C'est sans doute la première fois que des journalistes de chaînes relevant du pôle public réputés avoir patte plus blanche que leurs homologues des médias privés, sont confrontés à une réaction musclée de la part de corps sécuritaires. C'est pourtant ce qui vient d'arriver à Tiflet lorsq'une équipe de la chaîne publique "Al Amazighiya" a été violemment empêchée de tourner un reportage par des agents d’autorité. Ce qui a incité l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF) à s'emparer de l'affaire via un communiqué où elle a mis cette censure sur le compte des éléments de la DGSN. Piquée au vif, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui a multiplié ces dernières années les signes d'ouverture, a démenti, d'une façon catégorique ce qu'elle estimé être "les allégations de RSF prétendant qu'un officier et des éléments de la police à Tiflet avaient interdit à une équipe de journalistes de la chaîne "Al Amazighiya" de réaliser un reportage, à l’occasion du mois de Ramadan, et de les avoir agressés physiquement et verbalement", peut-on lire dans un communiqué de la police nationale. "La DGSN dément ces allégations attribuant aux agents de police des faits infondés", souligne le même communiqué qui précise que les "fonctionnaires au commissariat régional de police de Tiflet n’ont effectué aucune intervention à l’encontre d'un quelconque journaliste lors de l’exercice de ses fonctions, et ne se sont nullement opposés à la réalisation de reportage par l’équipe d’Al Amazighiya". La question qui reste donc posée est celle de savoir à quel corps appartiennent les fonctionnaires accusés par les journalistes d'Al Amazighiya de les avoir empêchés de faire leur travail? Selon les déclarations des journalistes concernés, il s’agirait d’un caïd et de ses hommes.