La rentrée économique et sociale semble également sans vitalité. Celle-ci, d’habitude, commençait dès septembre avec les annonces de rencontres et d’assises pour réfléchir sur l’avenir et présenter des bilans d’ensemble. A moins d’un retournement spectaculaire dans l’attitude des autorités publiques dans la lutte contre l’épidémie en cours du Coronavirus, l’ensemble des activités économique, culturelle et sociale devra fonctionner au ralenti.
Les lieux de culture et d’évènements culturels, loin de respirer la vitalité, affichent un calme plat malgré le foisonnement créatif dans les différentes expressions. L’édition fait de la résistance et se hasarde à publier des livres pour un circuit de distribution impacté et désorganisé par les mesures de confinement et de restriction de déplacement, entre les régions et à l’intérieur des grandes cités où se concentrent les principales librairies et une masse de lecteurs qui fait la raison d’être de la publication d’un livre. Au contraire du livre en France, par exemple, que l’on cite pour sa proximité avec le Maroc, l’édition locale ne bénéficie pas des avantages de la vente par correspondance ou sur internet, au format électronique. Les moyens de paiement n’ont pas suivi et le paiement électronique reste l’exception. A cela, il faut ajouter la relation de confiance quasi-nulle entre l’acheteur et le vendeur. Outre la crainte de retard dans la livraison, la crainte est encore plus importante de payer un produit qui risque de ne pas être livré.
Des annulations en série
Plus spécifiquement, la rentrée culturelle était marquée par des évènements majeurs comme le Festival international du film de Marrakech dont l’annulation fut annoncée durant la période estivale, tout en maintenant la tenue des Ateliers de l’Atlas, son programme industrie et développement de talents qui assure l’accompagnement d’une génération de cinéastes du continent africain et du monde arabe. Ces Ateliers qui bénéficient du soutien de Netflix, se dérouleront, néanmoins, en mode digital. L’annulation en série des grands évènements culturels de la rentrée n’impacte pas que le secteur, les effets induits touchent également le tourisme intérieur, axe de soutien au développement régional et des villes qui les organisent.
Asilah ne doit-elle pas sa prospérité et sa visibilité territoriale au Moussem qui réunit des milliers et des milliers d’estivants chaque année ? A Essaouira, le souffle gnawi maintient la flamme allumée d’une cité portuaire qui n’a pas le bonheur d’être sur les grands axes routiers.
Parmi les annulations, il y a lieu de citer les éditions de Sbagha Bagha (Casablanca) et Jidar (Rabat). Cette double annulation appauvrit le street art, les murs de Casa et Rabat, d’actions hautes en couleurs qui mobilisent des artistes d’horizons divers et de talent. Les murs de Casa et de Rabat seront ainsi encore un peu plus ternes en cette fin d’année 2020.
Une leçon de vie et d’espoir
La peur du Coronavirus pose une question cruciale pour l’avenir de la culture, dans son aspect public et économique : accepter de vivre avec le virus ou mourir à petit feu ? La réponse apportée par les pouvoirs publics ne laisse guère de marge. La prévention prime et la logique est sanitaire pour protéger tout un chacun. S’il ne s’agit pas encore d’exigences, des voix s’élèvent pour suggérer des solutions palliatives : permettre des actions limitées en termes d’espaces et, par conséquent, en termes de publics.
Dans ce contexte, la Fondation Nationale des Musées n’a pas cédé à la panique ni à l’ambiance délétère qui règne autour de l’action culturelle, d’une manière générale. Après plusieurs mois de fermeture, les musées ont rouvert leurs portes dès le mois de juillet dernier, administrant ainsi une sorte de « une leçon de vie et d’espoir ».
La Fondation Nationale des Musées apparaît ainsi comme la seule grande institution culturelle à faire sa « rentrée culturelle ». L’exposition de l’histoire de la peinture du Maroc se tient depuis le 7 septembre au musée de l’Histoire et des Civilisations de Rabat et le musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain organise une exposition des oeuvres de Gharbaoui qui durera jusqu’au 8 février 2021 et annonce dans la foulée une rétrospective, en novembre, de Bellamine : « Entrée en matière » . La Fondation Nationale des Musées n’a pas réanimé que Rabat, des expositions sont également prévues à Marrakech, Safi, Tétouan et Tanger.
Les lieux de culture et d’évènements culturels, loin de respirer la vitalité, affichent un calme plat malgré le foisonnement créatif dans les différentes expressions. L’édition fait de la résistance et se hasarde à publier des livres pour un circuit de distribution impacté et désorganisé par les mesures de confinement et de restriction de déplacement, entre les régions et à l’intérieur des grandes cités où se concentrent les principales librairies et une masse de lecteurs qui fait la raison d’être de la publication d’un livre. Au contraire du livre en France, par exemple, que l’on cite pour sa proximité avec le Maroc, l’édition locale ne bénéficie pas des avantages de la vente par correspondance ou sur internet, au format électronique. Les moyens de paiement n’ont pas suivi et le paiement électronique reste l’exception. A cela, il faut ajouter la relation de confiance quasi-nulle entre l’acheteur et le vendeur. Outre la crainte de retard dans la livraison, la crainte est encore plus importante de payer un produit qui risque de ne pas être livré.
Des annulations en série
Plus spécifiquement, la rentrée culturelle était marquée par des évènements majeurs comme le Festival international du film de Marrakech dont l’annulation fut annoncée durant la période estivale, tout en maintenant la tenue des Ateliers de l’Atlas, son programme industrie et développement de talents qui assure l’accompagnement d’une génération de cinéastes du continent africain et du monde arabe. Ces Ateliers qui bénéficient du soutien de Netflix, se dérouleront, néanmoins, en mode digital. L’annulation en série des grands évènements culturels de la rentrée n’impacte pas que le secteur, les effets induits touchent également le tourisme intérieur, axe de soutien au développement régional et des villes qui les organisent.
Asilah ne doit-elle pas sa prospérité et sa visibilité territoriale au Moussem qui réunit des milliers et des milliers d’estivants chaque année ? A Essaouira, le souffle gnawi maintient la flamme allumée d’une cité portuaire qui n’a pas le bonheur d’être sur les grands axes routiers.
Parmi les annulations, il y a lieu de citer les éditions de Sbagha Bagha (Casablanca) et Jidar (Rabat). Cette double annulation appauvrit le street art, les murs de Casa et Rabat, d’actions hautes en couleurs qui mobilisent des artistes d’horizons divers et de talent. Les murs de Casa et de Rabat seront ainsi encore un peu plus ternes en cette fin d’année 2020.
Une leçon de vie et d’espoir
La peur du Coronavirus pose une question cruciale pour l’avenir de la culture, dans son aspect public et économique : accepter de vivre avec le virus ou mourir à petit feu ? La réponse apportée par les pouvoirs publics ne laisse guère de marge. La prévention prime et la logique est sanitaire pour protéger tout un chacun. S’il ne s’agit pas encore d’exigences, des voix s’élèvent pour suggérer des solutions palliatives : permettre des actions limitées en termes d’espaces et, par conséquent, en termes de publics.
Dans ce contexte, la Fondation Nationale des Musées n’a pas cédé à la panique ni à l’ambiance délétère qui règne autour de l’action culturelle, d’une manière générale. Après plusieurs mois de fermeture, les musées ont rouvert leurs portes dès le mois de juillet dernier, administrant ainsi une sorte de « une leçon de vie et d’espoir ».
La Fondation Nationale des Musées apparaît ainsi comme la seule grande institution culturelle à faire sa « rentrée culturelle ». L’exposition de l’histoire de la peinture du Maroc se tient depuis le 7 septembre au musée de l’Histoire et des Civilisations de Rabat et le musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain organise une exposition des oeuvres de Gharbaoui qui durera jusqu’au 8 février 2021 et annonce dans la foulée une rétrospective, en novembre, de Bellamine : « Entrée en matière » . La Fondation Nationale des Musées n’a pas réanimé que Rabat, des expositions sont également prévues à Marrakech, Safi, Tétouan et Tanger.
Abdallah BENSMAIN