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Sport

Walid Regragui sur les ondes de RFI (Radio France Internationale) : ‘’L’appui du public nous a aidés à décrocher cette troisième étoile en Ligue des champions !’’


Rédigé par A.KITABRI le Dimanche 5 Juin 2022



Le Wydad est sur le toit de l’Afrique depuis sa troisième étoile en Ligue des champions. Une étoile méritée, reconnue et validée par l'ensemble des observateurs exception faite des Ahlaouis, leur presse et  leurs réseaux sociaux qui ne veulent pas admettre l'évidence: Al Ahly, comme tous les clubs du monde, n'est pas invincible.
 
Walid Regragui est l'artisan de cette étoile. Ses déclarations n’ont rien à voir avec la langue de bois et les lieux communs. Il est simple. Il est direct. Il est sincère. Il a été l'invité du RFI Radio France Internationale.
 
On vous présente en détail le contenu de l’entretien réalisé avec la Radio Française Internationale (RFI) suivie dans le monde et en particulier en Afrique:
 
Selon RFI, ‘’après la victoire du Wydad en finale de Ligue des champions, 2-0 contre Al Ahly lundi 30 mai, le coach Walid Regragui ne veut pas s’arrêter là. Au Wydad depuis un an, l’ancien international marocain, qui a notamment joué en France, espère remporter le championnat et la Coupe du trône pour un triplé historique.’’
 
Voici, en intégralité, l’entretien réalisé par RFI avec le coach du Wydad quelques heures après le sacre:
 
  • RFI : Quel est votre sentiment après ce parcours magnifique en Ligue des champions et cette victoire en finale ?
-Walid Regragui: Notre victoire est un grand événement pour le club, le pays ! Tout le monde connaît la ferveur qu’il y a au Maroc pour le football, l’importance de ce sport pour les Marocains. Dans les clubs, comme le Raja et le Wydad à Casablanca, il existe une ferveur et une pression que j’ai même rarement vues en Europe. Donc il y avait beaucoup d’attente, et heureusement nous avons gagné, en plus chez nous, dans notre stade, c’était important de l’emporter. L’appui du public nous a aidés à décrocher cette troisième étoile en Ligue des champions.
 
  • Votre public chante beaucoup, les tribunes étaient bondées, et vous avez donc égalé le nombre de victoires de votre meilleur adversaire, le Raja Casablanca. C'est une belle réussite ? 
-Le Raja est un rival historique, c’est au quotidien ici que Rajaouis et Wydadis se chambrent sur le nombre de titres. On a beaucoup plus de titres de Champions mais les Rajaouis nous chambrent sur le nombre de Coupes des Champions d’Afrique. L’anomalie a été réglée, on vient de les égaler ! On est au même niveau sur le plan africain.
 
  • -Au cours du match, deux joueurs se sont distingués, le double buteur Zouheir Moutarajji, et le gardien Ahmed Réda Tagnaouti, votre « Thibaut Courtois ». Quel est votre sentiment ?
-On savait que pour réussir l’exploit, il fallait déjà avoir beaucoup de réussite sur la moindre occasion, et comme au Real Madrid un grand gardien. Et le nôtre, Réda qui est international, a bien choisi son jour pour être à son meilleur niveau. Il nous a permis de rester dans le match, de ne pas douter. Pour gagner des titres, il faut toujours un grand attaquant et un grand gardien, c’est ce qui s’est joueurs de talent, il a besoin d’amour et de confiance et c’est ce que j’ai réussi à lui donner, peut-être l’a-t-il ressenti. Je lui ai donné plus de temps de jeu que les années précédentes. Il y a beaucoup de concurrence au Wydad, mais je lui ai donné du temps de jeu, j’ai insisté pour qu’il joue, et il l’a bien rendu dans le match le plus important. On a bien fait de le récupérer parce qu’il le mérite. Avec le public il avait aussi beaucoup de problèmes l’an dernier. Il était un peu "persona non grata". Que de mieux qu’un doublé en finale de Ligue des champions devant son public pour être réhabilité dans le club.
 
 
 
  • La façon de jouer du Wydad était intéressante, les sorties de balle, les latéraux qui montent. Quels sont vos préceptes de jeu, installés en si peu de temps ?
-J’aurais souhaité qu’on joue beaucoup mieux, qu’on ait plus de possession, Al Ahly nous a mis en difficulté en finale. En fait, je me suis adapté à ce que j’avais, car dans un club comme le Wydad, le résultat importe plus que la manière, et ceci tous les week-ends. Ce qui n’est pas simple pour un entraîneur. En plus, nous avons eu des pépins au club cette saison, on a eu beaucoup de joueurs blessés, on a été interdit de recrutement par la FIFA et on a perdu des joueurs importants car on a eu des soucis financiers. Donc je suis parti sur autre chose pour mettre en place une identité de jeu: la notion de groupe, la notion de bloc équipe et de "grinta", de se battre sur tous les ballons et les joueurs l’ont accepté, accepté de ne pas avoir le ballon. Et quand on a l’adhésion de tous les joueurs, c’est beaucoup mieux que n’importe quel choix tactique. Ça aide un entraîneur et à l’arrivée, en Europe on a eu l’exemple du Real Madrid, quand il y a un bon groupe, que tout le monde croit au projet, on est capable de renverser des montagnes et on est champions.
La joie des supporters du Wydad Casablanca.
 
  • Votre titre est très frais mais à l’horizon, un triplé inédit Ligue des champions -championnat-Coupe du trône vous tend les bras. Comment voyez-vous la   suite ? 
-Malheureusement ou heureusement dans ces grands clubs on veut toujours gagner plus, les supporteurs le demandent, et nous malgré les difficultés cette saison, on est obligé de se battre sur tous les tableaux. Maintenant le Raja va tout faire pour nous empêcher de réaliser ce triplé historique. Contre eux, on a 2 matchs importants, en Coupe puis le derby en championnat où sans doute se jouera la Botola. On a 4 points d’avance. Rien n’est joué. Il va falloir déjà digérer cette victoire, passer à autre chose. Et ça c’est mon boulot et celui du staff, de remettre les têtes à l’endroit pour relever ces 2 challenges. Ce ne sera pas facile car notre adversaire historique va nous empêcher de le réaliser. On va essayer mais ce sera difficile.
 
  • Il y aura aussi le Real Madrid peut-être sur votre route au Mondial des clubs en fin d’année. C'est un beau challenge ? 
-C’est trop loin pour pouvoir se projeter mais c’est bien pour le club, pour le Maroc, et pour les joueurs, c’est toujours une récompense de pouvoir se frotter aux équipes des autres continents, pour représenter l’Afrique. Pour être plus respecté sur le plan international. Il faudra envoyer un message: que des clubs africains se sont structurés et ont des entraîneurs compétents avec des joueurs qui progressent.
 



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