L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Design et mode : En plein Casablanca, une nouvelle académie verra le jour


Rédigé par Siham MDIJI Mardi 22 Février 2022

Le gouvernement vient d’adopter un projet de décret relatif à la création d’une nouvelle académie de la mode à Casablanca. Un autre pas franchi vers la promotion du textile au Maroc. Détails.



La mode demeure un secteur aux abois qui nécessite une refonte globale et des réformes structurelles, notamment dans l’offre éducative proposée par les secteurs public et privé. Conscient de son importance, le Maroc passe à la vitesse supérieure en multipliant, aujourd’hui, les académies et les écoles spécialisées en la matière. C’est ainsi qu’une nouvelle académie verra, bientôt, le jour à Casablanca.

Selon un communiqué du ministère de l’inclusion économique, de la petite entreprise, du travail et des compétences, la nouvelle académie, implantée en pleine métropole, sera gérée par l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH). Cette dernière aura pour mission la formation de techniciens spécialisés en design et stylisme de mode, en modélisme et créatif industriel et en commerce lié à la mode.

Présenté par le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, du travail et des compétences, Younes Sekkouri, ce projet est une concrétisation de la décision de mise en place d’un établissement de formation dans le domaine de la création et de la mode, dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle, a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier par visioconférence sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Des compétences en herbe dans le domaine de la mode

L’académie sera chargée de la formation de techniciens en cours d’emploi, du conseil technique aux entreprises et de la diffusion d’informations relatives au domaine de la création et de la mode en faveur de ces dernières, en plus de la valorisation de la création au Maroc à travers l’organisation notamment d’événements portant sur les arts appliqués, l’art de vivre marocain et la mode.

La nouvelle institution, dont le décret de création a été approuvé en Conseil de gouvernement, accueillera 250 stagiaires par an et sera destinée à former des compétences dans les différents domaines de la mode. Issue de la signature du Pacte National pour l’émergence industrielle, signé le 13 février 2009 devant le Roi Mohammed VI, elle est le fruit d’un partenariat public-privé entre l’AMITH et plusieurs départements ministériels.

Ledit projet, en plus du développement de la culture de l’innovation et de la création, permettra de créer des compétences créatives capables de relever le défi du développement industriel pour les secteurs du textile et de l’habillement. Un objectif qui s’inscrit dans la vision « Textile 2035 » de l’AMITH.

Il s’agit, selon le vice-président de l’Association, Jalil Skalli, d’une vision qui a pour ambition de révolutionner le secteur pour répondre de manière rapide et compétitive aux demandeurs, aux donneurs d’ordre et aux marchés cibles. « La vision à l’horizon 2035, composée de 10 résolutions, permet de garantir le maintien de l’importance du textile dans l’industrie et l’économie marocaine ainsi que de révolutionner le secteur pour qu’il continue à répondre de manière rapide et compétitive aux demandeurs, aux donneurs d’ordre et aux marchés cibles », a dit M. Skalli.

Vers la promotion du textile

Le Maroc se dote d’atouts à savoir une position géostratégique et un savoir-faire reconnu avec 6 filières de référence, notamment la maille, le denim et la chaine de trame. Malgré la crise sanitaire, diverses opportunités se présentent pour le secteur, a indiqué la Directrice Générale de l’AMITH, Fatima-Zahra Alaoui. Il s’agit, selon elle, de l’essor de la mode éthique et durable, la taxe carbone européenne et l’innovation au service d’une industrie textile 4.0.

A travers la nouvelle vision, « nous voulons faire de l’industrie textile marocaine une plateforme durable et compétitive grâce à quatre leviers pour réussir cette mutation à savoir l’agilité, l’innovation, la qualité et l’éco-responsabilité », a-t-elle précisé. A l’horizon 2035, l’AMITH ambitionne notamment d’augmenter la valeur des exportations marocaines à 60 milliards de dirhams (MMDH), et porter la part des exportations marocaines sur les marchés d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord à 20% du total des exportations, a fait savoir Mme Alaoui.


Siham MDIJI

L'info...Graphie

Design et mode : En plein Casablanca, une nouvelle académie verra le jour

Emploi


La crise impacte les journalistes

D’une crise sanitaire, la pandémie de la COVID-19 a évolué vers une crise économique et une crise de l’emploi. Le confinement et les mesures barrières mis en place se sont traduits essentiellement par des arrêts temporaires ou définitifs d’activité, une baisse des ventes et du chiffre d’affaires dans la quasi-totalité des secteurs.

Selon le bilan d’application de la convention collective relative au secteur de la presse qui a été finalisé par le Syndicat national de la presse, ce sont 68,5% des journalistes qui ont été impactés négativement par la crise sanitaire.

En plus de non-paiement des salaires ou leur réduction, le syndicat cite aussi « le travail en dehors des horaires légaux du travail pour plus de 60% des journalistes, tandis que 31% ont travaillé à distance. Pour les salaires, le bilan du syndicat indique que la baisse des salaires a touché plus de 51% des journalistes, et les licenciements ont atteint des niveaux inquiétants, soit 71%.

D’un autre côté, le syndicat a aussi conclu que 30% des journalistes ne bénéficient pas des avantages conférés par la convention collective.
 

Marché de l’emploi


Quels sont les profils les plus convoités et à quels salaires ?
 
Michael Page Maroc, le spécialiste du recrutement et de l’intérim, vient de partager son guide « l’aperçu du marché du travail dans un environnement post-Covid». L’étude dévoile les salaires en vigueur depuis le début de la crise sanitaire et économique.

Certains profils très convoités par les entreprises bénéficient de rémunérations attractives. Mais rares sont ceux qui décrochent des salaires à six chiffres. Ceux qui y parviennent sont, selon le guide, les DRH pouvant aller jusqu’à 150.000 DH net par mois, les directeurs juridiques (jusqu’à 100.000 DH), les directeurs administratif et financier (jusqu’à 120.000 DH) et les directeurs commerciaux dans le high tech/software/hardware/web (jusqu’à 120.000 DH).

Le secteur de l’hôtellerie rémunère autant ces directeurs. En effet, un DG ou directeur d’exploitation peut toucher jusqu’à 100.000 DH tandis qu’un directeur régional, des exploitations ou des opérations gagne jusqu’à 120.000 DH. Ainsi, dans le secteur bancaire, les profils les plus demandés sont les gestionnaires de fonds, les Risk & compliance managers, les responsables contrôle de gestion ou encore les analystes de marchés.

Les compétences particulièrement prisées sont la conduite du changement, le partenariat d’affaires et la versatilité technique. Elles permettront au secteur de relever leur plus grand challenge, à savoir la transformation numérique. Pour les ingénieurs, stars du marché de l’emploi depuis quelques années, les fonctions les plus convoitées sont ingénieur et responsable maintenance, métiers R&D et directeur d’usine.

Le contexte sanitaire et économique invitant à la prudence a mené à une baisse remarquable en termes de projets et de recrutements. Toutefois, la reprise progressive de l’activité durant les derniers trimestres constitue un signal positif.
 

3 questions à Hicham Lahlou, designer international et architecte d’intérieur

Design et mode : En plein Casablanca, une nouvelle académie verra le jour

« Il faut élaborer une stratégie nationale du design, transversale à toutes les disciplines »
 
- Le design ou la mode ne sont quasiment pas enseignés au niveau des écoles d’architecture et des instituts spécialisés. Considérez-vous que le Maroc peine à se développer dans ce secteur ?

- Effectivement, aujourd’hui, le problème qui existe au Maroc tourne autour du fait que nous n’enseignons pas le fashion design ou le design intrinsèque au niveau universitaire, que ce soit dans le secteur privé ou public.

A l’échelle internationale, la mode est enseignée dans les grandes écoles qui, en plus, intègrent toutes les disciplines du design, à savoir le design de produit, le design industriel, le design automobile, etc. Nous sommes très en retard dans ce domaine, notamment en Afrique de l’Ouest et dans certains pays arabes.

Si nous voulons vraiment aller dans le sens du nouveau modèle de développement humain, je pense qu’il faut donner la chance à toute personne ayant une vocation artistique, tout en se basant sur ses créations et non pas ses diplômes, à pouvoir démontrer ses talents.


- A quel point cette décision peut participer au développement humain, économique et social du Royaume ?

- Je pense qu’il est plus que nécessaire de percevoir l’industrie de la mode comme un important levier socio-économique. Preuve en est certains pays comme l’Inde, la Chine, la Turquie ou encore la Corée du Sud qui ont, depuis plus d’une trentaine d’années, intégré le design dans leur cursus académique et réussissent dans ce domaine. Il faut, tout de même, que les politiques accordent de l’attention aux professionnels pour faire entendre la voix du design afin de développer ce secteur, en faisant des propositions et en donnant des idées créatrices, de nouvelles opportunités et perspectives.


- Le métier de créateur de mode est en pleine croissance. Comment peut-on faire pour amener les jeunes à s’y intéresser et à vouloir creuser davantage dans ce domaine ?

- Le Maroc regorge de nombreux talents, de jeunes qui s’intéressent de plus en plus à l’industrie de mode, et de créateurs mondialement connus. Il faut percevoir le design comme un acte stratégique et non seulement de la création et élaborer une stratégie nationale transversale en la matière.



Recueillis par S. MDIJI