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​Conseil national de l’Istiqlal : La reconstruction des organes en marche


Rédigé par L'Opinion Dimanche 8 Décembre 2024

L’Istiqlal continue de parachever ses organes après le 18ème Congrès général avec l’élection du nouveau président du Conseil national. Le parti parie sur une nouvelle organisation pour mener la bataille de 2026. Détails



Abdeljebbar Rachdi élu à la tête du Conseil national à l’issue de la session ordinaire.
Abdeljebbar Rachdi élu à la tête du Conseil national à l’issue de la session ordinaire.
Le Parti de l’Istiqlal continue sa restructuration après le 18ème Congrès général qui a resserré les rangs du parti autour d’un projet fédérateur. Réunis, samedi à Salé, les militants istiqlaliens ont élu un nouveau président du Conseil national. Ils ont accordé leur confiance à Abdeljebbar Rachdi qui a été élu à l’unanimité à la tête du “parlement du parti”, à l’issue de la première session ordinaire. Ce choix n’a pas suscité beaucoup de débat dans les rangs des militants pour peu que M. Rachdi s’imposait comme une figure consensuelle. En fait, il y avait d'ores et déjà eu un consensus chez les membres du Comité exécutif.  L’actuel Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, chargé de l’Insertion sociale, succède ainsi à Chiba Mae El Aïnin qui occupa cette fonction pendant le mandat précédent. 
 
Rachdi, candidat du consensus 

Militant de la première heure, Rachdi est l’une des chevilles ouvrières de la renaissance du Parti de l’Istiqlal après le 17ème Congrès en 2017, et l’un des compagnons de route du Secrétaire Général, Nizar Baraka. Connu comme un stratège politique et un communiquant habile, il a joué un rôle majeur dans l’organisation du 18ème Congrès dont il a présidé la commission préparatoire. Il s’est distingué aussi en étant l’une des figures médiatiques du parti sur les plateaux de télévision. Après son élection, il a vivement remercié les membres du Conseil national pour leur confiance, et s’est dit conscient du poids de la mission qui pèse sur ses épaules.  Aussitôt élu, le nouveau président du Conseil a soumis aux militants des propositions d’amendements du règlement intérieur en ce qui concerne les modalités d’adhésion au parti et le corps de l’inspection, ainsi que le code de déontologie qui sera soumis prochainement à l’adoption. 
 
Nouvelle organisation pour une meilleure performance 

Maintenant, le Parti de la Balance avance dans le parachèvement de la reconstitution de ses organes. Un chantier entamé depuis la fin du 18ème Congrès, à l’issue duquel Nizar Baraka a été reconduit à la tête du parti pour un second mandat. Reste le Comité central et les Comités d’arbitrage, de discipline et celui du contrôle financier, dont la composition devrait bientôt être parachevée. Le parti a désormais un nouvel Inspecteur général en la personne de Mustapha Hanine, et est parvenu à trancher la présidence du Conseil national avec fluidité et sans le moindre vacarme politique après avoir reconstitué son Comité exécutif dont 50% des membres ont été renouvelés. Plusieurs profils jeunes ont fait leur entrée en scène, dont des députés de la nouvelle génération comme Abdelmajid Fassi Fihri. 
 
L’objectif “légitime” de 2026 

Ce vent de renouvellement est jugé si nécessaire que les héritiers d’Allal El Fassi placent leurs espoirs dans la nouvelle équipe qui entoure le Secrétaire Général pour mener le parti vers une nouvelle ère de gloire. Les Istiqlaliens assument désormais ouvertement leur ambition de remporter les prochaines élections de 2026. Nizar Baraka a proclamé une nouvelle fois cet objectif lors de son discours.

Aujourd’hui, le parti se sent assez fort politiquement et sur le plan organisationnel pour prétendre à reconquérir le sommet de la scène politique. C’est une ambition légitime aux yeux de Nizar Baraka qui a réservé une partie importante de son allocution aux prochaines échéances électorales. Il s’agit, aux yeux du leader de l’Istiqlal, de retrouver la place naturelle du doyen des partis marocains qui n’a pas dirigé le gouvernement depuis 2011. Après une décennie de marasme politique dû à des reculades électorales, le parti a remis de l’ordre dans ses rangs en 2017, après l’arrivée de Nizar Baraka, qui a fermé la parenthèse du populisme, redonné du lustre au parti et restauré son visage authentique. Le discours politique est devenu modéré, la stratégie plus claire. Le parti s’est adressé à nouveau aux classes moyennes et populaires avec un langage plus mesuré et plus centré sur le pouvoir d’achat et les préoccupations quotidiennes des gens. Cette stratégie s’est avérée gagnante du moment que le parti a regagné la confiance des électeurs, notamment les classes moyennes, en engrangeant 81 sièges parlementaires aux élections de 2021, ce qui lui a permis de participer avec tous les égards au gouvernement d’Aziz Akhannouch en tant que pilier de la majorité. 

Nizar Baraka se montre fier du bilan de l’Exécutif dont il a énuméré les grandes réalisations devant les membres du Conseil national. Il a fait savoir que le gouvernement est resté fidèle à sa politique de soutien à la demande et au pouvoir d’achat malgré une conjoncture mondiale extrêmement défavorable. En témoigne, selon lui, le fait que le Maroc a mis environ 100 milliards de dirhams, 10% de son PIB, dans les poches des classes moyennes et défavorisées. Allusion faite aux revalorisations salariales et autres avantages concédés dans le cadre du dialogue social, qui ont coûté 21 MMDH. Ce à quoi s’ajoutent les 10 MMDH de la protection sociale et les 10 MMDH des aides au logement, ainsi que l’effort de l'allègement fiscal avec la réforme de l’IR et la défiscalisation des pensions. En plus de cela, il y a eu le maintien de la compensation des matières de première nécessité à hauteur de 16,5 MMDH et la hausse inédite de l’investissement public au niveau record de 340 MMDH en 2025. 
 
La stratégie de l’Istiqlal 

Le parti estime avoir activement contribué de par ses portefeuilles ministériels à la politique gouvernementale. M. Baraka n’a eu de cesse de rappeler qu’une partie considérable des engagements de l’Exécutif est inspirée du programme istiqlalien. Le remaniement ministériel a renforcé le poids du parti au sein de la coalition après avoir obtenu, en plus de ses portefeuilles ministériels, deux secrétariats d’Etat confiés à deux membres du Comité exécutif connus pour leurs longs parcours militant. En rappelant cela, Nizar Baraka semble dire aux militants que le militantisme sincère et la fidélité aux valeurs istiqlaliennes peuvent mener aux plus hautes responsabilités. Cela dit, le parti veut susciter un engouement chez les militants à travers des success stories dont celles des ministres istiqlaliens qui ont pu se frayer un chemin au sommet de l'État par leur militantisme. Le message est clair : le mérite paye. 

Le leadership de la Balance veut capitaliser sur ce bilan pour s’imposer comme l’un des plus sérieux prétendants à l’alternance en 2026. Nizar Baraka a estimé qu'une victoire en 2026 est possible, pourvu que le parti reste fidèle aux principes fondateurs et au projet égalitariste qui doit, selon lui, rester le socle de son contrat avec les électeurs. “N’oublions pas d'où nous sommes venus et nous nous devons de préserver le legs des pères fondateurs et des anciennes générations de militants”, a-t-il déclaré. 


 

L’insigne conviction

Quand on parle avec les militants, tous sont convaincus que le parti est d’autant plus bien placé pour conduire le navire gouvernemental qu’il a toujours été acteur majeur dans l'Histoire du Royaume, dont il a écrit des pages honorables avant et après l’indépendance. Cette conviction est si ancrée chez eux, comme c’est le cas de Nizar Baraka qui a rappelé à quel point l’Istiqlal a contribué à la transition démocratique au Maroc en étant derrière la création de la Koutla en 1970 et sa résurrection en 1992, ce qui a mené au succès de l’alternance en 1998. 

Le chemin vers 2026 commence dès maintenant pour l’Istiqlal qui parie sur la nouvelle structure organisationnelle et sur son maillage territorial afin d'accroître ses chances de remporter les prochaines élections. Les Commissions régionales ont été complètement réactivées et travaillent désormais à plein régime. 








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