarche du ministère de la Culture : 47 numéros (vous avez bien lu numéros et non revues…) de revues culturelles vont bénéficier de 1.010.500.00 dhs, alors que 2 revues culturelles électroniques auront la modique somme de 80.000 dhs, de quoi peut-être payer l’hébergement de ces publications, accessoirement le référencement et les mises à jour, mais difficilement les frais de gestion, de direction et de rédaction.
Priorité à l’édition locale
Outre les éditeurs, des subventions ont été également accordées au secteur de la librairie, sous forme d’acquisition auprès de 31 libraires. Dans cette enveloppe de 1.768.509 dhs, il est prévu l’acquisition de 1064 titres avec un total de 22.765 exemplaires. Les livres acquis, dans ce cadre, serviront à alimenter et enrichir le fonds documentaire des bibliothèques publiques, est-il précisé dans le communiqué du ministère de la Culture.
Une question importante qui n’a pas sa réponse dans le communiqué : ces acquisitions seront-elles réservées au livre produit localement ou intègrent-t-elles également les livres publiés à l’étranger ? Il est bien écrit dans le cahier des charges que la priorité est « au livre marocain », mais les étagères des librairies n’étant pas réservées aux ouvrages de l’édition nationale, il est clair que la subvention devrait bénéficier également au livre étranger dans la mesure où il s’agit d’apporter une aide matérielle sous forme d’achat à un maillon essentiel de la chaîne du livre : la librairie. Les maintenir en vie, c’est, bien entendu, un pari sur l’avenir, la crise du Coronavirus n’étant pas éternelle et les défenses appropriées contre ce mal du siècle ne devraient pas faire défaut dans un avenir plus ou moins proche.
Des lecteurs et des auteurs
ff
Dans cette perspective empreinte d’optimisme pour l’avenir, un budget sous forme de subvention est réservé, est-il précisé, aux participations aux Salons internationaux du livre. Il s’agit dans ce cadre de 21 participations, sous réserve, cela va de soi, de l’évolution des conditions sanitaires. Celles-ci supposent le recul significatif de la pandémie qui frappe, sans distinction, les pays du monde entier, l’ouverture des frontières aériennes, nationales et internationales, fermées depuis des mois (et pour combien de temps encore ? personne ne saurait le dire), la levée du confinement qui frappe la plupart des pays de la planète, recroquevillés sur eux-mêmes. Cette subvention s’élève à 522.700.00 dhs.
L’année 2020 étant quasiment bouclée et l’horizon ne semblant pas près de s’éclaircir à court terme, cette enveloppe restera-elle en l’état pour 2021 ou augmentera-t-elle de celle de l’année 2021 ? Les chiffres relativement modiques sont peut.être raisonnables au temps de la Covid 19, mais paraissent surréalistes en temps normal où les prix des billets d’avion représenteraient la moitié du montant de la subvention. Cette appréciation vaut pour le vol Casa-Montréal ou Casa-Charjah.
Simple question de principe, en attendant les échéances à venir…
La sensibilisation à la lecture n’a pas été oubliée. Elle est dirigée vers les jeunes qui constituent le vivier du lectorat de demain. 48 opérations de sensibilisation à la lecture, pour 2020, ont reçu une enveloppe de 1.078.000.00 dhs. Quelle est l’importance de ces opérations les unes par rapport aux autres ? Encore une question qui ne trouve pas de réponse dans le communiqué du ministère de la Culture… ni sur son site officiel. Les montants alloués à cet effet pour chaque opération laissent dubitatifs. Cela va de 10.000 à 60.000 dhs. La question est : qu’est-ce qu’on peut bien faire avec 10.000 dhs, sinon du bricolage ?
Pour avoir des livres, il faut avoir des auteurs. Le ministère de la Culture en est conscient. C’est ce qui explique le montant alloué aux résidences d’auteurs : 153.000.00 dhs. Ce montant devrait bénéficier à 7 résidences d’auteurs. Dans ce chapitre, le cahier des charges précises les conditions de candidatures des auteurs qui doivent avoir déjà publié au moins deux titres et obtenu un Prix « littéraire ou des mentions dans le domaine de l’écriture pour jeunes auteurs ».
Plus concrètement, ces subventions profitent à 43 éditeurs à travers l’acquisition de 546 titres pour un total de 78.090 exemplaires. Ce qui représente une moyenne de 142 exemplaires par titre. Le détail ne figure pas sur le communiqué, mais la liste des éditeurs, selon la langue d’édition, peut être un paramètre d’évaluation des subventions accordées, des critères adoptés pour faire le tri dans les dossiers présentés à la subvention.
Mais à se pencher sur les chiffres, que peut bien couvrir une subvention de 177.150, 00 dhs pour Le Fennec, 249.980,00 pour La Croisée des Chemins ou 139.700 pour Marsam, des éditeurs qui à la production soutenue, avec des équipes permanente d’au-moins une dizaine de personnes. Qu’en est-il de La Croisée des Chemins et Afrique Orient, qui n’a pas présenté de dossier pour le programme de subvention lancé par le ministère de la Culture ? La question est posée même pour Aquila, un éditeur nouveau sur le marché, qui a obtenu, pour sa part, 46.700 dhs ? Les revues ne sont pas oubliées dans la démarche du ministère de la Culture : 47 numéros (vous avez bien lu numéros et non revues…) de revues culturelles vont bénéficier de 1.010.500.00 dhs, alors que 2 revues culturelles électroniques auront la modique somme de 80.000 dhs, de quoi peut-être payer l’hébergement de ces publications, accessoirement le référencement et les mises à jour, mais difficilement les frais de gestion, de direction et de rédaction.
Priorité à l’édition locale
Outre les éditeurs, des subventions ont été également accordées au secteur de la librairie, sous forme d’acquisition auprès de 31 libraires. Dans cette enveloppe de 1.768.509 dhs, il est prévu l’acquisition de 1064 titres avec un total de 22.765 exemplaires. Les livres acquis, dans ce cadre, serviront à alimenter et enrichir le fonds documentaire des bibliothèques publiques, est-il précisé dans le communiqué du ministère de la Culture.
Une question importante qui n’a pas sa réponse dans le communiqué : ces acquisitions seront-elles réservées au livre produit localement ou intègrent-t-elles également les livres publiés à l’étranger ? Il est bien écrit dans le cahier des charges que la priorité est « au livre marocain », mais les étagères des librairies n’étant pas réservées aux ouvrages de l’édition nationale, il est clair que la subvention devrait bénéficier également au livre étranger dans la mesure où il s’agit d’apporter une aide matérielle sous forme d’achat à un maillon essentiel de la chaîne du livre : la librairie. Les maintenir en vie, c’est, bien entendu, un pari sur l’avenir, la crise du Coronavirus n’étant pas éternelle et les défenses appropriées contre ce mal du siècle ne devraient pas faire défaut dans un avenir plus ou moins proche.
Des lecteurs et des auteurs
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Dans cette perspective empreinte d’optimisme pour l’avenir, un budget sous forme de subvention est réservé, est-il précisé, aux participations aux Salons internationaux du livre. Il s’agit dans ce cadre de 21 participations, sous réserve, cela va de soi, de l’évolution des conditions sanitaires. Celles-ci supposent le recul significatif de la pandémie qui frappe, sans distinction, les pays du monde entier, l’ouverture des frontières aériennes, nationales et internationales, fermées depuis des mois (et pour combien de temps encore ? personne ne saurait le dire), la levée du confinement qui frappe la plupart des pays de la planète, recroquevillés sur eux-mêmes. Cette subvention s’élève à 522.700.00 dhs.
L’année 2020 étant quasiment bouclée et l’horizon ne semblant pas près de s’éclaircir à court terme, cette enveloppe restera-elle en l’état pour 2021 ou augmentera-t-elle de celle de l’année 2021 ? Les chiffres relativement modiques sont peut.être raisonnables au temps de la Covid 19, mais paraissent surréalistes en temps normal où les prix des billets d’avion représenteraient la moitié du montant de la subvention. Cette appréciation vaut pour le vol Casa-Montréal ou Casa-Charjah.
Simple question de principe, en attendant les échéances à venir…
La sensibilisation à la lecture n’a pas été oubliée. Elle est dirigée vers les jeunes qui constituent le vivier du lectorat de demain. 48 opérations de sensibilisation à la lecture, pour 2020, ont reçu une enveloppe de 1.078.000.00 dhs. Quelle est l’importance de ces opérations les unes par rapport aux autres ? Encore une question qui ne trouve pas de réponse dans le communiqué du ministère de la Culture… ni sur son site officiel. Les montants alloués à cet effet pour chaque opération laissent dubitatifs. Cela va de 10.000 à 60.000 dhs. La question est : qu’est-ce qu’on peut bien faire avec 10.000 dhs, sinon du bricolage ?
Pour avoir des livres, il faut avoir des auteurs. Le ministère de la Culture en est conscient. C’est ce qui explique le montant alloué aux résidences d’auteurs : 153.000.00 dhs. Ce montant devrait bénéficier à 7 résidences d’auteurs. Dans ce chapitre, le cahier des charges précises les conditions de candidatures des auteurs qui doivent avoir déjà publié au moins deux titres et obtenu un Prix « littéraire ou des mentions dans le domaine de l’écriture pour jeunes auteurs ».
Abdallah Bensmain