« L’appréciation de la conjoncture économique nationale, en référence aux derniers indicateurs disponibles, fait état d’une forte diminution de l’activité économique en 2020, influencée par la forte contraction enregistrée au deuxième trimestre ayant coïncidé avec l’arrêt total ou partiel de l’activité dans plusieurs secteurs économiques ». Ce constat, relevé depuis un certain temps déjà, émane, cette fois, de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) qui, dans sa note de conjoncture du mois d’août, se réfère aux dernières tendances pour juger de l’activité économique post confinement.
Des perspectives incertaines
S’appuyant sur une série d’indicateurs conjoncturels pour examiner l’évolution de la situation économique et financière nationale au cours des derniers mois, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières fait savoir que celle-ci dégage des signes de reprise graduelle dans plusieurs branches d’activité, avec, toutefois, une persistance des tensions récessives dans certains secteurs fortement sensibles dont le tourisme et des perspectives incertaines liées aux risques de nouvelles vagues de contagion.
Activités tertiaires en stand-by
A ce titre, il est vrai que les opérateurs fondent beaucoup d’espoir sur les éventuelles retombées du contrat-programme 2020-2022, signé le 03 août 2020, au profit du secteur touristique pour la relance post-Covid 19 et afin qu’il retrouve ses performances d’avant crise.
En attendant, le secteur touristique, dont la valeur ajoutée a affiché une baisse de 7% au titre du premier trimestre 2020, peine à se redresser et continue d’afficher une chute libre au niveau de ses recettes. Celles-ci ont cumulé une baisse de 71,7% au titre du deuxième trimestre 2020, soit une perte de 11,8 milliards de dirhams. Au terme des six premiers mois de 2020, ce recul est de 33,2% ou de 11,1 milliards de dirhams.
La même tendance est observée au niveau des arrivées touristiques dont le nombre s’est replié de 63% à fin juin 2020 et celui des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés de 59%. Pour le mois de juin, le nombre des nuitées réalisées s’est établi à 68.199, en retrait de 97% en une année.
Au titre de l’année 2020, l’estimation de l’Organisation Mondiale du Tourisme de l’impact Covid 19 sur l’activité au niveau du marché marocain fait état d’une baisse de 69% pour les arrivées touristiques, de 60% pour les recettes en devises et d’environ 50% de perte d’emplois. Et ce, au moment où le retrait du flux des arrivées internationales est estimé entre 60% et 80%, ce qui aboutirait à une baisse des dépenses touristiques mondiales allant de 800 à 1000 milliards de dollars, soit -60% par rapport à l’année précédente.
Des ventes de ciment en net repli
La situation qui prévaut au niveau des BTP n’est guère meilleure.
Les chiffres de la DEPF révèlent qu’au cours du mois de juillet 2020, le secteur du BTP a enregistré une nouvelle baisse des ventes de ciment (-24,1%), occasionnée habituellement par les vacances relatives à la fête de l’Aïd Al-Adha ayant coïncidé avec ce mois, et ce, après la hausse notable enregistrée un mois plus tôt (+33%), en lien avec les mesures d’assouplissement du confinement à partir du 11 juin.
Cette évolution a porté le retrait des livraisons de ciment à -19,5% à fin juillet 2020, après -17,8% un mois plus tôt et +3,3% il y a une année. Concernant les opérations de financement du secteur immobilier telles que présentées par la DEPF, elles ont connu une légère accélération au terme des six premiers mois de 2020 par rapport au mois précédent, soit une hausse, en glissement annuel, de l’encours global des crédits accordés au secteur de l’immobilier de 1,6%, après +1% à fin mai 2020 et +3,3% un an plus tôt, portée par l’amélioration de l’encours des crédits alloués à l’habitat de 1,8% (après +1,1% et +4,9%) et des crédits attribués à la promotion immobilière de 0,4% (après +0,1% et -0,6%).
contreperformance de la consommation des ménages
Au niveau de la demande intérieure, la consommation des ménages, qui, normalement, contribue le plus à la croissance économique, a été, elle aussi, impactée par la baisse des revenus ruraux et par les retombées négatives de la crise sanitaire sur les autres catégories de revenus des ménages.
En gros, la consommation des ménages, impactés par la baisse de leurs revenus, le changement de leur mode de consommation dans le contexte de crise et la succession de deux mauvaises années agricoles, aurait affiché une contreperformance en 2020.
Forte baisse des opportunités de travail
Ce contexte n’a pas manqué d’impacter le marché de l’emploi et les opportunités de travail et de revenu qu’il procure. A ce titre, la DEPF indique que le taux de chômage a atteint, durant le deuxième trimestre 2020, 12,3%, en augmentation de 4,2 points par rapport à l’année précédente. Et que dans les villes, ce taux s’est situé à 15,6%, après 11,7% un an plus tôt et à 7,2% en zones rurales, après 3%. En détails, cette augmentation du taux de chômage a été enregistrée exclusivement parmi les personnes ayant déjà travaillé, dont la plus forte a été importante parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+11,2 points à 33,4%). Et durant la période marquée par le prolongement du confinement total jusqu’au 11 juin 2020, le volume de l’emploi a enregistré une perte de 589.000 postes, résultant d’une baisse de 520.000 postes en milieu rural et de 69.000 postes en milieu urbain, contre une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois dernières années.
Selon la DEPF, l’emploi rémunéré aurait canalisé 264.000 des postes perdus au niveau national (-31.000 postes en milieu urbain et -233.000 en milieu rural). Quant à l’emploi non rémunéré, il s’est contracté de 325.000 postes, conséquence d’une perte de 38.000 emplois en zones urbaines et de 287.000 en zones rurales. Enfin, cette évolution aurait concerné tous les secteurs d’activité, notamment l’agriculture, forêt et pêche (-477.000 postes), les services (-30.000 postes), l’industrie, y compris l’artisanat (-69.000 postes) et, de manière moins prononcée, le BTP (-9.000 postes).
Des perspectives incertaines
S’appuyant sur une série d’indicateurs conjoncturels pour examiner l’évolution de la situation économique et financière nationale au cours des derniers mois, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières fait savoir que celle-ci dégage des signes de reprise graduelle dans plusieurs branches d’activité, avec, toutefois, une persistance des tensions récessives dans certains secteurs fortement sensibles dont le tourisme et des perspectives incertaines liées aux risques de nouvelles vagues de contagion.
Activités tertiaires en stand-by
A ce titre, il est vrai que les opérateurs fondent beaucoup d’espoir sur les éventuelles retombées du contrat-programme 2020-2022, signé le 03 août 2020, au profit du secteur touristique pour la relance post-Covid 19 et afin qu’il retrouve ses performances d’avant crise.
En attendant, le secteur touristique, dont la valeur ajoutée a affiché une baisse de 7% au titre du premier trimestre 2020, peine à se redresser et continue d’afficher une chute libre au niveau de ses recettes. Celles-ci ont cumulé une baisse de 71,7% au titre du deuxième trimestre 2020, soit une perte de 11,8 milliards de dirhams. Au terme des six premiers mois de 2020, ce recul est de 33,2% ou de 11,1 milliards de dirhams.
La même tendance est observée au niveau des arrivées touristiques dont le nombre s’est replié de 63% à fin juin 2020 et celui des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés de 59%. Pour le mois de juin, le nombre des nuitées réalisées s’est établi à 68.199, en retrait de 97% en une année.
Au titre de l’année 2020, l’estimation de l’Organisation Mondiale du Tourisme de l’impact Covid 19 sur l’activité au niveau du marché marocain fait état d’une baisse de 69% pour les arrivées touristiques, de 60% pour les recettes en devises et d’environ 50% de perte d’emplois. Et ce, au moment où le retrait du flux des arrivées internationales est estimé entre 60% et 80%, ce qui aboutirait à une baisse des dépenses touristiques mondiales allant de 800 à 1000 milliards de dollars, soit -60% par rapport à l’année précédente.
Des ventes de ciment en net repli
La situation qui prévaut au niveau des BTP n’est guère meilleure.
Les chiffres de la DEPF révèlent qu’au cours du mois de juillet 2020, le secteur du BTP a enregistré une nouvelle baisse des ventes de ciment (-24,1%), occasionnée habituellement par les vacances relatives à la fête de l’Aïd Al-Adha ayant coïncidé avec ce mois, et ce, après la hausse notable enregistrée un mois plus tôt (+33%), en lien avec les mesures d’assouplissement du confinement à partir du 11 juin.
Cette évolution a porté le retrait des livraisons de ciment à -19,5% à fin juillet 2020, après -17,8% un mois plus tôt et +3,3% il y a une année. Concernant les opérations de financement du secteur immobilier telles que présentées par la DEPF, elles ont connu une légère accélération au terme des six premiers mois de 2020 par rapport au mois précédent, soit une hausse, en glissement annuel, de l’encours global des crédits accordés au secteur de l’immobilier de 1,6%, après +1% à fin mai 2020 et +3,3% un an plus tôt, portée par l’amélioration de l’encours des crédits alloués à l’habitat de 1,8% (après +1,1% et +4,9%) et des crédits attribués à la promotion immobilière de 0,4% (après +0,1% et -0,6%).
contreperformance de la consommation des ménages
Au niveau de la demande intérieure, la consommation des ménages, qui, normalement, contribue le plus à la croissance économique, a été, elle aussi, impactée par la baisse des revenus ruraux et par les retombées négatives de la crise sanitaire sur les autres catégories de revenus des ménages.
En gros, la consommation des ménages, impactés par la baisse de leurs revenus, le changement de leur mode de consommation dans le contexte de crise et la succession de deux mauvaises années agricoles, aurait affiché une contreperformance en 2020.
Forte baisse des opportunités de travail
Ce contexte n’a pas manqué d’impacter le marché de l’emploi et les opportunités de travail et de revenu qu’il procure. A ce titre, la DEPF indique que le taux de chômage a atteint, durant le deuxième trimestre 2020, 12,3%, en augmentation de 4,2 points par rapport à l’année précédente. Et que dans les villes, ce taux s’est situé à 15,6%, après 11,7% un an plus tôt et à 7,2% en zones rurales, après 3%. En détails, cette augmentation du taux de chômage a été enregistrée exclusivement parmi les personnes ayant déjà travaillé, dont la plus forte a été importante parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+11,2 points à 33,4%). Et durant la période marquée par le prolongement du confinement total jusqu’au 11 juin 2020, le volume de l’emploi a enregistré une perte de 589.000 postes, résultant d’une baisse de 520.000 postes en milieu rural et de 69.000 postes en milieu urbain, contre une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois dernières années.
Selon la DEPF, l’emploi rémunéré aurait canalisé 264.000 des postes perdus au niveau national (-31.000 postes en milieu urbain et -233.000 en milieu rural). Quant à l’emploi non rémunéré, il s’est contracté de 325.000 postes, conséquence d’une perte de 38.000 emplois en zones urbaines et de 287.000 en zones rurales. Enfin, cette évolution aurait concerné tous les secteurs d’activité, notamment l’agriculture, forêt et pêche (-477.000 postes), les services (-30.000 postes), l’industrie, y compris l’artisanat (-69.000 postes) et, de manière moins prononcée, le BTP (-9.000 postes).
N. BATIJE