Une grogne sociale monte dans tous les pays de l’Union Européenne. Les appels à la grève et les manifestations se multiplient. «Du jamais vu», pour Philippe Pochet, directeur général de l’institut syndical européen.
La France n’a plus le monopole des grandes grèves. En Allemagne, en Belgique et dans la péninsule ibérique, des grèves sont annoncées tout au long du mois de novembre. En cause, la flambée de prix de l’énergie et de l’alimentation, qui rognent le pouvoir d’achat des Européens sans que les salaires ne suivent cette inflation record.
Une fièvre sociale touche l’ensemble du continent européen, comme l’observe Philippe Pochet, directeur général de l’institut syndical européen. «Ça ne se passe pas que dans les pays où on a une certaine habitude [des mouvements sociaux], comme la Belgique ou la France. Il y a beaucoup de mouvements sociaux qui se passent dans les pays d’Europe centrale et orientale. Il faut dire qu’il y a une bonne raison, l’inflation est élevée, parfois très élevée. Dans les pays baltes c’est plus de 20%. En Lettonie, les gens qui ont le salaire minimum ont perdu 20% de pouvoir d’achat ! Et ça, c’est quelque chose qui est assez étonnant, d’avoir autant de manifestations dans les différents pays».
Un mois de novembre noir
Appel à manifester, le 9 novembre en Grèce et en Belgique, le 10 en France, le 11 en Bulgarie, le 26 aux Pays-Bas… En Allemagne, le puissant syndicat IG Metall de l’automobile et de la chimie a lancé des grèves préventives et annonce un mois de novembre noir. «On voit qu’il y a un mouvement social qui se développe partout en Europe, un peu moins dans les pays scandinaves. Moi qui suis les mouvements sociaux liés aux questions européennes depuis 30 ans, c’est quelque chose qui est du jamais vu», avoue Philippe Pochet.
Et le dialogue social entre le patronat et les syndicats apparaît bien difficile à amorcer. Pour Marc Botenga, eurodéputé belge la Gauche, le rapport de force initié est légitime, et la réponse européenne face à la crise que traversent les citoyens européens n’est pas à la hauteur.
«On voit effectivement et heureusement les travailleurs qui s’élèvent dans différents pays pour demander, revendiquer finalement leur dû. Parce qu’effectivement il y a une inflation importante, les gens sont terrifiés de voir arriver leurs factures de l’énergie. Et la question ici, est-ce que le monde politique, les gouvernements et l’UE prennent les mesures pour faire quelque chose, pour aider les gens».
La crise pour tout le monde
Chose que les citoyens européens ne voient pas. «Il y a la question par exemple du pouvoir d’achat, la question des salaires, les gens veulent une augmentation salariale. Ils y ont droit, précise l’eurodéputé belge, avant de poursuivre qu’il ne faut pas oublier que ce n’est pas la crise pour tout le monde. Les grandes entreprises européennes, que ce soit en Belgique ou dans d’autres pays n’ont jamais fait autant de profit, leurs marges brutes sont à des niveaux records».
Pour Sylvie Brunet, eurodéputée Renew, l’Europe amorce «des débuts de réponse». Et l’élue française de mettre en avant «la contribution de solidarité des énergéticiens», mais également «le plafonnement du tarif de l’électricité». Mais elle reconnaît qu’il faut aller plus loin. Elle est d’ailleurs favorable à la mise en place d’un «fonds de secours social dédié aux plus démunis». La proposition a commencé à être examinée la semaine dernière au parlement européen. Pour les 27, il s’agit d’agir vite afin d’apaiser les contestations sociales.
Selon de nombreux économistes, le plus dur pour l’Europe reste à venir. LE FMI (Fonds monétaire international) table sur 0,5% de croissance en 2023, avec un risque sérieux de récession pour l’Allemagne et l’Italie, les deux grandes puissances industrielles.
La France n’a plus le monopole des grandes grèves. En Allemagne, en Belgique et dans la péninsule ibérique, des grèves sont annoncées tout au long du mois de novembre. En cause, la flambée de prix de l’énergie et de l’alimentation, qui rognent le pouvoir d’achat des Européens sans que les salaires ne suivent cette inflation record.
Une fièvre sociale touche l’ensemble du continent européen, comme l’observe Philippe Pochet, directeur général de l’institut syndical européen. «Ça ne se passe pas que dans les pays où on a une certaine habitude [des mouvements sociaux], comme la Belgique ou la France. Il y a beaucoup de mouvements sociaux qui se passent dans les pays d’Europe centrale et orientale. Il faut dire qu’il y a une bonne raison, l’inflation est élevée, parfois très élevée. Dans les pays baltes c’est plus de 20%. En Lettonie, les gens qui ont le salaire minimum ont perdu 20% de pouvoir d’achat ! Et ça, c’est quelque chose qui est assez étonnant, d’avoir autant de manifestations dans les différents pays».
Un mois de novembre noir
Appel à manifester, le 9 novembre en Grèce et en Belgique, le 10 en France, le 11 en Bulgarie, le 26 aux Pays-Bas… En Allemagne, le puissant syndicat IG Metall de l’automobile et de la chimie a lancé des grèves préventives et annonce un mois de novembre noir. «On voit qu’il y a un mouvement social qui se développe partout en Europe, un peu moins dans les pays scandinaves. Moi qui suis les mouvements sociaux liés aux questions européennes depuis 30 ans, c’est quelque chose qui est du jamais vu», avoue Philippe Pochet.
Et le dialogue social entre le patronat et les syndicats apparaît bien difficile à amorcer. Pour Marc Botenga, eurodéputé belge la Gauche, le rapport de force initié est légitime, et la réponse européenne face à la crise que traversent les citoyens européens n’est pas à la hauteur.
«On voit effectivement et heureusement les travailleurs qui s’élèvent dans différents pays pour demander, revendiquer finalement leur dû. Parce qu’effectivement il y a une inflation importante, les gens sont terrifiés de voir arriver leurs factures de l’énergie. Et la question ici, est-ce que le monde politique, les gouvernements et l’UE prennent les mesures pour faire quelque chose, pour aider les gens».
La crise pour tout le monde
Chose que les citoyens européens ne voient pas. «Il y a la question par exemple du pouvoir d’achat, la question des salaires, les gens veulent une augmentation salariale. Ils y ont droit, précise l’eurodéputé belge, avant de poursuivre qu’il ne faut pas oublier que ce n’est pas la crise pour tout le monde. Les grandes entreprises européennes, que ce soit en Belgique ou dans d’autres pays n’ont jamais fait autant de profit, leurs marges brutes sont à des niveaux records».
Pour Sylvie Brunet, eurodéputée Renew, l’Europe amorce «des débuts de réponse». Et l’élue française de mettre en avant «la contribution de solidarité des énergéticiens», mais également «le plafonnement du tarif de l’électricité». Mais elle reconnaît qu’il faut aller plus loin. Elle est d’ailleurs favorable à la mise en place d’un «fonds de secours social dédié aux plus démunis». La proposition a commencé à être examinée la semaine dernière au parlement européen. Pour les 27, il s’agit d’agir vite afin d’apaiser les contestations sociales.
Selon de nombreux économistes, le plus dur pour l’Europe reste à venir. LE FMI (Fonds monétaire international) table sur 0,5% de croissance en 2023, avec un risque sérieux de récession pour l’Allemagne et l’Italie, les deux grandes puissances industrielles.
D’après publicsenat.fr
Un Européen sur quatre déclare être dans une situation précaire
Un Européen sur quatre déclare être dans une situation précaire, selon un sondage d’Ipsos dévoilé ce vendredi pour le compte du "Secours Populaire".
En effet, l’association qui vient en aide aux personnes dans le besoin a commandé une enquête dans 6 pays européens, la France, l’Allemagne, Grèce, Italie, Pologne et le Royaume-Uni, sur 6000 personnes du 17 juin au 6 juillet 2022.
Déclarant qu’il s’agit d’un premier sondage "Ipsos/Secours populaire français" au niveau européen pour connaître la perception de la pauvreté et de la précarité en Europe, le Secours Populaire explique vouloir connaître "la manière dont elle est définie et redoutée par les Européens, mais aussi vécue par une partie de la population".
Selon ce sondage, un Européen sur quatre déclare être dans une situation précaire. Par ailleurs, plus d’un Européen sur deux craint de basculer dans la précarité (55%). Ce taux grimpe même à 70% en Italie.
Si 64% des Européens déclarent ne plus savoir sur quelles dépenses faire des compromis (64%), le taux grimpe à 88% en Grèce, soit neuf citoyens sur dix.
Pour rappel, près de 3,5 millions de personnes en difficulté ont été soutenues par le Secours populaire en 2021 en France, en Europe et dans le monde.