Nous sommes en 2024, et le « Digital » au Maroc continue à prendre une grande place au sein des foyers marocains. Nos habitudes de consommation sont en train de prendre un grand virage. En effet, de nos jours on paye nos factures sur des interfaces digitales, on commande à manger et on se fait livrer chez nous, on fait nos courses en ligne, mais aussi on se déplace et on achète des prestations de type « Transport ». Les prérequis pour cela sont pourtant très simples et facilement accessibles à une large population, il suffit tout simplement d’avoir un smartphone, une connexion internet, et un accès aux applications gratuites disponibles sur les stores de téléchargement.
Il est à noter que le Maroc continue à réaliser de gros progrès sur les secteurs de télécommunications, mais aussi de bancarisation. Avec trois opérateurs au niveau national, les marocains notent un taux de « smartphonisation » élevé et jouissent en parallèle d’une bonne connectivité internet avec des prix très compétitifs en comparaison avec plusieurs autres pays de la région. Commander du transport en ligne fait désormais partie du quotidien de chacun de nous, mais avec tout le confort et les avantages qu’il représente, il y’a certes des inconvénients, des limites, voire même des risques relatifs à son utilisation.
Commençons d’abord par les points positifs. Ne nions pas que le nombre de véhicules au Maroc est aussi en augmentation continue, les crédits de consommation et crédits auto ont largement contribué à démocratiser l’accès à l’acquisition de voitures au Maroc par rapport à il y’a une dizaine d’années. Donc ne nous étonnons pas devant les bouchons et les embouteillages, ni devant la pénurie des places de parking qui dérange le plus les marocains. D’autre part, les transports publics même diversifiés et rénovés (Tramway, grands taxis et bus) n’arrivent pas à satisfaire les demandes des consommateurs ni être à la hauteur de leurs exigences.
Face à tout cela, le transport digital trouve refuge et récolte ses clés de succès. En effet, commander un transport sans se déplacer, sans attendre, sans mutualiser avec d’autres clients, tout en ayant l’information sur le véhicule et son chauffeur est un grand luxe, en comparaison avec les bons vieux transports publics. Mieux que ça, connaitre le prix par avance, suivre l’avancement de la course, repérer le chauffeur sur une carte géographique est aussi une très bonne chose. D’ailleurs, il y’a lieu de constater que plusieurs foyers commandent désormais ce type de transport pour le déplacement de leurs enfants, surtout qu’on connait tous les embouteillages et les difficultés de stationnement aux portes des écoles, mais aussi les horaires de travail des parents rendant ce fardeau quotidien difficile à gérer. Et cerise sur le gâteau, le paiement peut se faire en cash mais aussi par carte bancaire, et les applications permettent de commander cette prestation pour autrui en mentionnant le point de « pick up » et le point d’arrivée.
On parle aussi de nos jours d’«enchères de transport », en effet certaines applications proposent un prix de base pour une course, mais laissent la marge au client de le négocier, et c’est à ce moment que les conducteurs dits « Captains » font leur contre-offre, et acceptent ou refusent d’accomplir cette prestation avec un tarif conventionnel. Que veut le peuple !
Tout cela représente une expérience client des plus confortables, sans oublier que sur un plan social et économique, cela contribue grandement à réduire le taux de chômage et à booster l’économie. Car à titre d’exemple, les agences de location de voitures mettent leurs véhicules en location longue durée en faveur des conducteurs souhaitant exercer ce métier.
Le revers de la médaille ? Tout ce qui précède a l’air très beau, mais plusieurs questions demeurent. La première et la plus intuitive est : « est ce qu’il y’a un cadre juridique qui régit ce genre de business ? ». Rappelons-nous la guerre qui oppose depuis plusieurs années les chauffeurs de taxis à ces transporteurs d’un nouveau genre et qui avait fini par dissuader des mastodontes internationaux du secteur comme Uber de continuer leur aventure marocaine. Rappelons-nous aussi ces scènes fréquentes de braquages de ces véhicules, chauffeur et usagers compris, par les taxis qui réagissent à ce qu’ils considèrent comme un transport clandestin non autorisé et surtout comme une entorse à leur quasi-monopole du transport individuel en milieu urbain. Au début et face à ces situations, l’état ne pouvait qu’intervenir en faveur des «taximen», envoyant ainsi les véhicules contrevenants aux fourrières, et retirant les permis de conduite aux «captains», imposant des amendes, et rendant l’expérience client très néfaste avec une frustration et un sentiment de peur et d’insécurité. Cette stratégie de l’intimidation n’a pourtant pas eu l’effet escompté et des applications de VTC et de covoiturage, telles que «Careem» et «InDrive» ont continué à prospérer sous le regard de plus en plus tolérant des autorités publiques et de moins en moins intolérant des taximens. A tel point que même certains de ces derniers sont désormais proposés sur les applications en question, capitulant ainsi devant les lois du business.
La deuxième bonne question à se poser est : « Qu’en est-il de la sécurité des clients » ? Un grand point d’interrogation pour les adeptes du transport digital. Pour les gens qui ne le savent pas, le chauffeur de taxi avant de pouvoir prendre sa première course, est obligé de se rendre au poste de pointage de la police pour enregistrer son véhicule qui doit être exempt de tout défaut et s’assurer de son identité. Cette mesure est pourtant absente pour le transport digital. On peut dire que l’utilisateur prend donc un risque de commander une voiture conduite par un individu qu’il ne connait pas, surtout que dans certaines situations, la voiture qui arrive n’est pas celle enregistrée sur l’application. Chaque jour on entend des cas d’harcèlement ou d’agression des utilisateurs du transport digital, mais quelle alternative face à ces situations ? Du moment que l’état tolère cette activité, qu’ont prévu les autorités pour prémunir les usagers face à ce genre de dérives? La situation semble d’autant plus compliquée lorsque l’on sait que certaines sociétés de transport digital n’ont aucune présence sur le sol marocain, même pas un siège social ou un bureau de représentation, et que le recrutement des chauffeurs et la validation des identités et des véhicules se fait sur simple envoi de pièces scannées sur WhatsApp.
Qu’à cela ne tienne, le transport digital est en train de devenir une nécessité surtout dans le milieu urbain. Toutefois, sans cadre réglementaire encadrant l’activité et garantissant la sécurité des usagers, il risque de virer au «Flop», avant de basculer dans l’illégalité, voire la criminalité. Et vous ? qu’est-ce que vous en pensez ?
Il est à noter que le Maroc continue à réaliser de gros progrès sur les secteurs de télécommunications, mais aussi de bancarisation. Avec trois opérateurs au niveau national, les marocains notent un taux de « smartphonisation » élevé et jouissent en parallèle d’une bonne connectivité internet avec des prix très compétitifs en comparaison avec plusieurs autres pays de la région. Commander du transport en ligne fait désormais partie du quotidien de chacun de nous, mais avec tout le confort et les avantages qu’il représente, il y’a certes des inconvénients, des limites, voire même des risques relatifs à son utilisation.
Commençons d’abord par les points positifs. Ne nions pas que le nombre de véhicules au Maroc est aussi en augmentation continue, les crédits de consommation et crédits auto ont largement contribué à démocratiser l’accès à l’acquisition de voitures au Maroc par rapport à il y’a une dizaine d’années. Donc ne nous étonnons pas devant les bouchons et les embouteillages, ni devant la pénurie des places de parking qui dérange le plus les marocains. D’autre part, les transports publics même diversifiés et rénovés (Tramway, grands taxis et bus) n’arrivent pas à satisfaire les demandes des consommateurs ni être à la hauteur de leurs exigences.
Face à tout cela, le transport digital trouve refuge et récolte ses clés de succès. En effet, commander un transport sans se déplacer, sans attendre, sans mutualiser avec d’autres clients, tout en ayant l’information sur le véhicule et son chauffeur est un grand luxe, en comparaison avec les bons vieux transports publics. Mieux que ça, connaitre le prix par avance, suivre l’avancement de la course, repérer le chauffeur sur une carte géographique est aussi une très bonne chose. D’ailleurs, il y’a lieu de constater que plusieurs foyers commandent désormais ce type de transport pour le déplacement de leurs enfants, surtout qu’on connait tous les embouteillages et les difficultés de stationnement aux portes des écoles, mais aussi les horaires de travail des parents rendant ce fardeau quotidien difficile à gérer. Et cerise sur le gâteau, le paiement peut se faire en cash mais aussi par carte bancaire, et les applications permettent de commander cette prestation pour autrui en mentionnant le point de « pick up » et le point d’arrivée.
On parle aussi de nos jours d’«enchères de transport », en effet certaines applications proposent un prix de base pour une course, mais laissent la marge au client de le négocier, et c’est à ce moment que les conducteurs dits « Captains » font leur contre-offre, et acceptent ou refusent d’accomplir cette prestation avec un tarif conventionnel. Que veut le peuple !
Tout cela représente une expérience client des plus confortables, sans oublier que sur un plan social et économique, cela contribue grandement à réduire le taux de chômage et à booster l’économie. Car à titre d’exemple, les agences de location de voitures mettent leurs véhicules en location longue durée en faveur des conducteurs souhaitant exercer ce métier.
Le revers de la médaille ? Tout ce qui précède a l’air très beau, mais plusieurs questions demeurent. La première et la plus intuitive est : « est ce qu’il y’a un cadre juridique qui régit ce genre de business ? ». Rappelons-nous la guerre qui oppose depuis plusieurs années les chauffeurs de taxis à ces transporteurs d’un nouveau genre et qui avait fini par dissuader des mastodontes internationaux du secteur comme Uber de continuer leur aventure marocaine. Rappelons-nous aussi ces scènes fréquentes de braquages de ces véhicules, chauffeur et usagers compris, par les taxis qui réagissent à ce qu’ils considèrent comme un transport clandestin non autorisé et surtout comme une entorse à leur quasi-monopole du transport individuel en milieu urbain. Au début et face à ces situations, l’état ne pouvait qu’intervenir en faveur des «taximen», envoyant ainsi les véhicules contrevenants aux fourrières, et retirant les permis de conduite aux «captains», imposant des amendes, et rendant l’expérience client très néfaste avec une frustration et un sentiment de peur et d’insécurité. Cette stratégie de l’intimidation n’a pourtant pas eu l’effet escompté et des applications de VTC et de covoiturage, telles que «Careem» et «InDrive» ont continué à prospérer sous le regard de plus en plus tolérant des autorités publiques et de moins en moins intolérant des taximens. A tel point que même certains de ces derniers sont désormais proposés sur les applications en question, capitulant ainsi devant les lois du business.
La deuxième bonne question à se poser est : « Qu’en est-il de la sécurité des clients » ? Un grand point d’interrogation pour les adeptes du transport digital. Pour les gens qui ne le savent pas, le chauffeur de taxi avant de pouvoir prendre sa première course, est obligé de se rendre au poste de pointage de la police pour enregistrer son véhicule qui doit être exempt de tout défaut et s’assurer de son identité. Cette mesure est pourtant absente pour le transport digital. On peut dire que l’utilisateur prend donc un risque de commander une voiture conduite par un individu qu’il ne connait pas, surtout que dans certaines situations, la voiture qui arrive n’est pas celle enregistrée sur l’application. Chaque jour on entend des cas d’harcèlement ou d’agression des utilisateurs du transport digital, mais quelle alternative face à ces situations ? Du moment que l’état tolère cette activité, qu’ont prévu les autorités pour prémunir les usagers face à ce genre de dérives? La situation semble d’autant plus compliquée lorsque l’on sait que certaines sociétés de transport digital n’ont aucune présence sur le sol marocain, même pas un siège social ou un bureau de représentation, et que le recrutement des chauffeurs et la validation des identités et des véhicules se fait sur simple envoi de pièces scannées sur WhatsApp.
Qu’à cela ne tienne, le transport digital est en train de devenir une nécessité surtout dans le milieu urbain. Toutefois, sans cadre réglementaire encadrant l’activité et garantissant la sécurité des usagers, il risque de virer au «Flop», avant de basculer dans l’illégalité, voire la criminalité. Et vous ? qu’est-ce que vous en pensez ?