La ruée effrénée des grandes puissances pour trouver un vaccin contre le Covid-19 ne cesse de s’intensifier. Alors que le nombre de cas est à la hausse et dépasse les 20 millions, la Russie annonce la découverte d’un vaccin.
« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau Coronavirus a été enregistré », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, mardi 11 août 2020. Dénommé «Spoutnik V», ce sérum aurait été développé par l’Institut Nikolaï Gamaleïa, un centre de recherche d’État en épidémiologie et microbiologie basé à Moscou.
Du côté des États-Unis, le gouvernement de Donald Trump a considérablement investi dans six entreprises pharmaceutiques. Les projets les plus avancés dans les essais cliniques sont ceux de l’université britannique d’Oxford, alliée au laboratoire AstraZeneca; de la biotech américaine Moderna, associée aux instituts américains de santé; de l’américain Pfizer, en partenariat avec la société biotechnologique allemande BioNTech; et du laboratoire CanSino en Chine. Il est à noter que Pfizer et Moderna ont déjà entamé les essais cliniques de phase 3. Les deux laboratoires avaient annoncé des résultats positifs pour des essais restreints qu’ils avaient réalisés.
Comme il est à rappeler qu’en juillet, l’Institut indien des sciences médicalesde Delhi a annoncé avoir commencé le recrutement de volontaires pour mener des essais cliniques de Covaxin, le projet de vaccin Covid-19 développé localement.
Le Maroc, quant à lui, compte participer avec certains pays aux essais cliniques multicentriques relatifs à la Covid-19. Il dispose de l’arsenal réglementaire et juridique lui permettant de se positionner pour obtenir la quantité de vaccins suffisante pour les citoyens et dans les délais, a annoncé le ministre de la Santé, M. Ait Taleb.
La question qui reste en suspens c’est celle de savoir quel protocole de vaccination sera suivi au Maroc : russe, chinois, indien, européen ou américain?
Les origines empiriques de la vaccination
L’Histoire de la vaccination nous amène au 18ème siècle, plus exactement en 1790, où les premiers exemples d’immunisation contre la variole (ou petite vérole) ont été remarqués, une maladie infectieuse d’origine virale, très contagieuse et épidémique. Des méthodes empiriques de variolisation sont apparues grâce à l’observation du fait qu’une personne qui survit à la maladie est épargnée lors des épidémies suivantes. Il faut savoir que le virus de la variole était à l’origine de manifestations cliniques diverses comprenant fièvre, courbatures et douleurs abdominales, suivies d’une éruption cutanée généralisée faite de vésicules puis de pustules. Fléau redoutable, elle tuait un malade sur cinq (chez les adultes, près d’un malade sur trois). Quand elle ne tuait pas, elle laissait souvent un visage grêlé, marqué à vie. Ce n’est qu’en 1980 que la variole a été éradiquée par l’OMS.
Dans les années 1880, le pionnier de la microbiologie, Louis Pasteur, avait constaté que certaines bactéries responsables du choléra des poules, mises en culture pendant plusieurs semaines ou exposées à des conditions défavorables, se modifiaient et perdaient de leur virulence. Vient alors le début des tests sur ce principe en injectant des fragments de bactéries sur l’animal pour se rendre compte que ce dernier était protégé d’une infection ultérieure. C’est ainsi que Pasteur avait découvert la vaccination par des germes pathogènes atténués. Il applique ce principe à d’autres maladies animales (le charbon du mouton, le rouget du porc), puis à la rage, appliqué en 1885.
Depuis, l’Histoire de la vaccination est en marche. C’est d’ailleurs le médecin bactériologiste Alexandre Yersin qui prend le relais en octobre 1894, cherchant à créer un vaccin pour prévenir la peste et un sérum pour la guérir. En raison des ravages qu’elle a causés, surtout au Moyen Âge, la peste a eu de nombreux impacts sur l’économie, la religion et les arts.
Les récentes recherches estiment que la maladie est transmise tout autant, voire plus fréquemment sans l’intermédiaire des rats, qui, pendant longtemps, étaient les seuls blâmés pour la contagion.
Fabrication de vaccin, un processus complexe
Le temps évalué par les chercheurs pour la mise au point d’un vaccin contre le nouveau Coronavirus est de dix-huit mois, du moins, c’est le temps espéré. L’urgence sanitaire a fait que ce délai a été très largement raccourci. En effet, il faut généralement entre dix et quinze ans pour l’élaboration d’un vaccin.
La mise au point d’un vaccin de grande qualité est un processus complexe, qui demande entre 6 et 36 mois pour la production, le conditionnement et la livraison auprès des populations concernées. Cette période comprend l’analyse de chaque lot de vaccin à chaque étape de sa fabrication. Certains contrôles qualité sont réitérés par différentes autorités du monde entier.
C’est un processus biologique qui nécessite un très haut niveau d’expertise, et qui doit continuellement répondre à l’évolution des exigences réglementaires et aux normes de sécurité les plus strictes, qui varient d’un pays à l’autre.
Une fois approuvés par les autorités de santé et mis en circulation, les vaccins continuent à être surveillés en termes de sécurité à travers le système de pharmacovigilance.
A titre d’exemple, le vaccin le plus rapidement développé, celui contre Ebola, a exigé cinq ans d’efforts. Entre chacune des étapes pour développer un vaccin, une pause est marquée. Ce qui permet aux scientifiques d’analyser méticuleusement leurs résultats avant de passer à la prochaine phase.
Mais le contexte actuel a fait que le développement soit complètement différent. Les phases d’essais cliniques s’enchaînent à une vitesse exceptionnelle. Les compagnies pharmaceutiques consacrent tous leurs efforts au Covid-19, alors qu’habituellement, elles se penchent sur plusieurs maladies en parallèle. Des usines sont préparées pour la production industrielle des milliards de doses nécessaires, bien que le type de vaccin qui pourrait fonctionner soit encore inconnu.
« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau Coronavirus a été enregistré », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, mardi 11 août 2020. Dénommé «Spoutnik V», ce sérum aurait été développé par l’Institut Nikolaï Gamaleïa, un centre de recherche d’État en épidémiologie et microbiologie basé à Moscou.
Du côté des États-Unis, le gouvernement de Donald Trump a considérablement investi dans six entreprises pharmaceutiques. Les projets les plus avancés dans les essais cliniques sont ceux de l’université britannique d’Oxford, alliée au laboratoire AstraZeneca; de la biotech américaine Moderna, associée aux instituts américains de santé; de l’américain Pfizer, en partenariat avec la société biotechnologique allemande BioNTech; et du laboratoire CanSino en Chine. Il est à noter que Pfizer et Moderna ont déjà entamé les essais cliniques de phase 3. Les deux laboratoires avaient annoncé des résultats positifs pour des essais restreints qu’ils avaient réalisés.
Comme il est à rappeler qu’en juillet, l’Institut indien des sciences médicalesde Delhi a annoncé avoir commencé le recrutement de volontaires pour mener des essais cliniques de Covaxin, le projet de vaccin Covid-19 développé localement.
Le Maroc, quant à lui, compte participer avec certains pays aux essais cliniques multicentriques relatifs à la Covid-19. Il dispose de l’arsenal réglementaire et juridique lui permettant de se positionner pour obtenir la quantité de vaccins suffisante pour les citoyens et dans les délais, a annoncé le ministre de la Santé, M. Ait Taleb.
La question qui reste en suspens c’est celle de savoir quel protocole de vaccination sera suivi au Maroc : russe, chinois, indien, européen ou américain?
Les origines empiriques de la vaccination
L’Histoire de la vaccination nous amène au 18ème siècle, plus exactement en 1790, où les premiers exemples d’immunisation contre la variole (ou petite vérole) ont été remarqués, une maladie infectieuse d’origine virale, très contagieuse et épidémique. Des méthodes empiriques de variolisation sont apparues grâce à l’observation du fait qu’une personne qui survit à la maladie est épargnée lors des épidémies suivantes. Il faut savoir que le virus de la variole était à l’origine de manifestations cliniques diverses comprenant fièvre, courbatures et douleurs abdominales, suivies d’une éruption cutanée généralisée faite de vésicules puis de pustules. Fléau redoutable, elle tuait un malade sur cinq (chez les adultes, près d’un malade sur trois). Quand elle ne tuait pas, elle laissait souvent un visage grêlé, marqué à vie. Ce n’est qu’en 1980 que la variole a été éradiquée par l’OMS.
Dans les années 1880, le pionnier de la microbiologie, Louis Pasteur, avait constaté que certaines bactéries responsables du choléra des poules, mises en culture pendant plusieurs semaines ou exposées à des conditions défavorables, se modifiaient et perdaient de leur virulence. Vient alors le début des tests sur ce principe en injectant des fragments de bactéries sur l’animal pour se rendre compte que ce dernier était protégé d’une infection ultérieure. C’est ainsi que Pasteur avait découvert la vaccination par des germes pathogènes atténués. Il applique ce principe à d’autres maladies animales (le charbon du mouton, le rouget du porc), puis à la rage, appliqué en 1885.
Depuis, l’Histoire de la vaccination est en marche. C’est d’ailleurs le médecin bactériologiste Alexandre Yersin qui prend le relais en octobre 1894, cherchant à créer un vaccin pour prévenir la peste et un sérum pour la guérir. En raison des ravages qu’elle a causés, surtout au Moyen Âge, la peste a eu de nombreux impacts sur l’économie, la religion et les arts.
Les récentes recherches estiment que la maladie est transmise tout autant, voire plus fréquemment sans l’intermédiaire des rats, qui, pendant longtemps, étaient les seuls blâmés pour la contagion.
Fabrication de vaccin, un processus complexe
Le temps évalué par les chercheurs pour la mise au point d’un vaccin contre le nouveau Coronavirus est de dix-huit mois, du moins, c’est le temps espéré. L’urgence sanitaire a fait que ce délai a été très largement raccourci. En effet, il faut généralement entre dix et quinze ans pour l’élaboration d’un vaccin.
La mise au point d’un vaccin de grande qualité est un processus complexe, qui demande entre 6 et 36 mois pour la production, le conditionnement et la livraison auprès des populations concernées. Cette période comprend l’analyse de chaque lot de vaccin à chaque étape de sa fabrication. Certains contrôles qualité sont réitérés par différentes autorités du monde entier.
C’est un processus biologique qui nécessite un très haut niveau d’expertise, et qui doit continuellement répondre à l’évolution des exigences réglementaires et aux normes de sécurité les plus strictes, qui varient d’un pays à l’autre.
Une fois approuvés par les autorités de santé et mis en circulation, les vaccins continuent à être surveillés en termes de sécurité à travers le système de pharmacovigilance.
A titre d’exemple, le vaccin le plus rapidement développé, celui contre Ebola, a exigé cinq ans d’efforts. Entre chacune des étapes pour développer un vaccin, une pause est marquée. Ce qui permet aux scientifiques d’analyser méticuleusement leurs résultats avant de passer à la prochaine phase.
Mais le contexte actuel a fait que le développement soit complètement différent. Les phases d’essais cliniques s’enchaînent à une vitesse exceptionnelle. Les compagnies pharmaceutiques consacrent tous leurs efforts au Covid-19, alors qu’habituellement, elles se penchent sur plusieurs maladies en parallèle. Des usines sont préparées pour la production industrielle des milliards de doses nécessaires, bien que le type de vaccin qui pourrait fonctionner soit encore inconnu.
Kenza AZIOUZI
Repères
Programme National d’Immunisation au Maroc
Le ministère de la Santé assure gratuitement la disponibilité de 11 antigènes pour la protection de la santé de l’enfant de moins de 5 ans, dans toutes les formations sanitaires à l’échelle nationale pour prévenir les maladies cibles du Programme National d’Immunisation, à savoir : la tuberculose, la poliomyélite, la coqueluche, le tétanos, la diphtérie, l’hépatite virale type B, l’Haemophilus Influenza type B, la rougeole, la rubéole, les infections à pneumocoque, ainsi que les diarrhées à Rotavirus.
L’intérêt des vaccins
Les vaccins sont des médicaments d’une importance capitale pour la santé de tous, car ils permettent d’éviter un très grand nombre de maladies et d’épidémies. Se faire vacciner est le moyen de prévention le plus efficace aujourd’hui pour lutter contre certaines maladies infectieuses graves, difficiles à traiter et/ou à risque de complications et de séquelles. L’utilité d’un vaccin c’est de se protéger et de protéger les autres, notamment les personnes les plus fragiles de son entourage : nouveaux-nés, femmes enceintes, personnes souffrant d’une affection contre-indiquant la vaccination, personnes âgées, par exemple.