Abdelaziz Janati, Président de l’Observatoire pour la Protection de l’Environnement et des Monuments Historiques de Tanger.
- Le nouveau centre d’écoute “Allo Eco” est venu relever le développement de la conscience dans la société marocaine du droit à un environnement sain. Selon vos observations, les Marocains, notamment les habitants de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, sont-ils soucieux de la bonne santé de leur environnement ?
- D’après notre modeste expérience de neuf ans dans le domaine de l’environnement, nous constatons que cette conscience est en pleine croissance tant sur le plan local que national. Alors que la cause environnementale était pendant longtemps considérée comme un sujet élitiste, qui n’intéressait que les décideurs, cet état de fait a radicalement changé durant la dernière décennie. Les questions environnementales sont désormais au cœur des politiques publiques internationales et nationales, à travers des engagements officiels, dont l’impact est considérable. La règle qui consiste à «penser globalement, agir localement» résulte d’une conviction qui s’enracine jour après jour dans l’inévitable destin commun selon lequel toutes les parties doivent s’engager et proposer des plans d’action. Dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’Observatoire pour la Protection de l’Environnement et des Monuments Historiques de Tanger (OPEMH Tanger) encourage les initiatives qui favorisent une évolution qualitative dans notre conscience collective, que ce soit au niveau des institutions officielles ou à celui des acteurs de la société civile.
- D’où est née l’idée de créer un centre d’écoute environnementale ?
- D’abord, il convient de rappeler que l’Observatoire est le fruit d’un mouvement de contestation de la société civile tangéroise qui était contre la décision de porter préjudice au patrimoine naturel et forestier de la ville, notamment dans la Réserve naturelle de Slokia. Depuis la création de l’Observatoire, en 2012, nous avons décidé de garder cet esprit d’engagement en faveur de l’environnement, dans ses différentes composantes, et ce, dans le cadre d’une vision stratégique. Le centre « Allo Eco » constitue le couronnement du projet de coopération avec la fondation américaine National Endowment for Democracy (NED), qui a vu le jour il y a plus d’un an, et qui s’est assignée pour objectif majeur de promouvoir le plaidoyer et la participation citoyenne au suivi des questions environnementales dans la ville du Détroit.
- Jusqu’à présent, vous avez reçu 25 réclamations de la part des habitants de la région. Quelle est leur nature ?
- Ces réclamations concernent différents aspects environnementaux. La plupart des plaintes que nous avons reçues sont liées à l’abandon de déchets dans la rue, à l’atteinte aux espaces verts, à l’abattage sauvage d’arbres... Les institutions officielles œuvrant dans la protection de l’environnement varient également, ce qui confirme que la société tangéroise est devenue plus consciente et disposée à lutter contre tout ce qui affecte sa vie quotidienne.
- Quelle suite donnez-vous aux réclamations ?
- Le centre d’écoute “Allo Eco” a mis à disposition plusieurs mécanismes pour assurer le suivi des questions environnementales et engager les procédures nécessaires auprès des autorités concernées. En plus du Fax, du téléphone, de la plateforme électronique permettant de signaler certaines violations à l’environnement, nos portes sont ouvertes à tous. Sans oublier le guide de référence disponible en version papier et électronique sur les sites de l’observatoire. Une fois que la réclamation est reçue par le centre « Allo Eco », elle est classée selon sa nature (environnement, pollution, espaces verts, forêt …) avant d’être analysée par les membres du centre pour évaluer l’ampleur des dégâts et savoir s’il est nécessaire de créer une « cellule de crise » ou seulement orienter le plaignant vers l’administration concernée.
- Envisagez-vous d’étendre votre application en la rendant accessible aux habitants des autres régions, où la conscience environnementale est faible ?
- Nous sommes au début de notre expérience. Nous espérons que les résultats soient à la hauteur des attentes. Nous souhaitons que cette expérience soit accueillie par nos partenaires et par les institutions intéressées. Dans tous les cas, nous restons à la disposition de toute personne souhaitant profiter de cette expérience, voire à l’améliorer.
- D’après notre modeste expérience de neuf ans dans le domaine de l’environnement, nous constatons que cette conscience est en pleine croissance tant sur le plan local que national. Alors que la cause environnementale était pendant longtemps considérée comme un sujet élitiste, qui n’intéressait que les décideurs, cet état de fait a radicalement changé durant la dernière décennie. Les questions environnementales sont désormais au cœur des politiques publiques internationales et nationales, à travers des engagements officiels, dont l’impact est considérable. La règle qui consiste à «penser globalement, agir localement» résulte d’une conviction qui s’enracine jour après jour dans l’inévitable destin commun selon lequel toutes les parties doivent s’engager et proposer des plans d’action. Dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’Observatoire pour la Protection de l’Environnement et des Monuments Historiques de Tanger (OPEMH Tanger) encourage les initiatives qui favorisent une évolution qualitative dans notre conscience collective, que ce soit au niveau des institutions officielles ou à celui des acteurs de la société civile.
- D’où est née l’idée de créer un centre d’écoute environnementale ?
- D’abord, il convient de rappeler que l’Observatoire est le fruit d’un mouvement de contestation de la société civile tangéroise qui était contre la décision de porter préjudice au patrimoine naturel et forestier de la ville, notamment dans la Réserve naturelle de Slokia. Depuis la création de l’Observatoire, en 2012, nous avons décidé de garder cet esprit d’engagement en faveur de l’environnement, dans ses différentes composantes, et ce, dans le cadre d’une vision stratégique. Le centre « Allo Eco » constitue le couronnement du projet de coopération avec la fondation américaine National Endowment for Democracy (NED), qui a vu le jour il y a plus d’un an, et qui s’est assignée pour objectif majeur de promouvoir le plaidoyer et la participation citoyenne au suivi des questions environnementales dans la ville du Détroit.
- Jusqu’à présent, vous avez reçu 25 réclamations de la part des habitants de la région. Quelle est leur nature ?
- Ces réclamations concernent différents aspects environnementaux. La plupart des plaintes que nous avons reçues sont liées à l’abandon de déchets dans la rue, à l’atteinte aux espaces verts, à l’abattage sauvage d’arbres... Les institutions officielles œuvrant dans la protection de l’environnement varient également, ce qui confirme que la société tangéroise est devenue plus consciente et disposée à lutter contre tout ce qui affecte sa vie quotidienne.
- Quelle suite donnez-vous aux réclamations ?
- Le centre d’écoute “Allo Eco” a mis à disposition plusieurs mécanismes pour assurer le suivi des questions environnementales et engager les procédures nécessaires auprès des autorités concernées. En plus du Fax, du téléphone, de la plateforme électronique permettant de signaler certaines violations à l’environnement, nos portes sont ouvertes à tous. Sans oublier le guide de référence disponible en version papier et électronique sur les sites de l’observatoire. Une fois que la réclamation est reçue par le centre « Allo Eco », elle est classée selon sa nature (environnement, pollution, espaces verts, forêt …) avant d’être analysée par les membres du centre pour évaluer l’ampleur des dégâts et savoir s’il est nécessaire de créer une « cellule de crise » ou seulement orienter le plaignant vers l’administration concernée.
- Envisagez-vous d’étendre votre application en la rendant accessible aux habitants des autres régions, où la conscience environnementale est faible ?
- Nous sommes au début de notre expérience. Nous espérons que les résultats soient à la hauteur des attentes. Nous souhaitons que cette expérience soit accueillie par nos partenaires et par les institutions intéressées. Dans tous les cas, nous restons à la disposition de toute personne souhaitant profiter de cette expérience, voire à l’améliorer.
Recueillis par Safaa KSAANI
Encadré
Rapport : L’emballage plastique, un destructeur majeur de l’environnement
Les emballages en plastique contribuent avec acuité à la destruction de l’environnement, révèle un nouveau rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Le rapport, publié lundi 9 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud, relève l’impact environnemental et socio-économique de la pollution au plastique, qui est en grande partie due à la dépendance d’une économie linéaire, ce qui a conduit à l’accumulation de quantités croissantes de déchets non recyclables.
«Nous sommes des consommateurs de plastique et il est important pour nous de comprendre nos modes de consommation et le type de style de vie que nous voulons vivre», a déclaré Zaynab Sadan, responsable de projet du programme d’économie circulaire du WWF.
Le nouveau rapport, qui fournit des étapes pratiques sur la manière d’intégrer le plastique dans une économie circulaire, identifie les produits en plastique, au-delà de l’emballage, qui doivent faire l’objet d’une plus grande attention, tels que les mégots de cigarettes et certains types d’engins de pêche qui ne sont pas bien gérés et contribuent largement aux fuites de plastique dans la nature.
De son côté, le chef de projet de Circular Plastics, Lorren De Kock, a déclaré que «le rapport souligne comment nous pouvons adopter une vision commune pour éviter que le plastique ne devienne un problème, en menaçant la santé de l’environnement et de l’écosystème marin». Et d’expliquer que le système linéaire est dominé par la grande dépendance de la production de combustibles fossiles, faisant constater que la pollution au plastique était un problème sociétal complexe nécessitant des interventions à chaque étape du cycle de vie.
«Nous sommes des consommateurs de plastique et il est important pour nous de comprendre nos modes de consommation et le type de style de vie que nous voulons vivre», a déclaré Zaynab Sadan, responsable de projet du programme d’économie circulaire du WWF.
Le nouveau rapport, qui fournit des étapes pratiques sur la manière d’intégrer le plastique dans une économie circulaire, identifie les produits en plastique, au-delà de l’emballage, qui doivent faire l’objet d’une plus grande attention, tels que les mégots de cigarettes et certains types d’engins de pêche qui ne sont pas bien gérés et contribuent largement aux fuites de plastique dans la nature.
De son côté, le chef de projet de Circular Plastics, Lorren De Kock, a déclaré que «le rapport souligne comment nous pouvons adopter une vision commune pour éviter que le plastique ne devienne un problème, en menaçant la santé de l’environnement et de l’écosystème marin». Et d’expliquer que le système linéaire est dominé par la grande dépendance de la production de combustibles fossiles, faisant constater que la pollution au plastique était un problème sociétal complexe nécessitant des interventions à chaque étape du cycle de vie.
S. K.
Repères
Des centaines d’incendies en 2019
De janvier à août 2019, 229 incendies ont été enregistrés dans différentes régions du pays, d’après le ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale. Les avions des FAR et la Gendarmerie Royale ont mené plusieurs interventions dans vingt régions, effectuant 800 heures de vol. Ces interventions ont eu lieu, en particulier, à Tanger, Nador, Tétouan, Kénitra, Oujda, Al Hoceima, Béni Mellal, Khémisset et Khénifra.
A Tanger, les incendies sont spectaculaires
Chaque année, Tanger et ses environs sont le théâtre d’une série de feux de forêt ravageurs. En 2019, ces incendies ont décimé près de 13 hectares. Depuis janvier dernier, au moins 27 départs de feu y ont déjà été enregistrés, alimentés par une sécheresse chronique et des vents violents. Les flammes ont englouti des centaines d’hectares de végétation diversifiée de la ville du détroit.
Des projets agricoles et environnementaux
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a soutenu, en juin dernier, la décision du Conseil du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) d’allouer 176 millions de dollars à 24 de ses projets qui abordent l’interrelation entre l’agriculture et le respect de l’environnement. “Les projets approuvés aideront les petits agriculteurs, pêcheurs et forestiers à diversifier leurs moyens de subsistance et à renforcer leur résilience au changement climatique et à d’autres facteurs de stress importants, tel que le Coronavirus”, a déclaré le Directeur Général de la FAO, Qu Dongyu.