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Baisse du taux directeur : Bank Al-Maghrib confirme la reprise du cycle d'assouplissement monétaire (BKGR)


Rédigé par L'Opinion Avec MAP Mercredi 18 Décembre 2024

Bank Al-Maghrib (BAM), avec sa décision de réduire le taux directeur de 25 points de base (pbs) à 2,5%, a confirmé la reprise du cycle d'assouplissement monétaire, souligne BMCE Capital Global Research (BKGR).



Cette décision de la Banque Centrale intervient dans un contexte d'atténuation des pressions sur les prix avec une inflation qui s'établit à 0,7% seulement à fin octobre 2024, contre 0,8% un mois auparavant et 6,1% sur l'ensemble de l'année 2023, passant ainsi sous le seuil cible de 2%, relève BKGR dans sa récente publication "Flash Strategy".

Par ailleurs, selon la même source, bien que la première phase de décompensation du gaz butane, entamée en mai 2024, ait eu un impact limité, les indicateurs d’inflation devraient demeurer sous surveillance, compte tenu de la forte volatilité des prix des matières premières à l’international engendrée par la persistance de l’instabilité géopolitique mondiale.

Toutefois, BAM demeure optimiste quant à la trajectoire future des prix en révisant à la baisse ses projections d’inflation à 1% en 2024, contre 1,3% pour ses anticipations de septembre et à 2,1% pour sa composante sous-jacente.

Ainsi, l’inflation devrait croître pour s’établir à 2,4% en 2025, contre 2,5% pour les anticipations de septembre, au moment où sa composante sous-jacente se maintiendrait proche des 2%, poursuit la même source. S'agissant de la croissance économique, BAM a revu ses prévisions à la baisse à 2,6% en 2024, soit le même scénario de BKGR, intégrant une contraction de la valeur ajoutée agricole de 4,6%, imputable aux conditions pluviométriques défavorables et une progression de l’activité non agricole à 3,5%.

Pour ce qui est des projections de croissance de l'année 2025, elles s'établissent à 3,9%, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 50 millions de quintaux, moyenne des 5 dernières années.

Au registre du commerce extérieur, BAM anticipe une amélioration de 5,5% des exportations en 2024 contre une quasi-stagnation en 2023. Elles connaîtront une progression de 8,9% en 2025, portée par les expéditions d’automobiles et des phosphates et dérivés.

De même, les importations devraient s’accroître de 4,6% en 2024 et de 7,9% en 2025 consécutivement à la hausse des achats des biens d’équipement nécessaires à la mise en œuvre des chantiers d’infrastructure annoncés.

Parallèlement, les analystes font état d'une amélioration des recettes voyages 9,1% en 2024 et de 4,6% en 2025 pour s’établir à 117,3 milliards (MMDH), au moment où les transferts des MRE devraient progresser de 4,3% au terme de cette année et entre 3% et 3,5% avant d’atteindre 128 MMDH en 2026.

"Par conséquent, le déficit du compte courant devrait s’établir à 1% du PIB en 2024 avant de se creuser à 2% entre 2025 et 2026", fait remarquer la même source.

Au niveau des finances publiques, l’exécution budgétaire à fin novembre 2024 fait ressortir une progression des recettes ordinaires (10,8% à 316,2 MMDH) contre une hausse limitée des dépenses ordinaires (5,8% à 294,4 MMDH) dans le sillage de la contraction des charges de compensation.

De ce fait, BKGR rapporte que BAM anticipe un léger creusement de ses prévisions de déficit budgétaire qui devrait s’établir en 2024 à 4,5% du PIB avant de s’atténuer à 4,2% en 2025, compte tenu des réalisations actuelles, des dernières données communiquées par le PLF 2025 et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027.

Pour sa part, en raison de l’accroissement projeté de la monnaie fiduciaire, le besoin de liquidité des Banques devrait se creuser davantage pour s’établir à 192,3 MMDH en 2026.