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Barrages : Les réserves de Sidi Mohammed Ben Abdellah dégringolent


Rédigé par Houda BELABD le Mardi 6 Septembre 2022

Au cours des trois derniers mois, les réserves du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah, à Salé, ont connu une baisse fulgurante jusqu’à environ 272 millions de mètres cubes au début du mois de septembre, soit 28% de remplissage, dont une partie est constituée de vase.



Construit en 1974 pour la mobilisation des eaux des oueds Bouregreg, Grou et Korifla, le réservoir artificiel de Sidi Mohammed Ben Abdellahest le cinquième du Maroc par la grandeur de son bassin (974 Mm3).Le déficit du bilan pluviométrique, qui ne cesse d’augmenter chaque année, et le projet d’alimentation en eau potable de Casablanca n’y sont pas sans lien. Ce barrage assure la desserte en eau potable des villes de Rabat, Salé, Tamesna, Bouznika, Benslimane, Mohammedia et Casablanca.

En d’autres termes, il est indispensable pour près de 9 millions d’habitants. Seulement voilà, ses courbes représentent une baisse inquiétante des réserves. Selon la direction générale de l’eau, en septembre, le taux de remplissage du barrage était de 28,4%, contre 54% un an auparavant. Des chiffres qui, selon Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, ne rendent pas justice à la partie inopérante composée de vase, soit la partie correspondant à 30% de tous les barrages du Maroc.

Autrement dit, les provisions réelles sont de 190 Mm3. Et en raison de l’absence de précipitations, la déclinaison des réserves au cours des huit premiers mois de l’année n’est pas un fait surprenant. Mais le rythme s’est significativement accru depuis le mois de juin. En effet, du 1er janvier au 1er juin 2022, le barrage a connu une déperdition de 5,3 points de taux de remplissage, soit 51,8 Mm3. Pause réflexion Entre le début du mois de juin et celui du mois de septembre, les réserves ont plus que doublement augmenté, soit 116,6 Mm3, en à peu près la moitié du temps.

À ce rythme, et en l’absence de précipitations, les réserves de Sidi Mohammed Ben Abdellah pourraient atteindre un niveau critique en un laps de temps très bref. D’après une étude du ministère de l’Equipement et de l’Eau, la moyenne des précipitations est inférieure à 186 mm par an depuis 2001 et le Royaume n’a pas connu de fortes averses depuis 2014.

Comme solution, une enveloppe de 360 millions de dirhams a été allouée à un projet réalisé de liaison hydraulique entre le Nord et le Sud de Casablanca. Cette liaison a permis de transférer un volume de 80 millions de m3 par an. Néanmoins, le ministère réfute les allégations selon lesquelles les exploitations agricoles seraient à l’origine de cette forte chute des réserves due au prélèvement d’eau dans ce réservoir, car il n’y a aucune exploitation agricole dans la zone entourant le barrage en question et que ce dernier demeure contrôlé et sûr.


Aux grands maux les grands remèdes

Interrogé par « L’Opinion » quant à l’approche méthodologique pour une bonne gestion des ressources hydriques dans le contexte que vit le Royaume, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau estime qu’il est plus que temps « pour notre pays de passer à une gestion intégrée de l’eau par les producteurs et les consommateurs de cette substance vitale ».

La raison : «cette gestion intégrée permettra une utilisation plus efficace, plus efficiente et plus rentable, et garantira aux citoyens une eau potable au plus bas prix, ainsi que l’eau dédiée à l’irrigation, sans oublier la sécurisation des ressources hydriques nécessaires aux activités économiques, à la création de valeur ajoutée et à l’amélioration des revenus des citoyens », a-t-il développé.

 







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