Une Canadienne est devenue la première patiente au monde à être diagnostiquée comme souffrant du "changement climatique", après avoir développé des difficultés respiratoires suite à une vague de chaleur historique.
L'OMS estime que les changements climatiques provoquent plus de 150.000 décès par an dans le monde.
Mais malgré ces statistiques accablantes, ce serait la première fois que le changement climatique est cité comme cause de souffrance par un professionnel de la santé.
"Si nous ne nous intéressons pas à la cause sous-jacente et que nous nous contentons de traiter les symptômes, nous allons continuer à prendre de plus en plus de retard", a déclaré le Dr Merritt à Glacier Media (Canada).
Dans ce cas, la femme souffre d'asthme, de diabète et d'une certaine insuffisance cardiaque, et vit dans une caravane sans climatisation. "Tous ses problèmes de santé ont été aggravés", a expliqué le médecin urgentiste, "et elle a vraiment du mal à rester hydratée".
Les températures caniculaires ont exacerbé les incendies de forêt dans la région, faisant que la qualité de l'air est devenue 43 fois pire que les niveaux "acceptables" tout au long des mois de juillet et d'août.
Quelle est l'utilité de ce nouveau diagnostic ?
Marina Romanello, l'une des auteurs du rapport 2021 de la revue médicale internationale Lancet sur la santé et le changement climatique, a salué la "décision très sage" du médecin.
"Je pense que c'est vraiment génial que les professionnels de la médecine commencent à apporter de la visibilité au fait que le changement climatique est en fait un danger pour la santé", dit-elle à Euronews Green.
"Faire des choses comme ça et réaliser de meilleures études qui peuvent nous aider à attribuer les décès au changement climatique est incroyablement important parce que c'est ce qui nous permettra finalement de quantifier la dimension sanitaire du changement climatique".
Marina Romanello, dont les recherches ont mis en évidence une augmentation continue des effets du changement climatique sur la santé, ajoute que "nous avons une très grande injustice dans le type de données que nous recueillons", partout dans le monde.
"Ce que nous constatons, c'est que dans le Nord, la prise de conscience des risques environnementaux est guidée par la science, alors que dans le Sud, elle est guidée par la prise de conscience au sein des communautés".
Pour le Dr Merritt et ses collègues, leur expérience de la crise climatique en tant que crise sanitaire au Canada les a conduits à lancer une initiative appelée "Doctors and Nurse for Planetary Health".
Ces professionnels de la santé s'efforcent de "mieux protéger la santé humaine en protégeant la planète".