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Comprenne qui pourra… Wa «Lfahem Yefhem»


Rédigé par Majd EL ATOUABI le Jeudi 9 Juillet 2020



Comprenne qui pourra… Wa «Lfahem Yefhem»
Le communiqué de presse annonçant la possibilité désormais ouverte aux citoyens marocains d’accéder au territoire national est un chef-d’œuvre de l’art subtil de la communication gouvernementale volontairement lacunaire.

Les mots, les verbes et les tournures de phrases semblent y avoir été soupesés, calibrés et sélectionnés pour dire sans trop dire, expliquer sans trop s’engager et avancer sans trop s’exposer.

Tout y est question d’abstraction dans une sorte d’adaptation communicationnelle du dicton marocain «Lfahem Yefhem».

Ce qu’on comprend d’emblée, c’est qu’il ne s’agit nullement d’une réouverture des frontières nationales, mais d’un simple couloir ouvert pour rapatrier les Marocains encore bloqués à l’étranger (étudiants y compris), les résidents étrangers au Maroc et hypothétiquement (puisque rien n’est sûr) pour permettre aux Marocains du monde qui veulent faire un saut au bled d’y venir.

En revanche, pour les Marocains résidant au Maroc qui projetaient un déplacement à l’étranger pour l’une ou l’autre raison, ils auront compris qu’ils devaient remettre leurs projets à une date ultérieure, le temps que les choses se calment et que le pays renfloue ses réserves en devises.

L’autre évidence, c’est qu’en dehors des étrangers résidant au Maroc, les touristes ne sont pas concernés par cette ouverture partielle des frontières, ce qui est en soi paradoxal pour un pays qui essaie tant bien que mal de retenir et d’attirer des devises.

On comprend enfin que le retour par voie terrestre via les présides occupés de Sebta et de Mellilia, ou par voie maritime via les ports espagnols d’Algésiras et de Tarifa, n’est pas possible non plus.

Tout en posant un sacré problème de logistique aux Marocains bloqués en Espagne avec leurs véhicules et qui se retrouvent obligés de passer par les ports de Sète en France et de Gênes en Italie, d’où les prix des traversées s’annoncent fort salés, cette mesure semble également vouloir dissuader un afflux trop important des Marocains du monde et notamment d’Espagne, qui veulent passer l’Aïd El Kbir au Maroc et à qui on suggère, sans le dire, de rester cet été bien au chaud dans leurs pays de résidence.

Comme pour les touristes, le résultat d’une telle démarche, si elle s’avère véridique, c’est encore une fois de priver le pays de rentrées de devises qu’il convoite en ces temps de vaches maigres… Comprenne qui pourra, on vous dit !

Majd EL ATOUABI



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