Ce devait être une grande fête du football africain, à l’instar de ce qui se passe en Europe, mais la finale de la Champions League africaine a mal tourné. Elle a été émaillée par des incidents regrettables et une confusion générale qui a duré plus d’une heure…..sans rentrer dans les détails, c’est bien triste. Mais ce qui est encore plus affligeant, c’est l’escalade de haine et de violence qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux, relayée même par quelques journalistes malveillants. Un déferlement d’insultes et de grossièretés d’un niveau très bas, portant atteinte à l’honneur et à la dignité des personnes, des peuples et des pays...
Pire, des « pseudos politiciens » ont sauté sur l’occasion pour « jeter de l’huile sur le feu » en pensant gagner la sympathie des supporters des deux équipes ! D’un match de football on est passé à une atteinte à la dignité et à l’honneur d’un peuple, d’un Etat ! Certains énergumènes fanatisés sont allés jusqu’à demander vengeance à l’outrage. Pourtant, ce n'est ni au gouvernement tunisien, ni au gouvernement marocain de s'immiscer dans un différend footballistique. Il y a des règles dans le football international, il y a des instances qui sont chargées de prendre des décisions. Il est malheureux de constater qu’après un demi-siècle d’accession à l’indépendance, les pays africains ne sont pas encore « mûrs » pour gérer des compétitions sportives internationales, en raison d’un nationalisme à fleur de peau et de jalousies primaires entre nations voisines. Il n’y a que le résultat qui compte pour leurs dirigeants. Tous les moyens sont bons pour gagner et les exemples sont nombreux !
Il me vient à l’esprit une anecdote très significative qui date des années 50. Mon oncle et président fondateur de l’Espérance Sportive de Tunis, le Dr Chedly Zouiten, était à la tribune du stade pour suivre un match de son équipe. En cours de jeu, un joueur de l’Espérance agresse un joueur de l’équipe adverse, sans que l’arbitre ne s’en rende compte. Le Dr Chedly Zouiten est allé tout de suite au bord du terrain pour appeler son joueur et le prendre par le maillot pour lui indiquer le chemin des vestiaires. Il n’a pas hésité à priver son équipe d’un joueur au nom du principe sacro-saint de l’esprit sportif. On en est bien loin actuellement ! Les responsables de clubs, de nos jours, ne sont là que pour leur image personnelle et pour une ascension sociale ou politique. Faut-il rappeler que l 'esprit sportif est l'expression d'un comportement, d'une attitude intégrant des valeurs fortes et l'acceptation des règles du code du jeu Le respect de soi et de ses partenaires et adversaires, de l'arbitre, des règlements, impose d’accepter le résultat même dans la défaite.
Chaque sportif a certes le devoir de lutter jusqu’au bout pour vaincre ; il doit être combatif, donner le meilleur de lui-même, « aller au charbon »…mais il faut aussi apprendre à perdre et à reconnaître les mérites de l’adversaire. L’esprit sportif exige donc l’acceptation de la défaite, le concurrent déçu ne devant pas céder au découragement, ni à la révolte.
La défaite, si elle a fait l’objet d’une lutte vaillante, n’est nullement déshonorante, ni inutile ; le perdant qui a l’esprit sportif doit pouvoir en tirer des enseignements ainsi qu’une énergie décuplée. L’esprit sportif constitue la valeur même du sport, il permet de lutter contre les phénomènes de violence et de tricherie.
Revenons à notre finale litigieuse qui a déchaîné, sur les réseaux sociaux et même sur certains médias, une déferlante d’invectives outrageuse pour nos deux peuples et nos deux pays. Une campagne haineuse alimentée par le chauvinisme, le nationalisme et le racisme. Elle cherche à monter les peuples marocain et tunisien l’un contre l’autre. Les déclarations incendiaires et les manifestations qui s’en sont suivies, sont des dérapages inadmissibles entre deux pays voisins, deux peuples qui ont une Histoire et une culture communes, que nous ne pouvons que dénoncer. Nous refusons de cautionner cette hystérie orchestrée par des énergumènes marginaux.
Les deux équipes se sont adressées aux instances de la Confédération Africaine de Football. La réunion du Comité exécutif de la CAF à Paris a été malheureusement marquée par une confusion déplorable qui n’a fait que raviver la polémique. Une décision sans doute contestable a été prononcée. Il reste un recours auprès d’une instance internationale, le Tribunal Arbitral du Sport. Aux deux protagonistes de préparer leurs dossiers et leurs argumentaires. Attendons calmement le jugement de cette juridiction internationale respectée de tous. Aux dirigeants des deux clubs de calmer le jeu, en lançant un appel de raison à leurs supporters. Aux hommes de bonne volonté, aux journalistes, aux intellectuels, aux réseaux de la société civile des deux côtés d’œuvrer pour apaiser cette tension.
Vive l’amitié maroco-tunisienne !
Mondher ZOUITEN
Pire, des « pseudos politiciens » ont sauté sur l’occasion pour « jeter de l’huile sur le feu » en pensant gagner la sympathie des supporters des deux équipes ! D’un match de football on est passé à une atteinte à la dignité et à l’honneur d’un peuple, d’un Etat ! Certains énergumènes fanatisés sont allés jusqu’à demander vengeance à l’outrage. Pourtant, ce n'est ni au gouvernement tunisien, ni au gouvernement marocain de s'immiscer dans un différend footballistique. Il y a des règles dans le football international, il y a des instances qui sont chargées de prendre des décisions. Il est malheureux de constater qu’après un demi-siècle d’accession à l’indépendance, les pays africains ne sont pas encore « mûrs » pour gérer des compétitions sportives internationales, en raison d’un nationalisme à fleur de peau et de jalousies primaires entre nations voisines. Il n’y a que le résultat qui compte pour leurs dirigeants. Tous les moyens sont bons pour gagner et les exemples sont nombreux !
Il me vient à l’esprit une anecdote très significative qui date des années 50. Mon oncle et président fondateur de l’Espérance Sportive de Tunis, le Dr Chedly Zouiten, était à la tribune du stade pour suivre un match de son équipe. En cours de jeu, un joueur de l’Espérance agresse un joueur de l’équipe adverse, sans que l’arbitre ne s’en rende compte. Le Dr Chedly Zouiten est allé tout de suite au bord du terrain pour appeler son joueur et le prendre par le maillot pour lui indiquer le chemin des vestiaires. Il n’a pas hésité à priver son équipe d’un joueur au nom du principe sacro-saint de l’esprit sportif. On en est bien loin actuellement ! Les responsables de clubs, de nos jours, ne sont là que pour leur image personnelle et pour une ascension sociale ou politique. Faut-il rappeler que l 'esprit sportif est l'expression d'un comportement, d'une attitude intégrant des valeurs fortes et l'acceptation des règles du code du jeu Le respect de soi et de ses partenaires et adversaires, de l'arbitre, des règlements, impose d’accepter le résultat même dans la défaite.
Chaque sportif a certes le devoir de lutter jusqu’au bout pour vaincre ; il doit être combatif, donner le meilleur de lui-même, « aller au charbon »…mais il faut aussi apprendre à perdre et à reconnaître les mérites de l’adversaire. L’esprit sportif exige donc l’acceptation de la défaite, le concurrent déçu ne devant pas céder au découragement, ni à la révolte.
La défaite, si elle a fait l’objet d’une lutte vaillante, n’est nullement déshonorante, ni inutile ; le perdant qui a l’esprit sportif doit pouvoir en tirer des enseignements ainsi qu’une énergie décuplée. L’esprit sportif constitue la valeur même du sport, il permet de lutter contre les phénomènes de violence et de tricherie.
Revenons à notre finale litigieuse qui a déchaîné, sur les réseaux sociaux et même sur certains médias, une déferlante d’invectives outrageuse pour nos deux peuples et nos deux pays. Une campagne haineuse alimentée par le chauvinisme, le nationalisme et le racisme. Elle cherche à monter les peuples marocain et tunisien l’un contre l’autre. Les déclarations incendiaires et les manifestations qui s’en sont suivies, sont des dérapages inadmissibles entre deux pays voisins, deux peuples qui ont une Histoire et une culture communes, que nous ne pouvons que dénoncer. Nous refusons de cautionner cette hystérie orchestrée par des énergumènes marginaux.
Les deux équipes se sont adressées aux instances de la Confédération Africaine de Football. La réunion du Comité exécutif de la CAF à Paris a été malheureusement marquée par une confusion déplorable qui n’a fait que raviver la polémique. Une décision sans doute contestable a été prononcée. Il reste un recours auprès d’une instance internationale, le Tribunal Arbitral du Sport. Aux deux protagonistes de préparer leurs dossiers et leurs argumentaires. Attendons calmement le jugement de cette juridiction internationale respectée de tous. Aux dirigeants des deux clubs de calmer le jeu, en lançant un appel de raison à leurs supporters. Aux hommes de bonne volonté, aux journalistes, aux intellectuels, aux réseaux de la société civile des deux côtés d’œuvrer pour apaiser cette tension.
Vive l’amitié maroco-tunisienne !
Mondher ZOUITEN