Sa mise en ligne était initialement prévue au début du mois de mai dans le cahier des charges émis par le ministère de l’intérieur, mais son développement a sans doute nécessité plus d’efforts que prévu. Quoiqu’il en soit, l’application marocaine de traçage des populations en période de coronavirus qui a fait couler tellement d’encre, serait fin prête.
Des essais grandeur nature sont menés au niveau des installations d’OCP, premier employeur du Royaume avec ses 25.000 collaborateurs répartis aux quatre coins du pays.
L’annonce en a été faite lors d’un point de presse virtuel organisé lundi et conjointement animé par Abdelhak El Harrak, gouverneur directeur des systèmes informatiques et de la Communication au ministère de l'Intérieur et Mohamed El Youbi, directeur de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé.
Reste la question de l’adhésion des populations à ce mode intelligent de gestion de la propagation du virus. Sur ce point, El Harrak et El Youbi se sont montrés confiants, arguant que l’objectif demeure certes une diffusion et une utilisation à grande échelle, mais que de toute les manières, le circuit physique actuel de suivi des contaminations qui a permis de suivre médicalement 35.000 contacts depuis le début de l’épidémie, restera opérationnel pour parer à toute éventualité de panne ou en cas de carence d’adhésion.
Niveau équipement, la nécessité de disposer d’un smartphone ne constitue selon les promoteurs de l’application aucunement un obstacle. Pour cela, ils mettent en avant la grande pénétration des téléphones intelligents au Maroc estimée à 80% en milieu urbain et à 60% en milieu rural.
Des essais grandeur nature sont menés au niveau des installations d’OCP, premier employeur du Royaume avec ses 25.000 collaborateurs répartis aux quatre coins du pays.
L’annonce en a été faite lors d’un point de presse virtuel organisé lundi et conjointement animé par Abdelhak El Harrak, gouverneur directeur des systèmes informatiques et de la Communication au ministère de l'Intérieur et Mohamed El Youbi, directeur de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé.
Pudiquement rebaptisée application de notification d’exposition au coronavirus et dotée du nom de marque «Wiqaytna», un intitulé neutre où l’on ne trouve aucune trace du mot traçage, la nouvelle application verra sa première version mise en ligne au niveau des différents stores disponibles au Maroc (Apple, Google et Huaweï), aussitôt la phase des tests bouclée.
Fonctionnement de Wiqaytna
L’utilisateur installe l’application et active le Bluetooth.
Quand deux utilisateurs utilisant l’application sont
à proximité l’un de l’autre, des identifiants anonymisés sont
échangés par Bluetooth entre les deux smartphones.
Si l’un des utilisateurs est confirmé positif au Coronavirus
dans les 21 jours qui suivent le contact, l’autre utilisateur
reçoit une notification.
Basée sur le volontariat et «dépourvue de toute dimension coercitive ou discriminatoire», selon Abdelhak El Harrak, la nouvelle application a été développée en open source avec des codes disponibles à la demande et des données qui seront détruites aussitôt la crise du coronavirus terminée. Ce qui évacue toute suspicion de flicage des populations. Elle est par ailleurs adoubée par la Commission Nationale de contrôle de la Protection des Données à caractère Personnel (CNDP) qui s’était pourtant presque offusquée d’en avoir été informée par voie de presse.
L’application a été développée par une équipe pluridisciplinaire composée d’une quarantaine de personne qui ont travaillé jours et nuits en mode agile, afin de la livrer en temps utile et d’adapter son codage aux contexte local. A ce propos, l’implication révélée par l’Opinion de 1337, l’école de codage d’OCP a été confirmée. On notera également l’implication basée sur le volontariat d’opérateurs tels que Berkeley Systems, Omnidata, Omnishore, Valyans, Abweb, Aios Labs, Hidden Clouders, ainsi que l’ANRT et l’ADD, sans oublier les équipes internes des ministères de l’intérieur et de la santé.
L’application a été développée par une équipe pluridisciplinaire composée d’une quarantaine de personne qui ont travaillé jours et nuits en mode agile, afin de la livrer en temps utile et d’adapter son codage aux contexte local. A ce propos, l’implication révélée par l’Opinion de 1337, l’école de codage d’OCP a été confirmée. On notera également l’implication basée sur le volontariat d’opérateurs tels que Berkeley Systems, Omnidata, Omnishore, Valyans, Abweb, Aios Labs, Hidden Clouders, ainsi que l’ANRT et l’ADD, sans oublier les équipes internes des ministères de l’intérieur et de la santé.
Reste la question de l’adhésion des populations à ce mode intelligent de gestion de la propagation du virus. Sur ce point, El Harrak et El Youbi se sont montrés confiants, arguant que l’objectif demeure certes une diffusion et une utilisation à grande échelle, mais que de toute les manières, le circuit physique actuel de suivi des contaminations qui a permis de suivre médicalement 35.000 contacts depuis le début de l’épidémie, restera opérationnel pour parer à toute éventualité de panne ou en cas de carence d’adhésion.
Niveau équipement, la nécessité de disposer d’un smartphone ne constitue selon les promoteurs de l’application aucunement un obstacle. Pour cela, ils mettent en avant la grande pénétration des téléphones intelligents au Maroc estimée à 80% en milieu urbain et à 60% en milieu rural.
Trois questions à Lahcen Haddad
Lahcen Haddad, député istiqlalien et ancien ministre du Tourisme auteur d’un article récent consacré au traçage et à la Big Data publié par MIT Technology Review, nous livre son appréciation de la prochaine application.
-Comment évaluez-vous le timing du lancement de l’application marocaine de traçage?
Le lancement d’une application de traçage à la veille du déconfinement au Maroc me semble être le moment idéal puisqu’une fois les gens autorisés à sortir, le contact deviendra plus fréquent et la teneur exponentielle plus grande. L’énormité des données nécessite des solutions algorithmiques et des machines intelligentes qui produisent des identifications rapidement et permet des interventions efficaces.
-Quelles sont les enseignements que le Maroc peut tirer d’expériences comme celle de Taïwan sur laquelle vous vous attardez dans votre article sur la MIT Technology Review?
-L’utilisation des données de la couverture médicale en conjonction avec les données des douanes et de l’immigration ont permis à Taïwan de se doter d’un moyen de tracer les mouvements des personnes et les risques de l’infection durant une période écoulée de 14 jours. Une catégorisation des risques en élevés et non élevés permet, via un SMS envoyé aux voyageurs, soit un passage rapide, soit une prise en charge médicale et un confinement à l’entrée du pays. Le suivi du respect du confinement se fait à l’aide de la géolocalisation via smartphone. Ce dispositif mis en place depuis 2004, après l’épidémie du SRAS, a évité à Taïwan de devenir une poche de contamination à très grande échelle au vu de sa proximité avec la Chine.
-Pouvez-vous nous résumer votre proposition concernant la mise en place d’une plate-forme géante de partage de données?
Le Maroc doit rapidement se doter d’une plate-forme Big Data en utilisant les données émanant de tous les secteurs clefs de l’économie, de la société et de l’administration publique. Cette plate-forme doit être faite dans le respect le plus total du caractère privé de certaines données. Une telle plate-forme qui aurait été très utile en cette période de pandémie, fournira dans l’avenir des informations à tous les intervenants privés et publiques pour des fins commerciales, sanitaires et épidémiologiques ou au cas de catastrophe naturelle. Receuillis par M. E
-Comment évaluez-vous le timing du lancement de l’application marocaine de traçage?
Le lancement d’une application de traçage à la veille du déconfinement au Maroc me semble être le moment idéal puisqu’une fois les gens autorisés à sortir, le contact deviendra plus fréquent et la teneur exponentielle plus grande. L’énormité des données nécessite des solutions algorithmiques et des machines intelligentes qui produisent des identifications rapidement et permet des interventions efficaces.
-Quelles sont les enseignements que le Maroc peut tirer d’expériences comme celle de Taïwan sur laquelle vous vous attardez dans votre article sur la MIT Technology Review?
-L’utilisation des données de la couverture médicale en conjonction avec les données des douanes et de l’immigration ont permis à Taïwan de se doter d’un moyen de tracer les mouvements des personnes et les risques de l’infection durant une période écoulée de 14 jours. Une catégorisation des risques en élevés et non élevés permet, via un SMS envoyé aux voyageurs, soit un passage rapide, soit une prise en charge médicale et un confinement à l’entrée du pays. Le suivi du respect du confinement se fait à l’aide de la géolocalisation via smartphone. Ce dispositif mis en place depuis 2004, après l’épidémie du SRAS, a évité à Taïwan de devenir une poche de contamination à très grande échelle au vu de sa proximité avec la Chine.
-Pouvez-vous nous résumer votre proposition concernant la mise en place d’une plate-forme géante de partage de données?
Le Maroc doit rapidement se doter d’une plate-forme Big Data en utilisant les données émanant de tous les secteurs clefs de l’économie, de la société et de l’administration publique. Cette plate-forme doit être faite dans le respect le plus total du caractère privé de certaines données. Une telle plate-forme qui aurait été très utile en cette période de pandémie, fournira dans l’avenir des informations à tous les intervenants privés et publiques pour des fins commerciales, sanitaires et épidémiologiques ou au cas de catastrophe naturelle. Receuillis par M. E