Après l’enregistrement de nouveaux cas liés à la pandémie de la COVID-19 dans la ville de Tanger et la décision de resserrer les mesures de précaution dans certaines zones de la ville, les autorités publiques ont décidé que suite au non-respect des orientations de prévention adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, elles procéderont à la fermeture des quartiers qui constitueraient de nouveaux foyers d’infection. Dans ce sens, les mesures de contrôle seront renforcées et les entrées et sorties seront fermées, comme ce fut le cas dimanche à Tanger, où plusieurs quartiers ont été mis en mode lockdown.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur rappelle que les autorités publiques ont fermé, dans certaines régions, toute unité de production, de service ou de tourisme qui n’avait pas veillé au respect des règles du protocole sanitaire en vigueur. Le ministère souligne que, sur la base du suivi quotidien du niveau du respect des orientations préventives adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, et eu égard au développement de la situation épidémiologique dans notre pays en période estivale, un manque d’application a été observé chez certains à travers des comportements irresponsables portant atteinte aux mesures préventives et sanitaires annoncées par les autorités publiques. Celles-ci, prévient le communiqué, ne toléreront aucune légèreté dans le respect des mesures préventives adoptées, sous peine d’appliquer les dispositions répressives à l’encontre de toute personne qui violerait les règles établies.
Ce rétropédalage s’expliquerait par la volonté de maintenir accessible le port de Tanger ainsi que son aéroport qui ont été désigné pour accueillir un grand nombre de vols spéciaux ainsi que les ferries en provenance des ports programmés dans le cadre de la récente réouverture partiel des frontières nationales.
Le Coronavirus est loin d’être terminé. Certains pays sont encore confrontés à de grandes épidémies, mais même ceux qui contrôlent actuellement le virus craignent une «deuxième vague». Ceci semble être le cas pour le Maroc, mais faut-il vraiment craindre une réémergence d’une nouvelle vague du virus ? Sur ce sujet, les experts sont du même avis.
«L’épidémie est terminée»
Pour le chirurgien et parlementaire istiqlalien Allal Amraoui, l’apparition d’une nouvelle vague de la pandémie implique un reconfinement, chose qui est, à son sens, une option inenvisageable. «En revanche, la reconduction de l’état d’urgence sanitaire qui instaure un cadre de vigilance sanitaire, me semble plus que plausible et de surcroît nécessaire dans l’état actuel des choses», annonce M. Amraoui. «On a souvent entendu parler d’une deuxième vague, mais je tiens à préciser que le Maroc commence à peine à vivre la première vague de la pandémie. Cela ne signifie nullement que nous devons nous refermer sur nousmêmes, mais, bien au contraire, accepter de cohabiter avec le virus pour mieux le combattre», souligne-t-il. «Cela ne veut pas dire également que le confinement édicté en début de pandémie, pour une trop longue période certes, était une erreur. Loin s’en faut, puisque cette mesure nous a évité une hécatombe comparable à celle de l’Espagne et de l’Italie».
Pour Yoram Lass, médecin, chercheur, scientifique et ancien politicien israélien, les gouvernements doivent comprendre le fait que la pandémie est terminée. «Le virus n’a plus de force, il est mort», annonce-t-il. En effet, le nombre croissant des cas liés à la pandémie est conditionné par le nombre des analyses effectuées. «Plus on en fait, plus on trouve des contaminés», insiste-t-il. En plus, le test de dépistage appelé PCR ne distingue pas les virus morts des virus vivants. Dans tous les cas, le test se montre positif.
Cette situation de crainte des autorités est liée à une certaine hystérie. «On ne regarde pas les faits. Il y a plus de gens qui vont mourir du chômage que du Coronavirus», affirme Yoram Lass. Selon lui, Il y a une véritable panique, une hystérie et un manque de compréhension de ce qui se passe réellement. «Aujourd’hui en Europe, l’épidémie est terminée depuis 3 semaines et il n y’a pas eu de seconde vague. La mortalité est présente, mais, nous sommes arrivés à un niveau normal de mortalité», ajoute-t-il.
Le médecin met l’accent sur le fait que même si les tests de dépistage se font nombreux, ils demeurent importants pour l’information. En revanche, il ne faut pas alimenter la peur chez le grand public. Yoram Lass va jusqu’à soutenir l’idée qu’il n’y a pas de patient réellement positif si le malade est en pleine forme. Encore plus, il n’y a pas de quoi se rétablir ou être testé négatif si le patient n’a jamais été malade. «Il ne faut pas rendre le public fou, avec des mots qui font peur et qui ne reflètent pas la réalité. L’épidémie est terminée», souligne Yoram Lass.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur rappelle que les autorités publiques ont fermé, dans certaines régions, toute unité de production, de service ou de tourisme qui n’avait pas veillé au respect des règles du protocole sanitaire en vigueur. Le ministère souligne que, sur la base du suivi quotidien du niveau du respect des orientations préventives adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, et eu égard au développement de la situation épidémiologique dans notre pays en période estivale, un manque d’application a été observé chez certains à travers des comportements irresponsables portant atteinte aux mesures préventives et sanitaires annoncées par les autorités publiques. Celles-ci, prévient le communiqué, ne toléreront aucune légèreté dans le respect des mesures préventives adoptées, sous peine d’appliquer les dispositions répressives à l’encontre de toute personne qui violerait les règles établies.
Ce rétropédalage s’expliquerait par la volonté de maintenir accessible le port de Tanger ainsi que son aéroport qui ont été désigné pour accueillir un grand nombre de vols spéciaux ainsi que les ferries en provenance des ports programmés dans le cadre de la récente réouverture partiel des frontières nationales.
Le Coronavirus est loin d’être terminé. Certains pays sont encore confrontés à de grandes épidémies, mais même ceux qui contrôlent actuellement le virus craignent une «deuxième vague». Ceci semble être le cas pour le Maroc, mais faut-il vraiment craindre une réémergence d’une nouvelle vague du virus ? Sur ce sujet, les experts sont du même avis.
«L’épidémie est terminée»
Pour le chirurgien et parlementaire istiqlalien Allal Amraoui, l’apparition d’une nouvelle vague de la pandémie implique un reconfinement, chose qui est, à son sens, une option inenvisageable. «En revanche, la reconduction de l’état d’urgence sanitaire qui instaure un cadre de vigilance sanitaire, me semble plus que plausible et de surcroît nécessaire dans l’état actuel des choses», annonce M. Amraoui. «On a souvent entendu parler d’une deuxième vague, mais je tiens à préciser que le Maroc commence à peine à vivre la première vague de la pandémie. Cela ne signifie nullement que nous devons nous refermer sur nousmêmes, mais, bien au contraire, accepter de cohabiter avec le virus pour mieux le combattre», souligne-t-il. «Cela ne veut pas dire également que le confinement édicté en début de pandémie, pour une trop longue période certes, était une erreur. Loin s’en faut, puisque cette mesure nous a évité une hécatombe comparable à celle de l’Espagne et de l’Italie».
Pour Yoram Lass, médecin, chercheur, scientifique et ancien politicien israélien, les gouvernements doivent comprendre le fait que la pandémie est terminée. «Le virus n’a plus de force, il est mort», annonce-t-il. En effet, le nombre croissant des cas liés à la pandémie est conditionné par le nombre des analyses effectuées. «Plus on en fait, plus on trouve des contaminés», insiste-t-il. En plus, le test de dépistage appelé PCR ne distingue pas les virus morts des virus vivants. Dans tous les cas, le test se montre positif.
Cette situation de crainte des autorités est liée à une certaine hystérie. «On ne regarde pas les faits. Il y a plus de gens qui vont mourir du chômage que du Coronavirus», affirme Yoram Lass. Selon lui, Il y a une véritable panique, une hystérie et un manque de compréhension de ce qui se passe réellement. «Aujourd’hui en Europe, l’épidémie est terminée depuis 3 semaines et il n y’a pas eu de seconde vague. La mortalité est présente, mais, nous sommes arrivés à un niveau normal de mortalité», ajoute-t-il.
Le médecin met l’accent sur le fait que même si les tests de dépistage se font nombreux, ils demeurent importants pour l’information. En revanche, il ne faut pas alimenter la peur chez le grand public. Yoram Lass va jusqu’à soutenir l’idée qu’il n’y a pas de patient réellement positif si le malade est en pleine forme. Encore plus, il n’y a pas de quoi se rétablir ou être testé négatif si le patient n’a jamais été malade. «Il ne faut pas rendre le public fou, avec des mots qui font peur et qui ne reflètent pas la réalité. L’épidémie est terminée», souligne Yoram Lass.
Hajar LEBABI
3 questions à Charif Chefchaouni Al Mountassir
Charif Chefchaouni Al Mountassir
« La réaction du Maroc était tout à fait positive et efficiente »
Professeur de chirurgie à la Faculté de médecine de Rabat, expert en programmation et gestion hospitalière, ancien directeur de plusieurs hôpitaux universitaires et cliniques privées au Maroc, Charif Chefchaouni Al Mountassir, nous livre ses réflexions sur la situation pandémique au Maroc.
- Que pensez-vous de la réaction du Royaume face à la pandémie ?
- La réaction du Maroc était tout à fait positive et efficiente. Ensuite, il est apparu que, dans le contexte marocain, nous avions relativement moins de cas, peut-être est-ce dû à un système de confinement qui était de bonne qualité ou peut-être à d’autres facteurs évoqués dans les différentes conférences et webinaires conduits au Maroc au sujet de la Covid-19 et qui pourraient être une population plus jeune, une immunité différente ou un profil génétique qui donne moins de sensibilité à la pathologie. Il y a également le rôle protecteur de la vaccination contre la tuberculose, qui est faite à tous les Marocains dès la naissance et qui a, dans d’autres études, prouvé qu’elle avait un rôle protecteur contre certaines maladies respiratoires qu’elles soient bactériennes ou virales. Tous ces facteurs ont fait que les cas dans notre pays étaient relativement moins graves que ce qui était le cas dans les pays développés et avec une mortalité également moins importante.
- Comment évaluez-vous la performance du système de santé marocain en cette période ?
- La performance du système de santé marocain face à la pandémie du Covid-19 est caractérisée par deux phases. Une première phase de mobilisation générale qui était justifiée par le fait que la pathologie était mal connue et que le taux de mortalité était très élevé dans les hôpitaux où la pandémie avait commencé. A partir de mi-mai, on s’est rendu compte à côté de cette relative et moindre gravité du Covid-19 que nous avons eu d’autres problèmes qui ont commencé, notamment les complications chez les patients non-Covid.
- Qu’est- ce qui explique ces complications?
- Les médecins ne faisaient plus de consultation, parce qu’ils avaient des problèmes de transport et parce que les hôpitaux avaient des activités extrêmement réduites. Les complications ont commencé à surgir et tous les médecins ont commencé à réclamer une réouverture des hôpitaux pour qu’ils puissent accueillir les malades habituels à côté des cas du Covid qui persistent. C’est dans cet objectif que le ministère a progressivement rouvert tous les hôpitaux, et a commencé à recevoir des patients même si nous sommes loin de recevoir le nombre de patients que nous avions avant le Covid-19.
Professeur de chirurgie à la Faculté de médecine de Rabat, expert en programmation et gestion hospitalière, ancien directeur de plusieurs hôpitaux universitaires et cliniques privées au Maroc, Charif Chefchaouni Al Mountassir, nous livre ses réflexions sur la situation pandémique au Maroc.
- Que pensez-vous de la réaction du Royaume face à la pandémie ?
- La réaction du Maroc était tout à fait positive et efficiente. Ensuite, il est apparu que, dans le contexte marocain, nous avions relativement moins de cas, peut-être est-ce dû à un système de confinement qui était de bonne qualité ou peut-être à d’autres facteurs évoqués dans les différentes conférences et webinaires conduits au Maroc au sujet de la Covid-19 et qui pourraient être une population plus jeune, une immunité différente ou un profil génétique qui donne moins de sensibilité à la pathologie. Il y a également le rôle protecteur de la vaccination contre la tuberculose, qui est faite à tous les Marocains dès la naissance et qui a, dans d’autres études, prouvé qu’elle avait un rôle protecteur contre certaines maladies respiratoires qu’elles soient bactériennes ou virales. Tous ces facteurs ont fait que les cas dans notre pays étaient relativement moins graves que ce qui était le cas dans les pays développés et avec une mortalité également moins importante.
- Comment évaluez-vous la performance du système de santé marocain en cette période ?
- La performance du système de santé marocain face à la pandémie du Covid-19 est caractérisée par deux phases. Une première phase de mobilisation générale qui était justifiée par le fait que la pathologie était mal connue et que le taux de mortalité était très élevé dans les hôpitaux où la pandémie avait commencé. A partir de mi-mai, on s’est rendu compte à côté de cette relative et moindre gravité du Covid-19 que nous avons eu d’autres problèmes qui ont commencé, notamment les complications chez les patients non-Covid.
- Qu’est- ce qui explique ces complications?
- Les médecins ne faisaient plus de consultation, parce qu’ils avaient des problèmes de transport et parce que les hôpitaux avaient des activités extrêmement réduites. Les complications ont commencé à surgir et tous les médecins ont commencé à réclamer une réouverture des hôpitaux pour qu’ils puissent accueillir les malades habituels à côté des cas du Covid qui persistent. C’est dans cet objectif que le ministère a progressivement rouvert tous les hôpitaux, et a commencé à recevoir des patients même si nous sommes loin de recevoir le nombre de patients que nous avions avant le Covid-19.
Recueillis par H. L.
Repères
Ait Taleb craint une nouvelle vague
Déconfiné depuis le 20 juin, le Maroc risque d’être confronté à une deuxième vague, qui conduirait à un reconfinement, avertit le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb.Les chiffes et statistiques sur l’évolution de l’épidémie au royaume sont plutôt rassurants. Mais l’apparition de nouveaux foyers épidémiques et le cap des 10 000 cas de contamination atteint, les autorités sanitaires du pays craignent le pire.L’aveu vient du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, qui alerte sur l’apparition de foyers épidémiques dans cinq régions qui s’accaparent à elles seules, 90% des cas de contamination au nouveau coronavirus.
La SNMG s’exprime sur la levée progressive de l’état d’urgence
Le non-respect des mesures sanitaires mises en place par le Royaume entrainera un ralentissement de la levée progressive de l’état d’urgence sanitaire, a affirmé le président du Syndicat national de médecine générale (SNMG), Tayeb Hamdi.Dans un entretien à la MAP, M. Hamdi a souligné que la mauvaise conduite de certains citoyens vis-à-vis des mesures sanitaires édictées par les autorités publiques pour lutter contre la Covid-19, rend la pandémie «hors contrôle», mettant en garde contre un risque de la reprise de l’épidémie.A cet effet, le président de la SNMG a mis en exergue l’importance de la responsabilité collective et continue pour venir à bout de la propagation du nouveau coronavirus, dans le respect total des mesures préventives.