Ancien ambassadeur de France à Washington et conseiller de NSO, société propriétaire du logiciel Pegasus, Gérard Araud, semble prudent quant à l’affaire Pegasus qui fait couler beaucoup d’encre. Dans une interview accordée à Paris Match, le diplomate français s’est montré prudent et peu réceptif aux conclusions du rapport conjoint d’Amnesty International et Fordbidden Stories qui accuse quelques pays, dont le Maroc, d’espionner les téléphones de journalistes, y compris des journalistes français. Interrogé sur ce point, Gérard Araud a appelé à ne pas tirer des conclusions subites, « Il faut se méfier des apparences », a-t-il déclaré, ajoutant « On plonge ici dans le noir total, tout le monde peut mentir, et personne ne pourra jamais débusquer la vérité ».
Selon l’interviewé, l’acquisition du logiciel israélien dépend d’un protocole strict, que les Etats clients de NSO sont tenus de respecter avec des garantis du non-dévoiement de son usage à d’autres fins que lutte contre le terrorisme et le crime organisé. « NSO vend à des États ou à des agences gouvernementales, les négociations se déroulent à un niveau étatique. NSO examine scrupuleusement les besoins de ses potentiels clients …le client prend des engagements formels », a assuré le diplomate, expliquant que NSO dépend, en Israël, de la commission sur les ventes d’armes, « car le logiciel Pegasus peut être assimilé à une arme », a-t-il poursuivi.
Gérard Araud n’est pas le seul à relativiser les accusations d’espionnage, plusieurs personnalités notoires en France se sont déclarées circonspectes, à l’instar du candidat à la présidentielle Jean Luc Mélenchon et l’ex patron du renseignement français, Bernard Squarcini, qui, pour leur part, ont douté des accusations qui ciblent le Maroc.
En réalité, le Maroc nie catégoriquement la possession du logiciel et a demandé aux rédacteurs du Rapport accusateur de fournir des preuves matérielles et scientifiques de leurs accusations. Chose que Fordbiden Rights et Amnesty International sont incapables de faire jusqu’à présent. Ceci a poussé le Royaume à saisir la Justice française pour porter plainte pour diffamation contre ces derniers, en plus de quelques médias ayant relayé ces accusations, à savoir « Le Monde », « Mediapart » et « Radio France ».