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ASMEX et AMDIE : L’agroaliementaire comme levier de développement de la coopération Sud-Sud


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 19 Mai 2022

Pour promouvoir les opportunités dans le secteur agroalimentaire marocain, une mission de prospection de l’AMDIE et de l’ASMEX séjourne actuellement à Abidjan, Côte d’Ivoire, avec pour objectif de renforcer les échanges et les partenariats commerciaux entre les deux pays.



ASMEX et AMDIE : L’agroaliementaire comme levier de développement de la coopération Sud-Sud
Quand l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) et l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) mènent une mission de prospection dans un pays comme la Côte d’Ivoire, c’est forcément pour dynamiser la coopération Sud-Sud. Et le choix du secteur de l’agroalimentaire pour ce déplacement économique, dont les activités ont été lancées avant-hier mardi à Abidjan (la capitale économique du pays d’Akawaba), n’est pas fortuit car les deux pays présentent de réelles opportunités dans ce domaine.

En effet, le secteur agroalimentaire marocain est aujourd’hui riche de quelque 2.100 entreprises employant 161.671 personnes et représentant un chiffre d’affaires (CA) de 161 milliards de dirhams (MMDH), soit 24% du CA industriel. Il représente aussi un CA à l’export de 32,8 MMDH, soit 15% des exportations industrielles, et une valeur ajoutée estimée à 39 MMDH (25% du PIB industriel).

Pour les deux institutions, cette mission mettra en relation les exportateurs marocains actifs dans le secteur de l’industrie agro-alimentaire avec des importateurs ivoiriens afin de découvrir, sur le terrain, les opportunités de développement de leurs exportations sur cet important marché africain. Un choix judicieux puisque les exportations du secteur agroalimentaire ont connu une croissance de plus de 40% durant cette période passant de 23,4 MMDH en 2014 à 32,8 MMDH en 2020.

Mieux, plusieurs filières du secteur au Maroc ont connu un contrat-programme 2017-2021. Il s’agit de la valorisation des fruits et légumes frais, l’industrie des pâtes et couscous, l’industrie de l’huile d’olive, l’industrie des viandes, la transformation des fruits et légumes, l’industrie laitière et la biscuiterie chocolaterie et confiserie.

En exposant ces potentialités, l’AMDIE et l’ASMEX balisent le terrain en consolidant le leadership des entreprises du royaume sur le continent notamment en Côte d’Ivoire, donc en Afrique de l’Ouest.

Fabrication locale

D’ailleurs et pour soutenir le secteur agroalimentaire, une autre initiative a vu le jour au Maroc avec la banque de projets, lancée dernièrement dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan de relance industrielle, avec pour objectif de substituer l’importation par la fabrication locale. Quelque 122 projets d’investissement ont été ainsi validés dans le secteur agroalimentaire, d’un montant global de 3,7 MMDH, selon des données récemment rendues publiques.

Pour ce qui est de la coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire, il faut dire qu’actuellement, plus de 50 acteurs marocains sont engagés aux côtés de plus de 80 partenaires ivoiriens pour la réalisation de 160 projets structurants et la valorisation de la baie de Cocody. En outre, les deux Etats affichent leur volonté pour consolider les échanges commerciaux.

Dans cette optique, la convention de non-double imposition entre le Maroc et la Côte d’Ivoire encourage notamment l’investissement (retenues à la source, redevances, imposition des bénéfices, bien immobiliers, salaires, traitements, pensions etc.). En termes de chiffres, les exportations marocaines vers la Côte d’Ivoire sont en constante évolution.

Selon les deux institutions, le potentiel de croissance demeure important puisque les échanges entre les deux pays en 2022, se sont élevés à 250 millions de dollars dont 66,7 millions de dollars de produits alimentaires et boissons exportés vers la Côte d’Ivoire. Ces produits échangés se composent principalement de produits laitiers, huiles alimentaires, couscous et pâtes alimentaires.

Pour les participants, cette mission de grande importance constitue une occasion de plus pour débattre des questions et moyens de renforcer le partenariat gagnant-gagnant entre les deux parties et promouvoir le développement des relations économiques entre les deux pays. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que le secteur agroalimentaire, objet de cette mission, figure au premier rang des priorités des deux pays. D’où l’engagement des deux gouvernements à appuyer cette rencontre, laquelle vise la rencontre des secteurs privés du domaine de l’agroalimentaire des deux pays afin de renforcer les échanges et les partenariats.

Valeur ajoutée

Cette mission vient à point nommé pour la relance post Covid-19 où le secteur agricole pourrait jouer un rôle déterminant d’autant plus qu’il jouit déjà d’une grande importance à travers l’intérêt qu’accordent les gouvernements ivoirien et marocain au secteur de l’agroalimentaire pour densifier le tissu industriel et créer plus de valeur ajoutée, de richesse et d’emplois pour les jeunes et les femmes. Ce qui pourrait constituer un gap sur les opportunités et les avantages de la zone de libre-échange continentale africaine.

En la matière, le Maroc a fait un grand bond. Puisque le royaume, qui exportait auparavant la majorité de ses produits agricoles à l’état brut, transforme et valorise de plus en plus ses marchandises. Ce qui renforce son économie et constitue une source importante de devises.

En outre, de par sa position géostratégique à la croisée des chemins entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe, le royaume constitue un carrefour d’attractivité pour les investisseurs étrangers.

Enfin, rappelons que plusieurs accords de partenariat stratégique et économique, à travers des conventions, existent entre les deux pays. En outre, une centaine de ces accords de coopération visent divers secteurs tels que la pêche, la communication, les logements, les mines, le commerce ou encore le tourisme et l’agriculture qui ont donné un autre élan à la coopération entre les deux pays. La présence du groupe ADOHA ou encore l’aménagement de la baie de Cocody en sont la parfaite illustration. La mission de l’AMDIE et de l’ASMEX ne fera que consolider cette coopération historique et fraternelle.




Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir

L’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations relève du ministère de l’Economie et des Finances. A ce titre, elle est chargée de promouvoir les investissements nationaux et internationaux ainsi que l’exportation de biens et de services. Par ailleurs, l’agence s’engage à soutenir tous les secteurs économiques tout au long de leur cycle de vie.

Pour ce qui est de l’Association marocaine des exportateurs, elle fédère, représente et défend les intérêts des exportateurs marocains. Elle peut mener et/ou contribuer à toute stratégie nationale ou régionale pour le développement des exportations des produits et des services et/ou des investissements dédiés à l’export.

Aujourd’hui, le Maroc se place au TOP 5 des exportateurs mondiaux pour les produits. Ainsi il est 1er exportateur mondial de câpres ;1er exportateur mondial d’huile d’argan ;3ème exportateur mondial de conserves d’olives ;3ème exportateur mondial de petits fruits et d’agrumes et 4ème exportateur mondial de tomates.
 



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