Comme à l’accoutumée, le « Tremplin » fait, depuis 1999, la part belle aux jeunes talents et aux artistes émergents. Trois jours, 3 genres musicaux et 17 groupes et artistes (9 en Rap/Hip Hop, 4 en Rock/Metal et 4 en Fusion), ont passé l’épreuve sur la scène du R.U.C, face à un public qui les connaît à peine et à un jury qui devra primer deux compétiteurs par genre.
Rap/Hip Hop
Issu de Casablanca (Derb Sultan), d’un père passionné de musique, Aymane Gaoussi, (AKA Hero), a choisi le rap pour s’exprimer, « mon père est, depuis toujours, ma source d’inspiration, dès mon enfance, il me faisait écouter tous les genres musicaux. Puisqu’il était journaliste, j’avais l’habitude de l’accompagner aux évènements culturels, cela a semé en moi une immense envie de faire pareil, d’utiliser la musique pour m’exprimer et faire entendre ma voix », nous a-t-il confié.
Et d’ajouter, « Avec YouTube et les réseaux sociaux, j’ai commencé à approfondir ma compréhension de l’art. Après un certain temps, un ami m’a demandé de l’accompagner à un studio tout près du quartier pour enregistrer un morceau dont il manquait encore un couplet pour le terminer, c’était le couplet avec lequel j’ai entamé ma carrière de rappeur ».
Rays et Sani, deux Casablancais exaltés de la culture Hip Hop, ont décidé de faire les choses à deux, « Aussi loin qu’on se souvienne, le rap fait toujours partie de notre quotidien. Au début on a voulu juste dupliquer nos artistes préférés, au bout d’un moment, faire un truc original est devenu notre priorité », ont-ils affirmé. « Avec le temps nous nous sommes séparés, mais aucun de nous deux n’a pu mettre le pied sur la scène du Boulevard sans l’autre, on remercie du fond du coeur le « Tremplin » qui nous réunit encore une fois », ont-ils ajouté le sourire bienveillant.
Rock/Metal
Entraînantes, intenses, énergiques et presque toujours fortes, Rock et Metal ont été la forme de musique la plus populaire pendant des décennies avant que le hip-hop ne devienne courant. Dominé par les ondes du Rock et les notes de la guitare électrique, le « Tremplin 2022 » a connu la participation de 4 groupes de ce genre dont deux ont été primés.
« On était toujours conscient que la jeunesse marocaine est un peu plus attachée à la culture Hip Hop que d’autres genres musicaux, mais on n’a pas pu changer nos couleurs juste pour plaire. Cette particularité que le Rock offre nous a mené à un épanouissement qu’on ne trouvera nulle part ailleurs », nous ont déclaré Bader et Yassine, membres du groupe Aghroomers.
Aussi joyeux que sa ville natale, Saad le chanteur principal du groupe Teltach a prouvé avec sa voix de Bahjaoui et son comportement vivace que le Punk est toujours là, « Je suis venu de Jemaa el-Fnaa pour jouer sur cette extraordinaire scène, on a décidé de participer au Tremplin non pas pour remporter le Prix mais, parce que ça nous procure du plaisir ».
Green Day à la marocaine est la description la plus adéquate avec la musique que le groupe Teltach performe, « la touche Punk dans nos chansons s’impose de manière quasi-inconsciente à mon inspiration. Même moi, je ne me rends compte de cela qu’après les avoir interprétées devant le public ».
Fusion
Née durant les années 1960, la « fusion » est un mélange de rock et de jazz. L’improvisation et les structures libres du jazz sont confrontées aux rythmes lourds et percutants du rock pour créer un hybride expérimental qui a inspiré bon nombres d’artistes des deux bords. 4 groupes et artistes de ce genre musical ont concouru pour le titre de cette édition. Venu de la ville de Khémisset, le groupe khmissa avait ce supplément d’âme pour émouvoir le public et le jury.
« C’est notre première montée sur la scène de L’Boulevard, nous étions hyper heureux de pouvoir jouer nos chansons devant le public casablancais. Le Tremplin de cette année avait l’air d’une cérémonie familiale, cela nous a aidé à interpréter nos morceaux avec moins de stress », a confié, Fatima Zahra el Kadmiri, chanteuse principale du groupe Khmissa. Après qu’il ait fait le tour des compétitions à l’échelle internationale et enflammé les scènes dans les quatre coins du Royaume, Kamar Mansour débarque au Tremplin.
« Avec ma soeur Yousra, on a formé toutes les deux le groupe « Rock & Roses », un projet métal-fusion présenté à la première édition 2011 du festival «Jawhara» dont on a remporté le premier Prix. Après la séparation du groupe, il me fallait un genre musical qui me permette de garder la touche marocaine dans mes chansons, du coup j’ai choisi la fusion », raconte Kamar. Il est à noter que l’audience retrouvera les gagnants susmentionnés encore une fois sur la scène de L’Boulevard du 30 septembre au 2 octobre.
Yassine ELALAMI