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Campus internationaux: Les étudiants étrangers dans les bonnes grâces du Maroc

Codiv-19 dans les campus universitaires


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 27 Avril 2020

Ils sont plus de 800 à la Cité universitaire internationale de Rabat relevant de l’Agence marocaine de coopération internationale, un millier dans les 22 campus que compte le Maroc et plus de 70 étudiants étrangers à l’Université internationale de Rabat, tous bénéficiant de la chaine de solidarité en cette période de confinement. Eclairage.



Campus internationaux: Les étudiants étrangers dans les bonnes grâces du Maroc
Alors que sous d’autres cieux, ils sont traités comme des pestiférés (certains ont été délogés, expulsés de leur domicile, arbitrairement mis en quarantaine), au Maroc c’est une chaine solidaire qui s’est mise en place pour les assister, les soigner et les entourer de toutes les bonnes mesures depuis l’instauration du confinement, suite à l’apparition de la pandémie Coronavirus. Ils, ce sont les étudiants étrangers, dont la majorité est constituée de ressortissants de l’Afrique subsaharienne. Qu’il s’agisse des campus universitaires publics ou privés ou la Cité universitaire internationale (de l’Agence marocaine de coopération internationale), l’élan de solidarité ne s’est jamais manifesté autant, le tout dans une ambiance bon enfant. Comme le souligne Koumba Djermakoye, Nigérien, un des résidents à la Cité Moulay Ismaïl à Rabat avec ses 37 confinés, cette période d’exception a montré une fois de plus que « nous sommes chez nous au Maroc ».

Son avis est partagé par Mohamed Fofana, étudiant en troisième année économie locataire à la CUI à Madinat Al Irfane (la cité du savoir). D’ailleurs, vendredi 24 avril, c’était la troisième quinzaine de distribution de vivres dans cet internat qui accueille plus 800 pensionnaires. Dans les kits alimentaires, on trouve les denrées de première nécessité. A la CUI, ont été mises en place les mesures sanitaires sans compter une équipe pluridisciplinaire mobilisée 7/7 et qui veille au grain à la grande satisfaction des étudiants dans cette cité qualifiée, à juste raison,des Nations Unies d’Afrique abritant plus de70 nationalités issues de 47 pays.

Confinement et solidarité

Jointe au téléphone, Fatou souligne avec une réelle satisfaction : « Vraiment, nous avons de la chance au Maroc. Depuis l’instauration du confinement, nous ne manquons de rien. Chaque 15 jours, on vient récupérer sur place notre dotation alors que dans d’autres pays, notamment en Chine ou en Afrique du Sud, nos collègues sont la cible de toutes les attaques ». Elle fait référence à la vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant des actes considérés comme racistes et discriminatoires de Chinois envers les ressortissants africains, accusés de propager le Coronavirus.

Plus loin de là, à l’Université internationale de Rabat (UIR), c’est le même élan de solidarité. « Ici le Campus compte plus de 70 étudiants étrangers qui y sont confinés et suivent les cours en ligne via la plateforme Microsoft teams », souligne le responsable Rim Rhmani. Il ajoute que l’UIR a mis un ensemble d’actions afin d’accompagner les étudiants étrangers. Ainsi, « une fois par semaine, sont livrés à ces résidents des paniers de courses avoisinant les 700 dhs / étudiant totalement pris en charge par l’Université ». Et ce n’est pas tout. Puisque cette action s’accompagne aussi par l’ouverture 2 fois par semaine de la superette située au sein du campus, sans oublier la mise à la disposition de ces étudiants d’un coursier afin d’acheminer les besoins autres que l’alimentation : médicaments, besoins personnels, ainsi que la mise en place d’une cellule d’écoute psychologique, une permanence d’un médecin urgentiste. Sa collègue, Khadija Boudraâ (Responsable Vie Etudiante) ajoute, pour sa part, que la Direction de la Vie Etudiante et la Direction de l’International sont constamment à leur écoute et gardent le lien via un groupe WhatsApp et par téléphone à tout moment.

L’Etat en première ligne

A propos des étudiants étrangers, Noureddine Tehami, directeur de l’Office national des oeuvres universitaires sociales et culturelles (ONOUSC), affirme que « durant cette conjoncture exceptionnelle qui oblige les institutions à prendre des précautions et des mesures pour se protéger contre tout éventuel risque causé par le Covid-19 à l’intérieur des cités universitaires, l’office prend en charge ces étudiants et met à leur disposition tout ce dont ils ont besoin». Pour étayer ses propos, M. Tehami rappelle que sur un total de 50.174 résidents dans les 22 campus universitaires que compte le royaume, 49.122 étudiants ont pu quitter les cités pour rejoindre leurs familles, tandis que seulement 1.052 vivent encore dans les campus, y compris des étudiants étrangers et d’autres en médecine appelés dans les hôpitaux en renfort face à cette situation critique, ainsi que ceux venant des orphelinats.

De son côté, l’Association des Lauréats étrangers du Maroc (ASLEM) (lire trois questions) vient également en aide à ces étudiants étrangers confinés dans les différents quartiers de Rabat et ses agglomérations. En outre, l’Association a dupliqué la démarche solidaire du Maroc dans d’autres Etats de l’Afrique subsaharienne notamment au Mali et au Niger à travers ses antennes locales. Dans la semaine écoulée, une équipe de l’ASLEM a sillonné des quartiers de la capitale administrative pour la remise des kits alimentaires au profit de plusieurs nationalités dont, entre autres, Centrafrique, Togo, Nigeria, Ghana, Guinée... Aussi l’ASLEM adhère et soutient totalement l’initiative de SM le Roi Mohammed VI en vue d’accompagner les pays africains dans leurs phases de gestion de la pandémie Coronavirus. Autrement dit, les étudiants sont dans de bonnes grâces au Maroc où le confinement rime avec solidarité.

Wolondouka SIDIBE

Trois questions à LennahToyi, président de l’ASLEM

LennahToyi
LennahToyi
-Comment est née l’idée de la chaîne de solidarité ?
-La chaîne de solidarité « Collectif#Agissons#Covid19 », initiée par l’Association des Lauréats Etrangers du Maroc – ASLEM, fait suite aux appels à assistance d’une certaine couche de la communauté subsaharienne installée au Maroc dont des lauréats, des migrants et une partie d’étudiants. Face aux mesures barrières de lutte contre la pandémie COVID-19, beaucoup d’entre nous ont été touchés par le ralentissement de l’économie. Malgré l’effort colossale que déploie le gouvernement marocain pour en atténuer les effets, une partie de notre communauté reste en marge des aides publiques et ne peuvent compter que sur l’entraide communautaire que nous essayons d’organiser pour qu’elle soit efficiente.

- Qu’attendez-vous des autorités ?
-Nous avons besoin de mobiliser les donations des membres de nos différentes associations afin de pouvoir les atteindre, pouvoir recenser les personnes vulnérables qui ne peuvent aujourd’hui se déplacer pour plusieurs raisons, de pouvoir distribuer sans risque les paniers alimentaires que nous constituons afin de venir en aide à ces personnes. Notre action s’inscrit dans la continuité des efforts des autorités marocaines afin que toutes les couches sociales puissent traverser cette crise dans les meilleures conditions.

- Qu’en pensent les bénéficiaires ?
-L’idée de cette initiative de l’ASLEM étant une réponse à des sollicitations réelles, elle est bien vue des bénéficiaires qui, pour certains, ne fondent tout leur espoir que sur notre aide d’autant plus qu’aujourd’hui personne ne sait quand est-ce que nous gagnerons la lutte définitive contre cette pandémie.
Propos recueillis
par W.S



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