La liste des 2.081 retenus à l’oral, sur plus de 70.000 candidats ayant passé l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat, a suscité la polémique sur les réseaux sociaux. Et pour cause, bon nombre de ces aspirants avocats portent le même nom que des avocats connus, des hommes politiques et même celui du ministre de la Justice. Ces troublantes observations ont tôt fait de réveiller les vieux démons du favoritisme et du copinage. Cet examen, censé incarner la méritocratie et l’égalité des chances, a-t-il été biaisé, dans le but de privilégier certains candidats au détriment d’autres ?
La récente mobilisation des avocats contre le changement de leur régime fiscal a donné aux Marocains l’impression que ce corps de métier était en fait une coterie, dont le seul objectif est de défendre ses intérêts et de se perpétuer à travers les générations. Mais un autre élément sociologique peut expliquer cette prédominance des “fils de” dans cette liste: les chiens ne font pas des chats, et les avocats comme les médecins, les notaires ou les architectes, ont tendance à préparer consciemment ou inconsciemment leur descendance à exercer le même métier qu’eux. En plus des conditions intellectuelles et éducatives, ils les initient aux ficelles du métier, leur ouvrent leurs carnets d’adresses et les préparent parfois dès l’enfance pour qu’ils puissent reprendre le cabinet familial et faire perdurer ainsi cet atavisme professionnel de génération en génération.
Cela n’exclut aucunement qu’il puisse y avoir quelques coups de pouce, de piston ou de «Baksahbisme» par-ci, par-là. Mais ces accusations de favoritisme tous azimuts doivent être relativisées, ne serait-ce que parce qu’elles créent un sentiment de défaitisme et de fatalisme général parmi bon nombre de Marocains. Notamment ceux qui estiment que quoi qu’ils fassent, les dés sont de toute façon pipés, et que donc il ne sert à rien de multiplier les efforts et les sacrifices pour accéder à certains métiers ou à certains postes. Un sentiment à ne pas prendre à la légère puisqu’il condamne des générations entières à l’abandon, à la léthargie ou, pire, à la rancœur.
Regagner la confiance en la méritocratie et l’égalité des chances passe par l’instauration d’un véritable sentiment de «Niya» envers les processus de sélection. Une confiance loin d’être aveugle car tributaire de la mise en place de garde-fous efficaces et de protocoles clairs et définis pour l’organisation des concours quels qu’ils soient, de l’établissement des épreuves, en passant par le déroulement des examens, la notation, jusqu’à la proclamation des résultats.
La récente mobilisation des avocats contre le changement de leur régime fiscal a donné aux Marocains l’impression que ce corps de métier était en fait une coterie, dont le seul objectif est de défendre ses intérêts et de se perpétuer à travers les générations. Mais un autre élément sociologique peut expliquer cette prédominance des “fils de” dans cette liste: les chiens ne font pas des chats, et les avocats comme les médecins, les notaires ou les architectes, ont tendance à préparer consciemment ou inconsciemment leur descendance à exercer le même métier qu’eux. En plus des conditions intellectuelles et éducatives, ils les initient aux ficelles du métier, leur ouvrent leurs carnets d’adresses et les préparent parfois dès l’enfance pour qu’ils puissent reprendre le cabinet familial et faire perdurer ainsi cet atavisme professionnel de génération en génération.
Cela n’exclut aucunement qu’il puisse y avoir quelques coups de pouce, de piston ou de «Baksahbisme» par-ci, par-là. Mais ces accusations de favoritisme tous azimuts doivent être relativisées, ne serait-ce que parce qu’elles créent un sentiment de défaitisme et de fatalisme général parmi bon nombre de Marocains. Notamment ceux qui estiment que quoi qu’ils fassent, les dés sont de toute façon pipés, et que donc il ne sert à rien de multiplier les efforts et les sacrifices pour accéder à certains métiers ou à certains postes. Un sentiment à ne pas prendre à la légère puisqu’il condamne des générations entières à l’abandon, à la léthargie ou, pire, à la rancœur.
Regagner la confiance en la méritocratie et l’égalité des chances passe par l’instauration d’un véritable sentiment de «Niya» envers les processus de sélection. Une confiance loin d’être aveugle car tributaire de la mise en place de garde-fous efficaces et de protocoles clairs et définis pour l’organisation des concours quels qu’ils soient, de l’établissement des épreuves, en passant par le déroulement des examens, la notation, jusqu’à la proclamation des résultats.
Soufiane CHAHID