Le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, s'exprimant lors de la séance mensuelle des questions de politique générale devant la Chambre des représentants.
Après une semaine d’attente où suppositions, spéculations et tergiversations se sont succédé les unes aux autres, l’Exécutif a annoncé dans la soirée du 9 juin, que l’état d’urgence sanitaire sera prolongé jusqu’au 10 juillet prochain sur l’ensemble du territoire national. Le texte adopté par le gouvernement donne la possibilité au ministre de l’Intérieur de prendre, selon la progression de la situation épidémiologique et en coordination avec les départements gouvernementaux concernés, des mesures visant à alléger les restrictions décidées dans le cadre de l’état d’urgence, et ce, à l’échelle nationale. Plus tard dans la soirée, les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont dévoilé un plan de déconfinement progressif, dont le but est de «préparer la reprise de la vie normale et des activités économiques et sociales dans l’ensemble du territoire national». En vertu de ce plan, les préfectures et provinces du royaume sont divisées en deux zones selon des critères fixés par les autorités sanitaires. Néanmoins, les préfectures et provinces feront l’objet d’un classement hebdomadaire, selon les deux Zones d’assouplissement, sur la base des critères fixés par les autorités sanitaires.
Pour justifier cette décision, le Chef du gouvernement Saad Dine El Othmani, a déclaré le mercredi 10 juin, à la Chambre des représentants, que le confinement est la «seule solution pour limiter la propagation du nouveau coronavirus que l’on connaît à peine», car pour le moment, «il n’existe aucun vaccin contre le Covid-19».
Déconfinement pour certains, reconfinement pour d’autres
Concernant la Zone 1 (Voir repères), où la situation épidémiologique est stable, la vie reviendra «presque» à la normale. Les déplacements et la circulation sur le territoire de la région d’habitation, ne seront plus soumis à la présentation de l’autorisation exceptionnelle imposée par les autorités. Il y aura une reprise des transports en commun urbains avec un taux d’exploitation de la capacité de 50% maximum. Les salons de coiffure et d’esthétique rouvriront là encore avec 50% de la capacité d’accueil. Les espaces publics en plein air seront accessibles et les activités sportives individuelles en plein air sont autorisées. Néanmoins, toutes les autres restrictions restent en vigueur (interdiction des rassemblements et réunions, célébrations, mariages, etc.).
Cependant, les mesures pour la Zone 2 (voir repères), sont plus fermes, du fait que la situation épidémiologique des villes qui en font partie, n’est pas encore maitrisée. Ainsi, les déplacements nécessiteront toujours la présentation de l’autorisation exceptionnelle de circulation. La reprise des transports publics urbains est assurée mais avec un niveau d’exploitation ne dépassant pas 50% de la capacité d’accueil de chaque véhicule. Pour ce qui est des fermetures des commerces, elles seront décalées à 20h. Déconfiner tout le monde au même moment, serait «du suicide», selon El Othmani, qui a précisé qu’il faut être capable de «garder sous contrôle» l’évolution de l’épidémie, «même lors du déconfinement progressif». Et de préciser que la zone 1 compte 59 préfectures et provinces où «la situation sanitaire est maitrisée», tandis que la zone 2 en regroupe 16 où «la situation est moyennement maitrisée», souligne ElOthmani, notant que ces dernières comptabilisent 87% des cas de contamination confirmés depuis le début. «Nous avons donc allégé le déconfinement plus fortement dans la 1ère par rapport à la seconde» a-t-il affirmé, insistant sur le fait que l’Exécutif est prêt à faire «marche arrière» si la situation l’impose.
Cette batterie de mesures annoncées provoque d’ores et déjà le mécontentement des habitants desdites régions. Plusieurs internautes expriment leur refus sur les réseaux sociaux, estimant que les mesures prises ne «prennent pas en considération les répercussions psychologiques et matérielles du confinement» sur les Marocains.
Quid de la reprise des activités économiques ?
Le plan de déconfinement indique également que les activités autorisées à la relance dès le 11 juin, sont les activités industrielles, les activités commerciales, l’artisanat, les activités et les petites professions de proximité, les commerces de proximité et les professions libérales et assimilées. Et de préciser que les activités suivantes sont exclues : cafés, restaurants pour le service sur place, hammams, salles de cinéma, théâtres...et la liste n’est pas exhaustive. «Leur réouverture sera autorisée ultérieurement», selon le Chef de gouvernent. Cette décision risque également de susciter la colère des cafés et restaurants, qui entament timidement une réouverture, mais espéraient une décision en leur faveur.
Ceci dit, la transition progressive d’une étape à l’autre dans le cadre du plan d’assouplissement des mesures de confinement sera soumise préalablement à une évaluation des mesures à appliquer et des conditions requises de chaque préfecture et province.
Pour justifier cette décision, le Chef du gouvernement Saad Dine El Othmani, a déclaré le mercredi 10 juin, à la Chambre des représentants, que le confinement est la «seule solution pour limiter la propagation du nouveau coronavirus que l’on connaît à peine», car pour le moment, «il n’existe aucun vaccin contre le Covid-19».
Déconfinement pour certains, reconfinement pour d’autres
Concernant la Zone 1 (Voir repères), où la situation épidémiologique est stable, la vie reviendra «presque» à la normale. Les déplacements et la circulation sur le territoire de la région d’habitation, ne seront plus soumis à la présentation de l’autorisation exceptionnelle imposée par les autorités. Il y aura une reprise des transports en commun urbains avec un taux d’exploitation de la capacité de 50% maximum. Les salons de coiffure et d’esthétique rouvriront là encore avec 50% de la capacité d’accueil. Les espaces publics en plein air seront accessibles et les activités sportives individuelles en plein air sont autorisées. Néanmoins, toutes les autres restrictions restent en vigueur (interdiction des rassemblements et réunions, célébrations, mariages, etc.).
Cependant, les mesures pour la Zone 2 (voir repères), sont plus fermes, du fait que la situation épidémiologique des villes qui en font partie, n’est pas encore maitrisée. Ainsi, les déplacements nécessiteront toujours la présentation de l’autorisation exceptionnelle de circulation. La reprise des transports publics urbains est assurée mais avec un niveau d’exploitation ne dépassant pas 50% de la capacité d’accueil de chaque véhicule. Pour ce qui est des fermetures des commerces, elles seront décalées à 20h. Déconfiner tout le monde au même moment, serait «du suicide», selon El Othmani, qui a précisé qu’il faut être capable de «garder sous contrôle» l’évolution de l’épidémie, «même lors du déconfinement progressif». Et de préciser que la zone 1 compte 59 préfectures et provinces où «la situation sanitaire est maitrisée», tandis que la zone 2 en regroupe 16 où «la situation est moyennement maitrisée», souligne ElOthmani, notant que ces dernières comptabilisent 87% des cas de contamination confirmés depuis le début. «Nous avons donc allégé le déconfinement plus fortement dans la 1ère par rapport à la seconde» a-t-il affirmé, insistant sur le fait que l’Exécutif est prêt à faire «marche arrière» si la situation l’impose.
Cette batterie de mesures annoncées provoque d’ores et déjà le mécontentement des habitants desdites régions. Plusieurs internautes expriment leur refus sur les réseaux sociaux, estimant que les mesures prises ne «prennent pas en considération les répercussions psychologiques et matérielles du confinement» sur les Marocains.
Quid de la reprise des activités économiques ?
Le plan de déconfinement indique également que les activités autorisées à la relance dès le 11 juin, sont les activités industrielles, les activités commerciales, l’artisanat, les activités et les petites professions de proximité, les commerces de proximité et les professions libérales et assimilées. Et de préciser que les activités suivantes sont exclues : cafés, restaurants pour le service sur place, hammams, salles de cinéma, théâtres...et la liste n’est pas exhaustive. «Leur réouverture sera autorisée ultérieurement», selon le Chef de gouvernent. Cette décision risque également de susciter la colère des cafés et restaurants, qui entament timidement une réouverture, mais espéraient une décision en leur faveur.
Ceci dit, la transition progressive d’une étape à l’autre dans le cadre du plan d’assouplissement des mesures de confinement sera soumise préalablement à une évaluation des mesures à appliquer et des conditions requises de chaque préfecture et province.
Saâd JAFRI
Zone 1
Elle englobe les provinces et préfectures des régions de l›Oriental, Béni MellalKhénifra, Draâ-Tafilalet, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, LaâyouneSakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab. Elle concerne également M›diq-Fnideq, Tétouan, Fahs-Anjra, Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane, Meknès, Ifrane, Moulay Yakoub, Sefrou, Boulemane, Taounate, Taza, Khémisset, Sidi Kacem, Sidi Slimane, Settat, Sidi Bennour, Chichaoua, El Haouz, Kelaât Sraghna, Essaouira, Rhamna, Safi et Youssoufia
Zone 2
Tanger-Assilah, Larache, Fès, El Hajeb, Rabat, Salé, Skhirat, Témara, Kénitra, Casablanca, Mohammédia, El Jadida, Nouaceur, Médiouna, Ben Slimane, Berrechid et Marrakech, les mesures seront plus fermes.
«Wiqaytna», un outil pour le déconfinement progressif
L’application de traçage Wiqaytna jouera un rôle significatif dans le plan de déconfinement élaboré par le ministère de la Santé et le ministère de l’Intérieur. Surtout dans le volet de l’évaluation des mesures à appliquer et des conditions requises de chaque préfecture et province. Rappelons que l’application, qui récolte les informations via Bluetooth, notifie ses utilisateurs en cas de proximité physique prolongée avec un autre utilisateur qui s’avère positif au Coronavirus dans les 21 derniers jours qui suivent le contact. Suite à cette notification, les équipes du ministère de la Santé procèdent à une évaluation du risque d’exposition, et entrent en contact avec le cas notifié le cas échéant.
3 questions à Allal El Amraoui, parlementaire istiqlalien à la Chambre des représentants
«Le manque de transparence consume le capital confiance des citoyens»
- Quelle lecture donnez-vous au plan d’assouplissement du confinement annoncé par le gouvernement ?
- Premièrement, il est important de rappeler qu’au Maroc, la situation épidémiologique de façon globale, semble être maitrisée. Deuxièmement, les préfectures et provinces qui ont été classées dans la zone 1, connaissent une situation épidémiologique favorable depuis très longtemps, pourtant le gouvernement n’explique nullement, pourquoi ces dernières n’ont-elles pas bénéficié du confinement plus tôt. Ainsi, l’interrogation qui s’impose, est : qu’elle est la différence entre la situation épidémiologique du royaume au 20 mai et aujourd’hui. Sur quelles bases l’Exécutif prend ses décisions. Malheureusement, le gouvernement ne communique pas sur ce volet, pire, il n’y a aucun fil conducteur entre les différentes mesures prises. Chose qui crée un manque de confiance chez les citoyens.
- Plusieurs Marocains ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis la prolongation du confinement. Pensez-vous qu’ils suivront les mesures dictées par les autorités publiques ?
- Déjà plusieurs citoyens ont violé le confinement obligatoire durant les vingt derniers jours, du fait qu’ils ne comprennent pas pourquoi, ça a été prolongé. Pas du tout étonnant, puisque la manière dont communique le gouvernement, laisse croire qu’il improvise dans sa prise des décisions. Ainsi, ce défaut de communication consume le capital confiance des citoyens, et par ricochet, ils respectent de moins en moins les consignes. Pour remédier à ce problème, il faut plus de transparence, notamment en dévoilant la grille d’évaluation sur laquelle se basent les autorités pour choisir les régions à déconfiner.
- Quel rôle peut jouer l’application «Wiqaytna» dans le processus de déconfinement ?
- Wiqaytna est extrêmement importante pour la phase de déconfinement, néanmoins, il faut qu’il ait un pourcentage important d’adhésion et d’utilisation de cette application, pour qu’elle soit efficace. Ici encore une fois, le gouvernement ne s’est pas montré persuasif, car beaucoup n’adhèrent pas au principe. Sachant que l’utilisation de l’application de traçage et le port du masque sont les deux mesures phares pour la réussite du déconfinement. Tous ces points doivent être réglés en urgence.
Propos recueillis par : S.J