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Clusters en conserveries : La FENIP réagit


Rédigé par Hajar LEBABI Mercredi 8 Juillet 2020

Après l’apparition de clusters dans quelques unités industrielles s’activant dans la pêche, la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des produits de la Pêche (FENIP) s’adresse au ministère de l’Intérieur. Dans cette optique, le Président de la FENIP, Hassan Sentissi, nous livre ses réflexions sur le sujet. Interview.



Hassan Sentissi El Idrissi, Président la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des produits de la Pêche (FENIP).
Hassan Sentissi El Idrissi, Président la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des produits de la Pêche (FENIP).
- Qu’est-ce qui a motivé la lettre que vous avez adressée au ministère de l’Intérieur ?
- Il n’y avait pas de problèmes pendant le confinement, puisque les marins ne sortaient pas et il n’y avait pas d’approvisionnement des unités. Maintenant que l’approvisionnement est plus ou moins revenu à la normale, certains cas positifs au Coronavirus ont fait leur apparition. Pourtant, il est important de souligner que toutes les unités, sans exception, ont pris la peine de faire attention et de suivre les recommandations des ministères de la Santé et de l’Intérieur. Mais, malheureusement, on ne peut pas tout prévoir, surtout que comme le montrent les statistiques, 90% des cas sont asymptomatiques. Ce sont donc des choses auxquelles il faut s’attendre. Ceci dit, les autorités ainsi que les opérateurs se sont rapidement rendu compte de la situation. Il ne faut pas oublier que nous sommes encore au début et que plusieurs mesures ont été prises pour éviter le pire.

- Sur quoi portait cette lettre et y a-t-il eu un retour de la part du ministère ?
- Dans cette lettre, nous exprimons notre adhésion à toutes les mesures préconisées par les autorités sanitaires. Ceci dit, nous demandons également aux responsables de redoubler de vigilance. Quand des cas sont détectés dans des usines, il ne faut isoler que les cas testés positifs sans pour autant fermer complètement l’usine. Les mesures imposées sont scrupuleusement respectées, mais, on ne peut pas tout contrôler. Si on ferme toutes les usines, l’impact sur le secteur sera fort pesant. Maintenant que notre message a été adressé, il faut laisser le temps aux responsables pour étudier la situation et prendre la bonne décision.

- Comment évaluez-vous cette situation ?
- Il ne faut pas s’alarmer de cette situation. Dans d’autres pays, le nombre de cas a dépassé les 40.000. Ce sont des choses qui risquent d’arriver, mais en revanche, il faut bien se préparer. Nous avons tous suivi les instructions, et si ce n’était pas le cas, la situation aurait été beaucoup plus catastrophique. 

- Après le cluster de Lalla Mimouna dans le Gharb et ses centaines de contaminations, il semble maintenant que les clusters apparus dans des conserveries auront un impact beaucoup plus important ? 
- C’est un élément qui est fortement lié à l’environnement. Dans le secteur de l’Agriculture, les gens travaillent dans un espace ouvert et ils sont beaucoup plus exposés aux rayons du soleil. Dans le secteur de la pêche et de la conserverie, les ouvriers travaillent sous un toit. C’est donc un espace qui pourrait maintenir la circulation du virus beaucoup plus longtemps, contrairement à l’agriculture, où le soleil contribue à éliminer les bactéries. C’est une donnée purement environnementale sur laquelle l’humain n’a pas vraiment son mot à dire.

- Vous avez eu un cluster dans votre usine, quels enseignements en avez-vous tiré ?
- Nous avons mis en oeuvre toutes les mesures pour empêcher l’apparition de cas dans notre unité. La conserverie DAMSA a réduit le nombre d’employés et nous les avons même répartis en deux équipes. Toutes les autres mesures ont également été prises. Malheureusement, il suffit qu’une personne ou deux y entrent pour infecter le reste. L’ouvrier travaille 4 ou 6 heures dans l’usine, mais nous ne pouvons pas le contrôler après le travail.

- Qu’est-ce qui explique le fait que les femmes dans ce secteur ont été plus victimes du virus ?
- Le secteur de la pêche et de la conserverie est un domaine plus ou moins féminin et donc dominé par une présence remarquable des femmes. Dans ce secteur, la main de la femme est meilleure que celle de l’homme, elle est considérée beaucoup plus fine. C’est ce qui fait que la majorité des personnes qui travaillent dans ce domaine sont des femmes. Cela explique logiquement le nombre élevé des cas positifs parmi la gent féminine.

Recueillis par Hajar LEBABI



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