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A peine le Maroc a-t-il tourné la sombre page de la mort de la jeune adolescente violée et avortée clandestinement par les « praticiens » d’un marché arbitral qui s’épanouit en toute quiétude dans une omerta criarde, qu’un hasard calendaire a fait que Mama Aïcha, la passionaria de la protection des mères célibataires, tire sa révérence à quelques jours d’intervalle.
Ce chassé-croisé de causes et conséquences a remis à l’ordre du jour l’efficacité de la Moudawana, le code marocain de la famille qui a été mondialement acclamé en 2004 pour être «one step ahead» vis-à-vis des droits de la femme et de la famille. Car aujourd’hui, il y a lieu de se demander si cette même Moudawana n’est pas victime de son propre succès et, surtout, si elle n’est pas en passe de se positionner «one step behind».
Le problème se pose car, au Maroc, l’avortement n’est autorisé que dans le cadre du mariage, lorsque la grossesse représente un danger pour la santé de la femme et, surtout, avec l’accord de son mari. Dans le cas d’une grossesse résultant d’un inceste ou d’un viol, en l’absence d’un cadre réglementaire sain et salutaire, le sort de la mère, souvent très jeune, est tributaire du marché illégal de l’avortement : celui des charlatans.
Réclamée à cor et à cri par la société civile, une révision de ce code s’impose plus que jamais. Parce que bien que la Moudawana, à l’approche de son vingtième anniversaire, continue de séduire par son «aspect chic» grâce à la complexité de la polygamie, la reconnaissance des mariages civils faits à l’étranger ou l’assouplissement de la demande de divorce par la femme marocaine, ses incohérences font que son «aspect choc» ne cesse de faire des remous. Car même si l’âge minimum légal de mariage est passé de 15 à 18 ans, le mariage par la Fatiha est toujours monnaie courante dans les villages enclavés où les yeux des autorités ne sont pas, et surtout, parce que les yeux de Mama Aïcha, l’ange gardien des mères célibataires, se sont fermés à jamais. Repose en paix, grande dame.
Ce chassé-croisé de causes et conséquences a remis à l’ordre du jour l’efficacité de la Moudawana, le code marocain de la famille qui a été mondialement acclamé en 2004 pour être «one step ahead» vis-à-vis des droits de la femme et de la famille. Car aujourd’hui, il y a lieu de se demander si cette même Moudawana n’est pas victime de son propre succès et, surtout, si elle n’est pas en passe de se positionner «one step behind».
Le problème se pose car, au Maroc, l’avortement n’est autorisé que dans le cadre du mariage, lorsque la grossesse représente un danger pour la santé de la femme et, surtout, avec l’accord de son mari. Dans le cas d’une grossesse résultant d’un inceste ou d’un viol, en l’absence d’un cadre réglementaire sain et salutaire, le sort de la mère, souvent très jeune, est tributaire du marché illégal de l’avortement : celui des charlatans.
Réclamée à cor et à cri par la société civile, une révision de ce code s’impose plus que jamais. Parce que bien que la Moudawana, à l’approche de son vingtième anniversaire, continue de séduire par son «aspect chic» grâce à la complexité de la polygamie, la reconnaissance des mariages civils faits à l’étranger ou l’assouplissement de la demande de divorce par la femme marocaine, ses incohérences font que son «aspect choc» ne cesse de faire des remous. Car même si l’âge minimum légal de mariage est passé de 15 à 18 ans, le mariage par la Fatiha est toujours monnaie courante dans les villages enclavés où les yeux des autorités ne sont pas, et surtout, parce que les yeux de Mama Aïcha, l’ange gardien des mères célibataires, se sont fermés à jamais. Repose en paix, grande dame.
Houda BELABD