L’Association Marocaine de Droits Humains (AMDH) tire la sonnette d’alarme sur la dégradation continue des conditions de travail des femmes rurales dans les champs agricoles. L’une des régions phares en production agricole, et qui n’échappe pas à la « règle » est la région de Marrakech-Safi qui emploie plus de 53% de la population régionale et où l’exploitation des ouvrières dans les champs agricoles a été dénoncée par l’Association Marocaine des Droits Humains Ménara-Marrakech.
Rejoint par “L’Opinion”, un membre de l’AMDH Ménara- Marrakech a signalé que “les ouvrières de la région sont en train de vivre l’esclavage devant tout le monde”.
D’après notre interlocuteur, l’Oudaya est le point de rassemblement des travailleuses agricoles transportées quotidiennement vers plusieurs firmes dans les villages voisins. Les ouvrières sont transportées dans des conditions inhumaines et sont réparties dans les plantations situées au sein des zones entourant la ville par des moyens de transport primitifs qui manquent des conditions de sécurité les plus élémentaires (Triporteurs, camionnettes, tracteurs…) dans une grande atteinte à leur dignité.
En plus des conditions de travail qui sont loin d’être favorables, l’AMDH souligne que les ouvrières de la région sont exploitées par des intermédiaires et n’entretiennent aucun rapport direct avec l’employeur. Dans l’absence d’un contrôle rigoureux des conditions de travail des femmes dans les firmes de la région, l’association alerte sur le mauvais traitement des travailleurs agricoles, dans une atteinte flagrante à leur droit concernant l’horaire de travail et le repos, conjuguée à l’absence d’un salaire équitable et d’une protection sociale adéquate.
Si les efforts continuent à travers toutes les régions du Royaume pour une meilleure intégration des femmes dans l’économie, le chemin reste long selon l’AMDH qui estime qu’il est temps de lever le voile sur l’exploitation odieuse des ouvrières dans toutes les régions du Maroc. Il faut permettre à cette catégorie sociale qui participe activement au développement du secteur agricole de jouir de tous ses droits.
Dans ce cadre, l’AMDH souligne la nécessité pour les pouvoirs publics d’intervenir conformément à la loi, afin d’établir le contrôle et de garantir les droits des travailleuses agricoles. Si les travailleurs de champs agricoles, notamment dans la région de Marrakech-Safi, ne bénéficient d’aucune couverture médicale, l’AMDH appelle à la structuration du secteur agricole qui demeure de plus en plus informel. L’objectif est de protéger cette frange sociale fragile dont la situation financière est instable dans une activité saisonnière sans garantie de lendemain.
Rôle des ouvrières de champs : Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Si la gent féminine forme la majorité de la population rurale, elle participe activement aux tâches notamment agricoles. Du désherbage jusqu’à la traite des produits agricoles, les femmes sont devenues l’épine dorsale d’un secteur d’activité clé pour le Royaume dont la participation au PIB est estimée à plus de 14%.
D’après les dernières statistiques du Haut-commissariat au plan (HCP) en 2020, les femmes sont plus présentes dans l’agriculture, forêt et pêche au niveau national avec une part de 46,9% de l’emploi féminin. D’ailleurs, l’analyse de la structure des femmes actives occupées selon les grands groupes de professions révèle que plus d’un tiers (37,7%) sont des ouvrières agricoles ou dans la filière de la pêche. Le HCP a indiqué aussi qu’en 2019 près de 7% des exploitations agricoles marocaines sont gérées par des femmes. Cependant, malgré une implication sans faille, le travail des femmes marocaines est loin d’être valorisé. Pire, elles travaillent souvent dans des conditions précaires avec un salaire très bas.
Rejoint par “L’Opinion”, un membre de l’AMDH Ménara- Marrakech a signalé que “les ouvrières de la région sont en train de vivre l’esclavage devant tout le monde”.
D’après notre interlocuteur, l’Oudaya est le point de rassemblement des travailleuses agricoles transportées quotidiennement vers plusieurs firmes dans les villages voisins. Les ouvrières sont transportées dans des conditions inhumaines et sont réparties dans les plantations situées au sein des zones entourant la ville par des moyens de transport primitifs qui manquent des conditions de sécurité les plus élémentaires (Triporteurs, camionnettes, tracteurs…) dans une grande atteinte à leur dignité.
En plus des conditions de travail qui sont loin d’être favorables, l’AMDH souligne que les ouvrières de la région sont exploitées par des intermédiaires et n’entretiennent aucun rapport direct avec l’employeur. Dans l’absence d’un contrôle rigoureux des conditions de travail des femmes dans les firmes de la région, l’association alerte sur le mauvais traitement des travailleurs agricoles, dans une atteinte flagrante à leur droit concernant l’horaire de travail et le repos, conjuguée à l’absence d’un salaire équitable et d’une protection sociale adéquate.
Si les efforts continuent à travers toutes les régions du Royaume pour une meilleure intégration des femmes dans l’économie, le chemin reste long selon l’AMDH qui estime qu’il est temps de lever le voile sur l’exploitation odieuse des ouvrières dans toutes les régions du Maroc. Il faut permettre à cette catégorie sociale qui participe activement au développement du secteur agricole de jouir de tous ses droits.
Dans ce cadre, l’AMDH souligne la nécessité pour les pouvoirs publics d’intervenir conformément à la loi, afin d’établir le contrôle et de garantir les droits des travailleuses agricoles. Si les travailleurs de champs agricoles, notamment dans la région de Marrakech-Safi, ne bénéficient d’aucune couverture médicale, l’AMDH appelle à la structuration du secteur agricole qui demeure de plus en plus informel. L’objectif est de protéger cette frange sociale fragile dont la situation financière est instable dans une activité saisonnière sans garantie de lendemain.
Rôle des ouvrières de champs : Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Si la gent féminine forme la majorité de la population rurale, elle participe activement aux tâches notamment agricoles. Du désherbage jusqu’à la traite des produits agricoles, les femmes sont devenues l’épine dorsale d’un secteur d’activité clé pour le Royaume dont la participation au PIB est estimée à plus de 14%.
D’après les dernières statistiques du Haut-commissariat au plan (HCP) en 2020, les femmes sont plus présentes dans l’agriculture, forêt et pêche au niveau national avec une part de 46,9% de l’emploi féminin. D’ailleurs, l’analyse de la structure des femmes actives occupées selon les grands groupes de professions révèle que plus d’un tiers (37,7%) sont des ouvrières agricoles ou dans la filière de la pêche. Le HCP a indiqué aussi qu’en 2019 près de 7% des exploitations agricoles marocaines sont gérées par des femmes. Cependant, malgré une implication sans faille, le travail des femmes marocaines est loin d’être valorisé. Pire, elles travaillent souvent dans des conditions précaires avec un salaire très bas.
Mina ELKHODARI
3 questions à Omar Arbib
« Garantir les droits des ouvrières agricoles passera par la structuration du secteur »
Activiste et membre de l’Association Marocaine des Droits Humains, Omar Arbib a répondu à nos questions.
-Quelles sont les difficultés auxquelles les ouvrières de la région de Marrakech sont-elles exposées?
- Il faut savoir que les femmes ouvrières de la région sont transportées vers les champs de travail par des moyens de transport primitifs dans le non respect de leur sécurité. Elles sont exposées à plusieurs risques dont les accidents de la route comme celui survenu il y a quelques années à Chtouka Aït Baha faisant des pertes humaines parmi 9 ouvrières.
Aucun cadre légal n’organise le rapport entre les ouvrières et leurs employeurs. Elles travaillent souvent pour ne pas dire toujours sans contrat, ni couverture médicale et même sans aucun rapport direct avec l’employeur. Elles sont victimes des intermédiaires qui cherchent à faire des gains faciles.
Les femmes ouvrières travaillent de l’aube au soir en contrepartie de 70 DHS ou moins dans l’absence d’un salaire fixe et de conditions de travail favorables. Elles sont victimes de violence et de harcèlement et malheureusement en silence.
-Qui est le responsable du non respect des dispositions légales ?
- Dans des conditions de vie marquées par la pauvreté et l’analphabétisme, la femme est devenue victime de soi et de son entourage. Souvent responsable d’une famille et d’un foyer, elle cherche à garantir sa vie sans prise de conscience par rapport à ses droits. Ces femmes sont exposées à tout genre d’exploitation de la part des propriétaires de firmes et des intermédiaires, cela est dû au non respect des textes mis en place et le manque d’intervention des instances compétentes afin de faire respecter la loi.
-Quelles mesures sont prises pour améliorer les conditions de travail des travailleuses agricoles dans le Royaume?
- Je dirai la structuration, le suivi et le contrôle. Il est désormais inacceptable de voir les femmes transportées dans des triporteurs devant les pouvoirs publics sans réagir et sans se poser la question sur leur sécurité. La structuration du secteur passera par l’inscription du rapport ouvrière / employeur dans un cadre légal déterminant les droits et devoirs des deux parties prenantes dans un secteur qui demeure de plus en plus informel.
Il faut procéder aussi à la sensibilisation des ouvrières à leurs droits au travail décent sans oublier d’octroyer des aides aux femmes au foyer dans le milieu rural en vue de subvenir à leurs besoins et faire face à l’adversité, sans devoir accepter des conditions de travail précaires et illégales.
-Quelles sont les difficultés auxquelles les ouvrières de la région de Marrakech sont-elles exposées?
- Il faut savoir que les femmes ouvrières de la région sont transportées vers les champs de travail par des moyens de transport primitifs dans le non respect de leur sécurité. Elles sont exposées à plusieurs risques dont les accidents de la route comme celui survenu il y a quelques années à Chtouka Aït Baha faisant des pertes humaines parmi 9 ouvrières.
Aucun cadre légal n’organise le rapport entre les ouvrières et leurs employeurs. Elles travaillent souvent pour ne pas dire toujours sans contrat, ni couverture médicale et même sans aucun rapport direct avec l’employeur. Elles sont victimes des intermédiaires qui cherchent à faire des gains faciles.
Les femmes ouvrières travaillent de l’aube au soir en contrepartie de 70 DHS ou moins dans l’absence d’un salaire fixe et de conditions de travail favorables. Elles sont victimes de violence et de harcèlement et malheureusement en silence.
-Qui est le responsable du non respect des dispositions légales ?
- Dans des conditions de vie marquées par la pauvreté et l’analphabétisme, la femme est devenue victime de soi et de son entourage. Souvent responsable d’une famille et d’un foyer, elle cherche à garantir sa vie sans prise de conscience par rapport à ses droits. Ces femmes sont exposées à tout genre d’exploitation de la part des propriétaires de firmes et des intermédiaires, cela est dû au non respect des textes mis en place et le manque d’intervention des instances compétentes afin de faire respecter la loi.
-Quelles mesures sont prises pour améliorer les conditions de travail des travailleuses agricoles dans le Royaume?
- Je dirai la structuration, le suivi et le contrôle. Il est désormais inacceptable de voir les femmes transportées dans des triporteurs devant les pouvoirs publics sans réagir et sans se poser la question sur leur sécurité. La structuration du secteur passera par l’inscription du rapport ouvrière / employeur dans un cadre légal déterminant les droits et devoirs des deux parties prenantes dans un secteur qui demeure de plus en plus informel.
Il faut procéder aussi à la sensibilisation des ouvrières à leurs droits au travail décent sans oublier d’octroyer des aides aux femmes au foyer dans le milieu rural en vue de subvenir à leurs besoins et faire face à l’adversité, sans devoir accepter des conditions de travail précaires et illégales.
Recueillis par M. E.