Durant la dernière décennie, le Maroc a entrepris plusieurs réformes ayant pour ambition d’asseoir les bases d’un développement territorial équilibré, particulièrement en prenant la voie de la régionalisation avancée, où le processus de décentralisation et de déconcentration joue un rôle fondamental.
Il est de notoriété publique que ces réformes ont permis d’insuffler un élan supplémentaire à la dynamique des territoires, néanmoins, il faut se rendre à l’évidence que ces réformes n’ont pas réussi à corriger les disparités territoriales dans la mesure où la richesse nationale demeure portée par un nombre réduit de régions.
Ce constat qui a été avancé à maintes reprises par le Parti de l’Istiqlal durant ce dernier mandat législatif vient d’être corroboré par une note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux comptes régionaux de 2019. Trois régions sur douze comptent pour près de 60% du PIB en 2019, selon l’institution, qui précise que six régions sur douze ont un PIB nominal par habitant inférieur à la moyenne nationale. Les écarts de richesse entre régions et à l’intérieur de chaque région reflètent, en grande partie, les disparités en termes de dotations de capital humain et de ressources naturelles.
Dans son rapport présenté dernièrement devant le Souverain, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement a expliqué que ces écarts sont aggravés par une répartition inégale des infrastructures économiques et sociales, et par la difficulté à attirer ou à garder les compétences et les talents dont elles ont besoin. Ils reflètent également une faible capacité à exploiter au mieux les potentiels des territoires, en lien avec des retards et des résistances à la territorialisation des politiques économiques et au transfert vers les régions des compétences relatives aux services publics.
Trois régions créent plus que la moitié de la richesse nationale
Les disparités en matière de création de richesses ont augmenté entre les régions, soulève le HCP, indiquant que la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est passée de 62,7 milliards de dirhams en 2018 à 63,9 milliards de dirhams en 2019. Les régions de Casablanca-Settat, Rabat- Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont représenté 58% du Produit Intérieur Brut (PIB) à prix courants pour 2019, selon le Haut- Commissariat au Plan (HCP). En premier lieu, Casablanca-Settat a détenu 31,8% de la richesse nationale, tandis que Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont contribué respectivement à 15,3% et 10,9%.
Puis, viennent les cinq régions ayant produit 34,7% du PIB, à savoir Marrakech-Safi, Fès-Meknès, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et l’Oriental. Toutefois, les régions de Drâa-Tafilalet et les trois régions du Sud n’ont contribué qu’à hauteur de 7,1% à la création du PIB, a fait savoir le HCP dans une note d’information relative aux comptes régionaux de l’année 2019.
Six régions avec un PIB/ habitant supérieur à la moyenne nationale
Par ailleurs, Six régions ont présenté, en 2019, un PIB par habitant supérieur à la moyenne nationale qui s’est située à 32.394 dirhams, selon le rapport. Il s’agit des régions de Dakhla-Oued Ed-Dahab (86.166 DH), de Laâyoune Sakia El Hamra (51.202 DH), de Casablanca-Settat (50.075 DH), de Guelmim-Oued Noun (38.858 DH), de Rabat-Salé- Kénitra (36.596 DH), et de Tanger- Tétouan-Al Hoceima (33.367 DH), fait savoir le HCP. Dans les autres régions, le PIB par habitant s’est situé entre 17.971 DH, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 27.197 DH dans Souss-Massa. La dispersion du PIB par habitant est en augmentation.
L’écart absolu moyen est passé de 13.106 DH en 2018 à 13.115 DH en 2019. Les comptes régionaux de 2019 font aussi ressortir des disparités des taux de croissance du PIB entre les régions. Sept régions ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (2,6%). Il s’agit de Guelmim-Oued Noun (7,1%), de Laâyoune Sakia El Hamra (7%), Drâa-Tafilalet (5,8%), de Béni Mellal-Khénifra (5,6%), de l’Oriental (5,5%), de Dakhla-Oued Ed-Dahab (4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (3,8%).
La région de Marrakech-Safi a marqué un taux de croissance, proche de la moyenne nationale, de 2,8%. Les quatre régions restantes ont présenté des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale ; allant de 2,3% dans Souss-Massa à 0,6% dans Rabat-Salé-Kénitra. En outre, 22,6% de la croissance nationale est à mettre à l’actif de Casablanca-Settat dont la contribution à la croissance du PIB a été de 0,6 point.
Les deux régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Béni Mellal-Khénifra ont participé successivement de 15,6% et 12,3% à la croissance du PIB en volume, soit 0,4 point et 0,3 point. Les neuf régions restantes ont contribué pour 50% de la croissance enregistrée en 2019 soit 1,3 point.
En outre, le HCP indique que Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) des dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) au niveau national, avec 25% , 14,8% et 11,7%, respectivement. Celles de Tanger Tétouan-Al Hoceima et de Marrakech-Safi ont détenu une part de 22,6% des DCFM, répartie respectivement à 11,4% et 11,2%. Les sept régions restantes ont contribué pour près d’un quart (25,9%) aux DCFM, avec des apports compris entre 0,7% pour la région de Dakhla-Oued-Ed- Dahab et 7,2% pour la région de Souss-Massa.
Dans ces conditions, les disparités des dépenses de consommation se sont légèrement creusées. L’écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 35,4 milliards de dirhams (MMDH) en 2019 au lieu de 34,4 MMDH en 2018. Rapportées à la population, les dépenses de consommation finale des ménages affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (18.381 DH en 2019) dans six régions. Il s’agit de Dakhla- Oued-Ed-Dahab (26.554 DH), de Casablanca-Settat (22.401 DH), de Rabat-Salé-Kénitra (20.064 DH), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (19.809 DH), de Laâyoune Sakia El Hamra (19.652 DH) et de l’Oriental (18.849 DH).
Dans les autres régions, les dépenses de consommation par habitant passent d’un minimum de 12.752 DH (Drâa-Tafilalet) à 17.456 DH (Fès-Meknès). A cet effet, la dispersion des dépenses de consommation finale des ménages par tête a enregistré une légère hausse. L’écart absolu moyen est passé de 2.856 DH en 2018 à 2.880 DH en 2019.
Il est de notoriété publique que ces réformes ont permis d’insuffler un élan supplémentaire à la dynamique des territoires, néanmoins, il faut se rendre à l’évidence que ces réformes n’ont pas réussi à corriger les disparités territoriales dans la mesure où la richesse nationale demeure portée par un nombre réduit de régions.
Ce constat qui a été avancé à maintes reprises par le Parti de l’Istiqlal durant ce dernier mandat législatif vient d’être corroboré par une note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux comptes régionaux de 2019. Trois régions sur douze comptent pour près de 60% du PIB en 2019, selon l’institution, qui précise que six régions sur douze ont un PIB nominal par habitant inférieur à la moyenne nationale. Les écarts de richesse entre régions et à l’intérieur de chaque région reflètent, en grande partie, les disparités en termes de dotations de capital humain et de ressources naturelles.
Dans son rapport présenté dernièrement devant le Souverain, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement a expliqué que ces écarts sont aggravés par une répartition inégale des infrastructures économiques et sociales, et par la difficulté à attirer ou à garder les compétences et les talents dont elles ont besoin. Ils reflètent également une faible capacité à exploiter au mieux les potentiels des territoires, en lien avec des retards et des résistances à la territorialisation des politiques économiques et au transfert vers les régions des compétences relatives aux services publics.
Trois régions créent plus que la moitié de la richesse nationale
Les disparités en matière de création de richesses ont augmenté entre les régions, soulève le HCP, indiquant que la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est passée de 62,7 milliards de dirhams en 2018 à 63,9 milliards de dirhams en 2019. Les régions de Casablanca-Settat, Rabat- Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont représenté 58% du Produit Intérieur Brut (PIB) à prix courants pour 2019, selon le Haut- Commissariat au Plan (HCP). En premier lieu, Casablanca-Settat a détenu 31,8% de la richesse nationale, tandis que Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont contribué respectivement à 15,3% et 10,9%.
Puis, viennent les cinq régions ayant produit 34,7% du PIB, à savoir Marrakech-Safi, Fès-Meknès, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et l’Oriental. Toutefois, les régions de Drâa-Tafilalet et les trois régions du Sud n’ont contribué qu’à hauteur de 7,1% à la création du PIB, a fait savoir le HCP dans une note d’information relative aux comptes régionaux de l’année 2019.
Six régions avec un PIB/ habitant supérieur à la moyenne nationale
Par ailleurs, Six régions ont présenté, en 2019, un PIB par habitant supérieur à la moyenne nationale qui s’est située à 32.394 dirhams, selon le rapport. Il s’agit des régions de Dakhla-Oued Ed-Dahab (86.166 DH), de Laâyoune Sakia El Hamra (51.202 DH), de Casablanca-Settat (50.075 DH), de Guelmim-Oued Noun (38.858 DH), de Rabat-Salé- Kénitra (36.596 DH), et de Tanger- Tétouan-Al Hoceima (33.367 DH), fait savoir le HCP. Dans les autres régions, le PIB par habitant s’est situé entre 17.971 DH, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 27.197 DH dans Souss-Massa. La dispersion du PIB par habitant est en augmentation.
L’écart absolu moyen est passé de 13.106 DH en 2018 à 13.115 DH en 2019. Les comptes régionaux de 2019 font aussi ressortir des disparités des taux de croissance du PIB entre les régions. Sept régions ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (2,6%). Il s’agit de Guelmim-Oued Noun (7,1%), de Laâyoune Sakia El Hamra (7%), Drâa-Tafilalet (5,8%), de Béni Mellal-Khénifra (5,6%), de l’Oriental (5,5%), de Dakhla-Oued Ed-Dahab (4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (3,8%).
La région de Marrakech-Safi a marqué un taux de croissance, proche de la moyenne nationale, de 2,8%. Les quatre régions restantes ont présenté des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale ; allant de 2,3% dans Souss-Massa à 0,6% dans Rabat-Salé-Kénitra. En outre, 22,6% de la croissance nationale est à mettre à l’actif de Casablanca-Settat dont la contribution à la croissance du PIB a été de 0,6 point.
Les deux régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Béni Mellal-Khénifra ont participé successivement de 15,6% et 12,3% à la croissance du PIB en volume, soit 0,4 point et 0,3 point. Les neuf régions restantes ont contribué pour 50% de la croissance enregistrée en 2019 soit 1,3 point.
En outre, le HCP indique que Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) des dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) au niveau national, avec 25% , 14,8% et 11,7%, respectivement. Celles de Tanger Tétouan-Al Hoceima et de Marrakech-Safi ont détenu une part de 22,6% des DCFM, répartie respectivement à 11,4% et 11,2%. Les sept régions restantes ont contribué pour près d’un quart (25,9%) aux DCFM, avec des apports compris entre 0,7% pour la région de Dakhla-Oued-Ed- Dahab et 7,2% pour la région de Souss-Massa.
Dans ces conditions, les disparités des dépenses de consommation se sont légèrement creusées. L’écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 35,4 milliards de dirhams (MMDH) en 2019 au lieu de 34,4 MMDH en 2018. Rapportées à la population, les dépenses de consommation finale des ménages affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (18.381 DH en 2019) dans six régions. Il s’agit de Dakhla- Oued-Ed-Dahab (26.554 DH), de Casablanca-Settat (22.401 DH), de Rabat-Salé-Kénitra (20.064 DH), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (19.809 DH), de Laâyoune Sakia El Hamra (19.652 DH) et de l’Oriental (18.849 DH).
Dans les autres régions, les dépenses de consommation par habitant passent d’un minimum de 12.752 DH (Drâa-Tafilalet) à 17.456 DH (Fès-Meknès). A cet effet, la dispersion des dépenses de consommation finale des ménages par tête a enregistré une légère hausse. L’écart absolu moyen est passé de 2.856 DH en 2018 à 2.880 DH en 2019.
Kawtar CHAAT
L’écart de pauvreté urbaine-rurale au Maroc
Bien que l’économie nationale se soit améliorée ces dernières années, cette croissance économique ne concerne pas les zones urbaines et rurales de manière égale. L’écart de pauvreté urbaine-rurale au Maroc est l’un des problèmes les plus complexes du pays. Les grandes villes du Maroc, à savoir Casablanca et Rabat, sont en train de devenir des centres économiques florissants, attirant des entreprises et des touristes du monde entier. Simultanément, les Communautés rurales et agraires du Maroc se sont retrouvées coincées avec un accès limité aux produits de base modernes. Selon la dernière Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages du HCP, l’incidence de la pauvreté est plus élevée en milieu rural (9,5%) qu’en milieu urbain (1,6%).