Si Abdelghafour Mouhsine se trouve son nom de guerre -Vigon- en écorchant wagon lors d’un cours à l’école primaire, Mohamed Benyamna tient son pseudonyme -Booder- de son statut de fan absolu du footballeur Aziz Bouderbala. Les deux n’ont ni le même âge, ni le même itinéraire, ni les mêmes sensibilités. Mais le parallèle finit par gratter au sang. Booder, né en 1978 loin de son géniteur installé en France, est un miraculé.
A quelques mois de sa venue au monde, le médecin, sûr de lui et droit comme un « I », propose à la maman l’amputation d’une jambe du nouveau-né. Le père mis au courant, se met dans une colère que seuls les habitants de l’Est marocain connaissent. Il ordonne le voyage immédiat du gosse et de sa mère en France. Le diagnostique hexagonal déclare le petit en parfaite santé malgré un physique peu commun. Booder entame alors une vie normale, grandissant sans fracas en attendant des jours moins paisibles. A l’école, il est le perturbateur en chef. Il blague à tout va et indispose camarades et instituteurs.
Un jour, un responsable de l’institution est appelé à la rescousse : « Ou tu te calmes, ou je t’envoie en cours de théâtre ! » Aubaine pour l’empêcheur de tourner en rond. Il décroche tout de même un baccalauréat en comptabilité. Sans enthousiasme aucun. Le petit marocain, naturalisé français en 1999, compte briller comme humoriste. Après une piètre expérience en trio, il se lance en solo sans convaincre. Au milieu des années 2000, il se trouve quelques débauchés dans des salles de spectacle parisiens. Un producteur maghrébin le repère et lui offre la première partie d’un show de Mouss Diouf. Ainsi chauffée, la machine de Booder est prête à décoller. Il intègre le « Jamel Comedy Club ».
A quelques mois de sa venue au monde, le médecin, sûr de lui et droit comme un « I », propose à la maman l’amputation d’une jambe du nouveau-né. Le père mis au courant, se met dans une colère que seuls les habitants de l’Est marocain connaissent. Il ordonne le voyage immédiat du gosse et de sa mère en France. Le diagnostique hexagonal déclare le petit en parfaite santé malgré un physique peu commun. Booder entame alors une vie normale, grandissant sans fracas en attendant des jours moins paisibles. A l’école, il est le perturbateur en chef. Il blague à tout va et indispose camarades et instituteurs.
Un jour, un responsable de l’institution est appelé à la rescousse : « Ou tu te calmes, ou je t’envoie en cours de théâtre ! » Aubaine pour l’empêcheur de tourner en rond. Il décroche tout de même un baccalauréat en comptabilité. Sans enthousiasme aucun. Le petit marocain, naturalisé français en 1999, compte briller comme humoriste. Après une piètre expérience en trio, il se lance en solo sans convaincre. Au milieu des années 2000, il se trouve quelques débauchés dans des salles de spectacle parisiens. Un producteur maghrébin le repère et lui offre la première partie d’un show de Mouss Diouf. Ainsi chauffée, la machine de Booder est prête à décoller. Il intègre le « Jamel Comedy Club ».
Cinéma et vidéoclips
En parcourant son itinéraire, nous tombons sur des descriptions assez sommaires : « Les producteurs le choisissent pour animer des émissions comme ‘’Rire contre le racisme’’ et il devient chroniqueur pour ‘’Touche pas à mon poste’’ ainsi que ‘’Vendredi tout est permis’’ sur TF1. Son talent et son physique atypique ne tardent pas à attirer le regard du cinéma. En 2009, il obtient un de ses premiers rôles dans le film ‘’Neuilly sa mère !’’ et dans ‘’Je vais te manquer’’. Fort de ses premiers succès, Booder continue de recevoir des propositions pour le cinéma. Le public peut le découvrir dans ‘’Opération 118 318, sévices clients’’ en 2010, ‘’Halal police d’état’’ en 2011, où il donne la réplique à Eric et Ramzy, ou encore ‘’Beur sur la ville’’. En 2016, il est à l’affiche de la comédie ‘’Pattaya’’ et apparaît également dans le clip ‘’Laisse tomber’’ du rappeur Bash’’. » Les clips, il en connaît un coin : « Nouveau Français », Amel Bent (2007), « La Danse des magiciens », Magic System (2011), « Elle t’a maté (Fatoumata) », Keen’V (2012), « En chaleur », Ghetto Phénomène feat. Jul (2017), « Social », Lartiste (2019) … Mais sa véritable actualité est celle de son rôle de « Nounou » diffusé récemment sur TF1. Succès absolu pour Booder (près de quatre millions de téléspectateurs) sur un scénario assez bancal. Il y tient le rôle de Samir et en parle : « Samir, c’est un personnage terre à terre. Son seul pouvoir, c’est sa gentillesse et sa bienveillance. Sa maladresse le rend également très touchant. Tout le monde a envie d’être ami avec lui. C’est notre point commun : quand j’étais à l’école, tout le monde voulait être ami avec moi parce que j’étais rigolo et sociable.
C’était mon pouvoir magique. Je suis quelqu’un qui déteste la solitude. Et c’est marrant parce que ça se transmet, mon fils de 13 ans est comme ça aussi. Et ça me rend très heureux. Samir, lui, s’est trouvé une vocation. Sans trop spoiler, quand il arrive dans l’agence de nounou, c’est pas gagné parce que c’est un homme. Donc il lui faut déjà combattre ce cliché. Il se retrouve parachuté dans une famille parce que la nounou d’avant a craqué. Il est très content de travailler, mais il débarque dans une famille recomposée, avec deux ados qui ne s’entendent pas et surtout des parents policiers. La mère travaille à la BAC et elle a des préjugés envers lui. Tout comme Samir qui, lui, a des préjugés envers la BAC… » Booder qui prend souvent son corps en otage, fait de l’autodérision son cheval de bataille. Parfois amuseur public, il choisit le cinéma sans pour autant avoir des rôles de Pierre, Paul ou Jacques. Il s’aime ainsi certainement.