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International

​Liban - Accord de cessez-le-feu : Une proposition américaine qui ressemble plus à un acte de reddition libanaise


Rédigé par L'Opinion Lundi 18 Novembre 2024

Alors que les milieux politiques et populaires attendent qu’un accord de cessez-le-feu soit trouvé entre le Hezbollah et Israël, les négociations semblent bloquées sur des détails sensibles qui pourraient entraver tout règlement immédiat.



Le Liban étudie une proposition américaine de cessez-le-feu, ont indiqué vendredi à l'AFP deux responsables gouvernementaux libanais, près de deux mois après le début de la guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah.

Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers dans le sud du Liban, le mouvement chiite libanais et l'armée israélienne sont entrés en guerre le 23 septembre.
Depuis cette escalade, ayant entraîné des bombardements israéliens massifs sur les bastions du Hezbollah, tous les efforts internationaux en vue d'une trêve ont échoué, malgré les appels de Washington et de la France.

Sans en dévoiler les détails, un haut responsable libanais a indiqué à l'AFP que l'ambassadrice américaine à Beyrouth Lisa Johnson avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au chef du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points.

"C'est une sorte de proposition américaine. Berri a demandé un délai de trois jours", a précisé ce responsable, s'exprimant sous anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
Il a souligné qu'Israël n'avait pas encore apporté de réponse.

En cas d'accord, celui-ci sera annoncé dans un communiqué conjoint franco-américain, a ajouté ce haut responsable. "Il y aura un cessez-le-feu de 60 jours et le Liban commencera à déployer son armée à la frontière".

Un porte-parole du Département d'Etat américain a dit à l'AFP ne pas pouvoir "commenter les négociations privées en cours".

Une deuxième source gouvernementale libanaise, s'exprimant sous anonymat, a affirmé qu'une proposition était à l'étude.
 
Le point de discorde

Selon des sources libanaises, l'envoyé américain Amos Hockstein arrive ce mardi à Beyrouth pour finaliser les négociations.
Les discussions se concentrent actuellement sur le point le plus sensible : qui surveillera la mise en œuvre de la trêve.

Des sources diplomatiques ont affirmé que Hockstein se déplacerait ultérieurement à Tel-Aviv pour apporter la réponse libanaise à la proposition américaine.
Les observateurs ont souligné que la formulation actuelle de l’accord présente Israël comme le vainqueur, ce qui pourrait inciter le Hezbollah à refuser d’adopter définitivement ce qui ressemble plus à un acte de reddition qu’à un accord de cessez-le-feu.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, et ses collaborateurs sont en contact permanent avec Hockstein, dans le but de parvenir à une formulation finale qui satisfasse toutes les parties.

Des sources ont également affirmé que l'ambassadrice américaine Lisa Johnson a rencontré le Premier ministre par intérim Najib Mikati et Berri pour présenter la proposition américaine en 13 points.

La proposition américaine s'appuie sur la Résolution 1701 de l'ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, et appelle à étendre l'autorité de l'armée libanaise au sud et à retirer les armes et les militants.

Toutefois, le Hezbollah considère que cette proposition, bien qu’elle constitue un cadre fondateur pour tout accord, nécessite de longues discussions avant son adoption.

Des pourparlers sous le feu

Alors que les pourparlers se poursuivaient, Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban, notamment des raids intensifs sur le sud, la Bekaa et les banlieues sud.
Il a également lancé une opération terrestre limitée dans le sud, où ses forces ont pénétré dans certaines villes frontalières, ce qui a entraîné des destructions généralisées et une augmentation du nombre de morts libanais à plus de 3800 depuis le début du conflit l'année dernière, après que le Hezbollah a ouvert ce qui il appelait le «Front de soutien à Gaza».

De leurs côté, les résistants du Hezbollah, continuent à faire face à l’agression israélienne et à contrecarrer ses plans terrestres, tout en ciblant les bases d’occupation situées au plus profond des territoires israéliens.

La Résistance a frappé à maintes reprises les cantonnements de soldats israéliens dans la localité de Khiam. De même qu’elle a lancé quatre salves de missiles contre un rassemblement des forces de l’armée  israélienne au sud de la localité de Khiam.‏
Elle a en outre bombardé plusieurs colonies de la Galilée. 

Selon les médias israéliens, 30 missiles ont été tirés depuis le sud du Liban vers la Haute Galilée et la Galilée occidentale.

La Résistance islamique a frappé un attroupement des forces de l’armée d’occupation israélienne dans la colonie de Kiryat Shmona. Les médias israéliens ont rapporté que plusieurs missiles se sont abattus à Kiryat Shmona, causant plusieurs dégâts. Des roquettes sont également tombées sur la colonie de Zarit et les forces de secours se sont rendues sur place. Et d’ajouter : Deux Israéliens blessés ont été transférés au centre médical Galilée à Nahariya suite à des tirs de roquettes depuis le sud du Liban.
 

Gantz veut un accord qui garantit à Israël la «liberté d’agir»

Lundi, le chef du parti d'opposition israélien «Hosen L'Yisrael» (camp d’Israël), Benny Gantz, a renouvelé sa demande d'accorder une liberté d'action contre le Liban en cas de violation du cessez-le-feu.

Gantz a déclaré sur la plateforme X que «la condition de tout accord avec le Liban est la totale liberté d’action d’Israël contre toute violation».

Les déclarations de Gantz interviennent au moment où les États-Unis mènent une médiation pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, après l'escalade de la guerre déclenchée par Tel-Aviv contre le Liban depuis le 23 septembre dernier.

Israël exige que tout accord inclue son droit d'attaquer des cibles à l'intérieur du Liban si le Hezbollah viole la trêve, ce que Beyrouth a jusqu'à présent rejeté.
Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a annoncé vendredi que la proposition américaine reçue par Beyrouth ne comporte aucune clause donnant à Israël une liberté d'action à l'intérieur du Liban.

Cependant, des rapports indiquent que Washington pourrait envoyer une «lettre de garanties distincte» à Israël, affirmant son droit de répondre à toute violation.