Le débat sur la troisième dose continue faute d'un consensus clair au sein de la communauté scientifique. Le débat dure tant que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) n'a pas tranché. Celle-ci se montre même dubitative. C'est en tout cas ce que laisse croire Mike Ryan, directeur des urgences de l’OMS, qui minimiser l'importance de la dose de rappel, en déclarant il y a quelques jours, qu'il n'existe « aucune preuve » qui démontre que les doses de rappel contre coronavirus offriraient une « meilleure protection » aux personnes en bonne santé.
« Pour le moment, il n’y a aucune preuve à ma connaissance qui suggère que le renforcement de l’ensemble de la population va nécessairement offrir une meilleure protection aux personnes par ailleurs en bonne santé contre l’hospitalisation et la mort », a précisé le responsable de l'OMS, selon lequel la priorité doit être accordée aux personnes vulnérables.
Aux yeux de l'OMS, le plus important est de veiller à ce que toutes les populations reçoivent les deux doses, avant de songer à la troisième dose. Celle-ci n'est pas obligatoire dans plusieurs pays dont les Etats-Unis qui le conseillent pourtant, sachant que le président américain Joe Biden l'a reçue.
Le Maroc est l'un des pays qui ont tranché en faveur de la généralisation de la troisième dose, en se basant sur les études qui font état d'une chute de l'immunité au bout de six mois de la prise de la deuxième injection. Jusqu'à présent, le nombre des personnes qui ont reçu cette dose de rappel ne dépasse pas 1,8 million de personnes, sachant que le rythme de vaccination évolue lentement. Le pays n'a pas encore dépassé la barre des 22,5 millions de personnes qui ont reçu les deux doses.
Pour l’OMS, la pandémie du Covid-19 pourrait devenir une maladie saisonnière, ce qui signifie qu'on pourrait se diriger vers une vaccination annuelle orientée vers les personnes fragiles comme c'est le cas pour la grippe.
En tout cas, pour l'instant, l'OMS insiste sur la vaccination des enfants. L'organisation a appelé, mardi, à mieux protéger les enfants, actuellement classe d'âge la plus contaminée par le Covid-19, dans un contexte de rebond épidémique en Europe. L'instance a également suggéré de garder la vaccination obligatoire de la population comme une option de "dernier ressort".