S uite à plusieurs réunions d’une commission technique constituée de responsables marocains et turcs, une liste de 1.200 produits, qui seront exclus de l’ALE, a été établie en août de l’année 2020. Ces produits dérivent de plusieurs secteurs, notamment le textile et l’habillement, le cuir, l’automobile, la métallurgie, le bois et l’électricité. Cette liste sera soumise à une évaluation annuelle et pourra être révisée.
Le choix de ces produits est passé par une identification des secteurs durement impactés par les échanges commerciaux déséquilibrés entre les deux pays, à cause de l’accord de libre échange dans sa version initiale, signé en 2004 et entré en vigueur en 2006.
Valable pour une durée de 5 ans renouvelable à partir de la date de sa ratification, le présent accord appliquera à ces produits un droit de douane équivalent à 90% du droit commun correspondant à leurs positions tarifaires, soit 36% de la valeur du produit.
Cette période de 5 ans n’est pas anodine. Elle est censée permettre à l’industrie et au tissu productif marocain d’augmenter sa rentabilité et sa qualité, ainsi que la capacité d’export des produits nationaux et de fournir des alternatives au marché national. Ce nouvel accord prévoit également une réunion de la commission maroco-turque afin d’étudier et d’évaluer l’effet de ces changements et déterminer la nécessité de son renouvellement, ou même pour appliquer de nouvelles conditions, et ce, afin d’établir une relation win-win entre les deux pays.
Mesure nécessaire mais insuffisante
Ces dispositions répondent à l’impératif de réequilibrer la balance commerciale entre les deux pays, donner une bouffée d’air aux industriels et protéger, jusqu’à une certaine mesure, la production nationale. Car, notons-le, depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange en 2006, le déficit commercial vis-à-vis d’Ankara n’a fait qu’exploser, s’élevant à plus de 16 milliards de dirhams en 2018 et atteignant 19,5 milliards de dirhams en 2019, en hausse de 22% par rapport à 2018.
D’autant plus que plusieurs secteurs ont été gravement impactés et ont enregistré des pertes conséquentes en termes d’opportunités d’emploi. A titre d’exemple, le textile a connu une perte de plusieurs dizaines de milliers de postes depuis 2012, notamment à cause de l’importation de produits turcs.
Toutefois, Kamal Zine, expert en économie et conseiller financier, souligne l’insuffisance d’une telle mesure pour faire face à l’énorme déficit enregistré. « Ce n’est qu’une solution partielle », insiste-t-il. Car, il ne faut pas oublier un élément important qui donne un très grand avantage aux exportations turques et donc plus de compétitivité aux produits turcs, à savoir la baisse de la devise de ce pays : une règle économique de base. D’une perspective turque, la perte en devise est largement suffisante pour compenser ces frais douaniers additionnels. Sans compter l’intervention du gouvernement turc à travers des subventions directes ou à travers l’augmentation du capital des sociétés.
En plus des dispositions légales entreprises, « il faut donc se concentrer sur l’augmentation de la qualité du produit national afin de le rendre plus compétitif. Il est aussi important de renforcer la présence marocaine dans les marchés publics et permettre aux TPE et PME de décrocher des marchés et d’augmenter leurs chiffres d’affaires. Il est impératif d’oeuvrer pour qualifier des ressources humaines de haute qualité », suggère Kamal Zine.
Quid de l’effet de ces changements ?
Ces amendements introduits dans l’ALE permettront sans aucun doute de rééquilibrer partiellement la balance commerciale, et donc minimiser le déficit commercial, et ce, en limitant l’importation de produits disponibles sur le marché local. Il faut toutefois faire attention à ne pas tomber dans le même piège, en important ces mêmes produits de pays tierces, et risquer d’élargir ou de créer un déficit commercial avec ces pays.En outre, même si la balance commerciale ne se verra pas totalement équilibrée, nous aurons des revenus d’imposition et des revenus douaniers significatifs. « Si nous appliquons un taux moyen de 10% sur le déficit excédentaire de la balance commerciale, les revenus de la douane pourront atteindre 2 à 3 milliards de dirhams », précise l’expert en économie.
Le choix de ces produits est passé par une identification des secteurs durement impactés par les échanges commerciaux déséquilibrés entre les deux pays, à cause de l’accord de libre échange dans sa version initiale, signé en 2004 et entré en vigueur en 2006.
Valable pour une durée de 5 ans renouvelable à partir de la date de sa ratification, le présent accord appliquera à ces produits un droit de douane équivalent à 90% du droit commun correspondant à leurs positions tarifaires, soit 36% de la valeur du produit.
Cette période de 5 ans n’est pas anodine. Elle est censée permettre à l’industrie et au tissu productif marocain d’augmenter sa rentabilité et sa qualité, ainsi que la capacité d’export des produits nationaux et de fournir des alternatives au marché national. Ce nouvel accord prévoit également une réunion de la commission maroco-turque afin d’étudier et d’évaluer l’effet de ces changements et déterminer la nécessité de son renouvellement, ou même pour appliquer de nouvelles conditions, et ce, afin d’établir une relation win-win entre les deux pays.
Mesure nécessaire mais insuffisante
Ces dispositions répondent à l’impératif de réequilibrer la balance commerciale entre les deux pays, donner une bouffée d’air aux industriels et protéger, jusqu’à une certaine mesure, la production nationale. Car, notons-le, depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange en 2006, le déficit commercial vis-à-vis d’Ankara n’a fait qu’exploser, s’élevant à plus de 16 milliards de dirhams en 2018 et atteignant 19,5 milliards de dirhams en 2019, en hausse de 22% par rapport à 2018.
D’autant plus que plusieurs secteurs ont été gravement impactés et ont enregistré des pertes conséquentes en termes d’opportunités d’emploi. A titre d’exemple, le textile a connu une perte de plusieurs dizaines de milliers de postes depuis 2012, notamment à cause de l’importation de produits turcs.
Toutefois, Kamal Zine, expert en économie et conseiller financier, souligne l’insuffisance d’une telle mesure pour faire face à l’énorme déficit enregistré. « Ce n’est qu’une solution partielle », insiste-t-il. Car, il ne faut pas oublier un élément important qui donne un très grand avantage aux exportations turques et donc plus de compétitivité aux produits turcs, à savoir la baisse de la devise de ce pays : une règle économique de base. D’une perspective turque, la perte en devise est largement suffisante pour compenser ces frais douaniers additionnels. Sans compter l’intervention du gouvernement turc à travers des subventions directes ou à travers l’augmentation du capital des sociétés.
En plus des dispositions légales entreprises, « il faut donc se concentrer sur l’augmentation de la qualité du produit national afin de le rendre plus compétitif. Il est aussi important de renforcer la présence marocaine dans les marchés publics et permettre aux TPE et PME de décrocher des marchés et d’augmenter leurs chiffres d’affaires. Il est impératif d’oeuvrer pour qualifier des ressources humaines de haute qualité », suggère Kamal Zine.
Quid de l’effet de ces changements ?
Ces amendements introduits dans l’ALE permettront sans aucun doute de rééquilibrer partiellement la balance commerciale, et donc minimiser le déficit commercial, et ce, en limitant l’importation de produits disponibles sur le marché local. Il faut toutefois faire attention à ne pas tomber dans le même piège, en important ces mêmes produits de pays tierces, et risquer d’élargir ou de créer un déficit commercial avec ces pays.En outre, même si la balance commerciale ne se verra pas totalement équilibrée, nous aurons des revenus d’imposition et des revenus douaniers significatifs. « Si nous appliquons un taux moyen de 10% sur le déficit excédentaire de la balance commerciale, les revenus de la douane pourront atteindre 2 à 3 milliards de dirhams », précise l’expert en économie.