Le tourisme au Maroc vient de rattraper ses niveaux d’avant pandémie. C’est une heureuse nouvelle annoncée par le ministère de la tutelle qui, au cours de la semaine précédente, s’est vanté, lors d’une réunion avec les acteurs touristiques, de la saison estivale marquée par une exhumation de ce secteur primordial de l’économie nationale qui a été inhumée par la crise sanitaire mondiale pendant presque deux années.
Sur le plan du cursus, la rentrée gouvernementale a enregistré un fait marquant, durant la dernière semaine du mois d’août, en approuvant un projet de décret qui vise à établir des passerelles entre les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, d’une part, et entre ces Facultés et les autres établissements d’enseignement supérieur en vue de permettre aux étudiants de s’orienter tout en préservant leurs acquis, d’autre part.
Les deux réalisations précitées, reprise touristique et changement du cursus académique des filières médicales, pourraient converger vers le tourisme médical. Ce secteur tant lucratif dans certains pays, tels que la Turquie et le Brésil à titre d’exemple. Autre concurrent du Maroc, l’Inde qui se trouve dans l’autre côté du globe, s’est lancée dans ce sens, bien qu’un billet aller/retour de l’Europe ou d’Amérique du Nord vers ce pays asiatique nécessite un crédit bancaire pour s’en acquitter. Le tourisme médical est un important levier économique, négligé au Maroc, malgré la proximité géographique entre le Royaume et l’Europe, laquelle joue un rôle favorable pour le pays.
En effet, un vol de Paris, Madrid, Amsterdam, Lisbonne, Londres vers Casablanca ou Tanger ou bien encore Marrakech coûte beaucoup moins cher qu’un atterrissage à Istanbul. Il est frustrant de voir qu’un citoyen américain ou canadien survole le Maroc, en se dirigeant vers la Turquie pour le tourisme médical, alors que le Maroc dispose de tous les atouts nécessaires pour être «un paradis médical».
En 2020-2021, le Maroc était classé 31ème sur une liste composée de 46 destinations selon l’Index du tourisme médical (MTI). Ce classement a été mis en place en prenant en considération la disponibilité de main d’oeuvre médicale jugée insuffisante pour assurer une prise en charge de qualité et que la qualité des services et des installations n’a pas été améliorée.
Institut Secours Assistance (ISAS) livre l’état des lieux
Sollicité par « L’Opinion », Abdelhamid El Mouadden, directeur général de l’ISAS, affirme que le Royaume néglige un important levier économique. «Le Maroc peut rendre jaloux n’importe quel pays dans le monde, en matière de tourisme médical. Nous sommes une destination touristique plébiscitée par le monde entier, en témoignent les 12 ou 13 millions de touristes qui débarquent chaque année».
En plus, une partie importante des étrangers trouve au Maroc une terre promise pour y passer le reste de leur vie post-retraite (tourisme sénior), outre les ressortissants du nord de l’Europe qui viennent eux aussi quand il fait très froid chez eux, pour y passer 4 ou 5 mois dans une température ne dépassant pas 20 degrés en plein janvier sur Agadir par exemple, alors que chez eux il fait -10.
Ces deux dernières catégories de touristes, pour El Mouadden, nécessiteront des interventions médicales durant leur long séjour au Maroc, malgré la présence des structures médicales à Tanger, à Casablanca et Marrakech, le tourisme médical demeure mal développé au Maroc. Il faut encore lorgner les touristes qui souhaitent à la fois faire du tourisme et bénéficier de soins médicaux, que ce soit du sort de l’esthétique ou d’autre, cette catégorie se trouve dans le besoin de se faire accompagner médicalement et touristiquement, or notre pays ne marie pas vraiment comme il se doit les deux secteurs.
«Selon mon expérience, les coûts des interventions chirurgicales au Maroc ne sont pas chers pour les touristes européens. Cela dit, il faudrait que les acteurs redoublent leurs efforts, avec comme principal objectif : Combler le volet médical du tourisme», espère notre interlocuteur.
Sur le plan du cursus, la rentrée gouvernementale a enregistré un fait marquant, durant la dernière semaine du mois d’août, en approuvant un projet de décret qui vise à établir des passerelles entre les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, d’une part, et entre ces Facultés et les autres établissements d’enseignement supérieur en vue de permettre aux étudiants de s’orienter tout en préservant leurs acquis, d’autre part.
Les deux réalisations précitées, reprise touristique et changement du cursus académique des filières médicales, pourraient converger vers le tourisme médical. Ce secteur tant lucratif dans certains pays, tels que la Turquie et le Brésil à titre d’exemple. Autre concurrent du Maroc, l’Inde qui se trouve dans l’autre côté du globe, s’est lancée dans ce sens, bien qu’un billet aller/retour de l’Europe ou d’Amérique du Nord vers ce pays asiatique nécessite un crédit bancaire pour s’en acquitter. Le tourisme médical est un important levier économique, négligé au Maroc, malgré la proximité géographique entre le Royaume et l’Europe, laquelle joue un rôle favorable pour le pays.
En effet, un vol de Paris, Madrid, Amsterdam, Lisbonne, Londres vers Casablanca ou Tanger ou bien encore Marrakech coûte beaucoup moins cher qu’un atterrissage à Istanbul. Il est frustrant de voir qu’un citoyen américain ou canadien survole le Maroc, en se dirigeant vers la Turquie pour le tourisme médical, alors que le Maroc dispose de tous les atouts nécessaires pour être «un paradis médical».
En 2020-2021, le Maroc était classé 31ème sur une liste composée de 46 destinations selon l’Index du tourisme médical (MTI). Ce classement a été mis en place en prenant en considération la disponibilité de main d’oeuvre médicale jugée insuffisante pour assurer une prise en charge de qualité et que la qualité des services et des installations n’a pas été améliorée.
Institut Secours Assistance (ISAS) livre l’état des lieux
Sollicité par « L’Opinion », Abdelhamid El Mouadden, directeur général de l’ISAS, affirme que le Royaume néglige un important levier économique. «Le Maroc peut rendre jaloux n’importe quel pays dans le monde, en matière de tourisme médical. Nous sommes une destination touristique plébiscitée par le monde entier, en témoignent les 12 ou 13 millions de touristes qui débarquent chaque année».
En plus, une partie importante des étrangers trouve au Maroc une terre promise pour y passer le reste de leur vie post-retraite (tourisme sénior), outre les ressortissants du nord de l’Europe qui viennent eux aussi quand il fait très froid chez eux, pour y passer 4 ou 5 mois dans une température ne dépassant pas 20 degrés en plein janvier sur Agadir par exemple, alors que chez eux il fait -10.
Ces deux dernières catégories de touristes, pour El Mouadden, nécessiteront des interventions médicales durant leur long séjour au Maroc, malgré la présence des structures médicales à Tanger, à Casablanca et Marrakech, le tourisme médical demeure mal développé au Maroc. Il faut encore lorgner les touristes qui souhaitent à la fois faire du tourisme et bénéficier de soins médicaux, que ce soit du sort de l’esthétique ou d’autre, cette catégorie se trouve dans le besoin de se faire accompagner médicalement et touristiquement, or notre pays ne marie pas vraiment comme il se doit les deux secteurs.
«Selon mon expérience, les coûts des interventions chirurgicales au Maroc ne sont pas chers pour les touristes européens. Cela dit, il faudrait que les acteurs redoublent leurs efforts, avec comme principal objectif : Combler le volet médical du tourisme», espère notre interlocuteur.
Mohammed ELKORRI
3 questions à Youssef Mossadek
« Le Maroc ne dispose pas de centres sanitaires accrédités
aux besoins de ses touristes patients »
Expert en intelligence économique et stratégique, Youssef Mossadek a répondu à nos questions.
- Le Maroc dispose-t-il de tous les atouts pour être une importante destination de tourisme médical dans le monde ?
- Nos concurrents directs sont la Turquie, la Pologne et le Brésil. Notre positionnement n’est pas si satisfaisant, vu l’inexploitation et l’incapacité de notre environnement culturel, économique, politique et social à faire développer ce créneau à grande valeur ajoutée pour notre pays. L’index MTI (Tourisme médical index) prend en considération l’environnement de la destination touristique, l’industrie du tourisme médical du pays, la qualité et la facilité des services. Des critères parmi d’autres que les responsables politiques et ceux du secteur touristique marocain doivent améliorer pour assurer sa compétitivité, son attractivité et sa performance par rapport à d’autres destinations touristiques mondiales.
Concernant les atouts, il en existe comme le Climat, la stabilité politique, l’ouverture économique et la diversité culturelle. Mais, il reste certains points que le Maroc doit acquérir et consolider comme l’accélération de la régionalisation avancée promettant une revalorisation de nos ressources naturelles et immatérielles, la construction de nouvelles zones de tourisme médical sans oublier le réaménagement territorial pour attirer des professionnels en tourisme médical et des touristes patients étrangers.
- Que suggériez-vous comme plan d’action pour donner un coup de fouet au tourisme médical au Maroc ?
-Il faut commencer par l’accréditation de certains établissements de santé pour s’aligner systématiquement et structurellement avec les besoins de ces touristes patients. Le Maroc ne dispose pas d’hôpitaux ou de cliniques accrédités par la JCI (joint commission international), GHA (Global healthcare accréditation), HQAA (Healthcare quality Association on Accreditation) ou ACHC (Accreditation commission for healthcare). Ces accréditations représentent une garantie de qualité de soins, surtout pour les pays anglo-saxons, qui représentent une opportunité business pour le développement de ce marché, un anglo-saxon peut économiser jusqu’à 85% sur ses frais médicaux en se soignant à l’étranger, évitant aussi les longues attentes.
- Comment le Maroc se positionne-t-il par rapport à d’autres pays, notamment la Turquie, en termes de tourisme médical ?
- La Turquie a généré plus de 4 milliards de dollars de revenus grâce au tourisme médical en 2020. Les prix en Turquie sont à 60% moins chers qu’en France, avec des garanties sur les implants et les prothèses, et les patients se soignent dans de brefs délais.
La Turquie a accueilli 1.200.000 touristes patients en 2020. Elle a 1200 chirurgiens certifiés et reconnus dans le monde entier avec 250.000 interventions réalisées chaque année. Alors qu’au Maroc les interventions esthétiques sont en moyenne à 40.000/an, pratiquées par 120 chirurgiens esthétiques marocains, avec 85% de patients marocains, les touristes étrangers ne représentant que les 15% du total.
- Le Maroc dispose-t-il de tous les atouts pour être une importante destination de tourisme médical dans le monde ?
- Nos concurrents directs sont la Turquie, la Pologne et le Brésil. Notre positionnement n’est pas si satisfaisant, vu l’inexploitation et l’incapacité de notre environnement culturel, économique, politique et social à faire développer ce créneau à grande valeur ajoutée pour notre pays. L’index MTI (Tourisme médical index) prend en considération l’environnement de la destination touristique, l’industrie du tourisme médical du pays, la qualité et la facilité des services. Des critères parmi d’autres que les responsables politiques et ceux du secteur touristique marocain doivent améliorer pour assurer sa compétitivité, son attractivité et sa performance par rapport à d’autres destinations touristiques mondiales.
Concernant les atouts, il en existe comme le Climat, la stabilité politique, l’ouverture économique et la diversité culturelle. Mais, il reste certains points que le Maroc doit acquérir et consolider comme l’accélération de la régionalisation avancée promettant une revalorisation de nos ressources naturelles et immatérielles, la construction de nouvelles zones de tourisme médical sans oublier le réaménagement territorial pour attirer des professionnels en tourisme médical et des touristes patients étrangers.
- Que suggériez-vous comme plan d’action pour donner un coup de fouet au tourisme médical au Maroc ?
-Il faut commencer par l’accréditation de certains établissements de santé pour s’aligner systématiquement et structurellement avec les besoins de ces touristes patients. Le Maroc ne dispose pas d’hôpitaux ou de cliniques accrédités par la JCI (joint commission international), GHA (Global healthcare accréditation), HQAA (Healthcare quality Association on Accreditation) ou ACHC (Accreditation commission for healthcare). Ces accréditations représentent une garantie de qualité de soins, surtout pour les pays anglo-saxons, qui représentent une opportunité business pour le développement de ce marché, un anglo-saxon peut économiser jusqu’à 85% sur ses frais médicaux en se soignant à l’étranger, évitant aussi les longues attentes.
- Comment le Maroc se positionne-t-il par rapport à d’autres pays, notamment la Turquie, en termes de tourisme médical ?
- La Turquie a généré plus de 4 milliards de dollars de revenus grâce au tourisme médical en 2020. Les prix en Turquie sont à 60% moins chers qu’en France, avec des garanties sur les implants et les prothèses, et les patients se soignent dans de brefs délais.
La Turquie a accueilli 1.200.000 touristes patients en 2020. Elle a 1200 chirurgiens certifiés et reconnus dans le monde entier avec 250.000 interventions réalisées chaque année. Alors qu’au Maroc les interventions esthétiques sont en moyenne à 40.000/an, pratiquées par 120 chirurgiens esthétiques marocains, avec 85% de patients marocains, les touristes étrangers ne représentant que les 15% du total.
Recueillis par M. E.