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A la recherche du blé précieux !


Rédigé par Anass MACHLOUKH le Mardi 9 Août 2022



A la recherche du blé précieux !
Les chiffres de la campagne céréalière annoncés par le ministère de l’Agriculture n’ont pas été une surprise. Cette année, l’inventaire a fait état d’une récolte dérisoire avec une production qui ne dépasse pas 34 millions de quintaux, chiffre largement inférieur à celui de l’année précédente où le Royaume avait réalisé une performance historique (103,2 MQ).

Il est donc de notoriété publique que la récolte est loin de répondre aux espérances des professionnels, encore moins aux besoins du Royaume en la matière. Et si les pluies printanières ont pu sauver des régions comme Fès-Meknès et Rabat-Salé-Kénitra, qui ont fourni 58% de la production nationale, les ravages de la sécheresse et du déficit pluviométrique au niveau des autres régions ont noirci le tableau agricole, ce qui devrait se répercuter sur les importations.

En 2021, le Royaume a importé près de 88 MQ dans une année où la récolte fut historique. La facture devrait être plus salée pour satisfaire les besoins du pays jusqu’à la fin de l’année, sachant que la FAO estime les besoins d’importations céréalières du Maroc à 10,4 millions de tonnes en 2023.

Avec une chute aussi inquiétante de la récolte (-69% par rapport à 2021), il est certain que le Maroc n’aura d’autre choix que d’aller compenser les pertes sur le marché international. Or, le marché est perturbé par les conséquences de la guerre en Ukraine, ce pays qui livrait au Royaume 26% de ses besoins avant la guerre. D’où l’importance des sources alternatives. La France demeure le principal fournisseur du Maroc, la Russie et l’Ukraine viennent en deuxième et troisième positions.

Avec la reprise des exportations ukrainiennes, on peut se réjouir d’autant qu’un diplomate ukrainien à l’Ambassade à Rabat a laissé savoir, dans une récente sortie médiatique, que Kiev ne manquera pas à ses engagements. Mais tout dépend du respect de l’accord signé avec les Russes sous l’égide de l’ONU. Par ailleurs, les céréaliers anglais ont manifesté leur intérêt pour le marché marocain, si cela se traduit par des initiatives, on peut espérer de bonnes nouvelles. Quoiqu’il en soit, la sécheresse a montré que l’agriculture marocaine dépend trop de la pluie. D’où la nécessité d’un nouveau modèle plus résilient.



Anass MACHLOUKH



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