Sa Majesté le Roi adressant un discours à la Nation à l’occasion du 22ème anniversaire de la Fête du Trône.
Samedi soir, les regards étaient rivés sur les écrans pour suivre le discours du Souverain à l’occasion de la Fête du Trône, qui célèbre les 22 ans de Son intronisation. Très attendu, le discours royal a été l’occasion, comme il est de coutume, d’une annonce ou d’un message d’une grande importance.
Une nouvelle main tendue à Alger
En toute clarté, le Souverain a saisi cette occasion pour s’adresser directement aux dirigeants d’Alger afin de les appeler à la raison, après une année où la tension a atteint son comble entre les deux pays.
« Nous renouvelons Notre invitation sincère à Nos frères en Algérie, pour oeuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage », a appelé le Souverain en tendant la main à l’Algérie dans un geste de bonne volonté qui prouve la sincérité du Royaume et sa bonne intention de mettre fin à l’hostilité qu’il subit d’un régime qui lui est systématiquement opposé, de façon irrationnelle, depuis plus de quarante ans.
SM le Roi a regretté la tension qui exacerbe la méfiance entre le Maroc et l’Algérie, une tension qui n’a cessé de croître depuis les événements d’El Guerguerat et de l’Affaire Brahim Ghali, et notamment à cause du soutien irraisonnable et obstiné du régime algérien à la thèse séparatiste du Polisario.
« Nous déplorons les tensions médiatiques et diplomatiques qui agitent les relations entre le Maroc et l’Algérie. Elles nuisent à l’image des deux pays et laissent une impression négative, notamment dans les enceintes internationales », a regretté le Souverain, qui s’est exprimé en des termes affectueux à l’égard des Algériens pour leur témoigner la sympathie et l’amitié que lui et Son peuple leur portent.
« Nous considérons que la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc », a poursuivi le Souverain, ajoutant que ce qui touche le Maroc affecte tout autant l’Algérie : « car les deux pays font indissolublement corps ».
Algérie - Maroc ou les deux frères jumeaux
Aux yeux du Souverain, en plus d’être deux nations voisines, l’Algérie et le Maroc sont deux « pays jumeaux » qui se complètent. D’où la nécessité de la réouverture des frontières… SM le Roi a considéré que l’état actuel des choses est jugé inacceptable par bon nombre de pays.
Ainsi, dans Son discours, le Souverain a plaidé avec calme pour l’ouverture des frontières, chose que revendiquent instamment aussi bien les Marocains que les Algériens, surtout ceux liés par des liens de parenté et de mariage et qui sont privés de chaleur familiale.
« Entre deux pays voisins et deux peuples frères, l’état normal des choses, c’est Notre conviction intime, est que les frontières soient et demeurent ouvertes », a affirmé SM le Roi, soulignant que la fermeture des frontières « heurte un droit naturel et un principe juridique authentique, consacré par les instruments internationaux, notamment le Traité de Marrakech, texte fondateur de l’Union du Maghreb Arabe qui prévoit la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux entre les pays constitutifs de l’espace maghrébin ».
En effet, la fermeture des frontières date de 1994, année où l’Algérie a décidé de boucler les frontières terrestres sur fond d’un malentendu sur les événements de Marrakech. Une fermeture dont les actuels dirigeants des deux pays ne sont pas responsables et auxquels il incombe d’y mettre fin dans l’intérêt supérieur de tous les peuples du Maghreb.
« Force est de constater que ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-président, ni Moi-même ne sommes à l’origine de cette décision de fermeture », a assuré le Souverain, ajoutant : « Devant Dieu, l’Histoire et nos concitoyens, nous sommes responsables politiquement et moralement de la persistance du statu quo ». Un statu quo dont la persistance n’a plus « aucune logique » au regard du Maroc, vu que « les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières sont totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui », a rappelé SM le Roi.
Refus des préjugés et des contrevérités
Le discours du Trône a été une occasion pour démolir certains préjugés qui entravent cette ouverture tant souhaitée. SM le Roi a réfuté les présomptions erronées et les contrevérités relayées par certains médias qui présentent l’ouverture des frontières comme source de malheurs et de problèmes, tant à l’Algérie qu’au Maroc.
« À l’ère de la communication et des nouvelles technologies, personne ne peut donner crédit à pareils discours », a tranché SM le Roi, rassurant les Algériens par une phrase saisissante : « Nous ne voulons ni faire des reproches, ni donner des leçons à quiconque. Nous nous percevons plutôt comme des frères qu’un corps intrus a divisés, alors qu’il n’a aucune place parmi nous ».
L’Algérie face à sa responsabilité historique
Ainsi, le Souverain a appelé solennellement le président algérien Abdelmajid Tebboune à un dialogue sincère, sans complexes, pour en finir avec une sorte de guerre froide qui n’a plus aucun sens. Cet appel au dialogue s’ajoute à la main tendue du Discours du 6 novembre 2018, que le voisin de l’Est s’était employé à ignorer avec un silence assourdissant.
Encore faut-il que les dirigeants d’Alger soient à la hauteur à cet appel à la fraternité. Selon Mohammed Maelaïnine, diplomate et ancien ambassadeur du Royaume dans plusieurs pays, l’appel Royal au dialogue, à ce moment-ci, est un « coup de génie », précisant qu’une telle vision révèle le sens de la responsabilité du Royaume.
Maintenant que l’appel fraternel a été fait et que la main est tendue, tout dépend de l’Algérie pour rejoindre le Maroc dans une démarche de dialogue raisonné dans l’intérêt de tous. Enfin, il est à noter que le Royaume n’a nullement peur du dialogue et ne craint pas d’ouvrir les dossiers qui fâchent.
« À l’ère de la communication et des nouvelles technologies, personne ne peut donner crédit à pareils discours », a tranché SM le Roi, rassurant les Algériens par une phrase saisissante : « Nous ne voulons ni faire des reproches, ni donner des leçons à quiconque. Nous nous percevons plutôt comme des frères qu’un corps intrus a divisés, alors qu’il n’a aucune place parmi nous ».
L’Algérie face à sa responsabilité historique
Ainsi, le Souverain a appelé solennellement le président algérien Abdelmajid Tebboune à un dialogue sincère, sans complexes, pour en finir avec une sorte de guerre froide qui n’a plus aucun sens. Cet appel au dialogue s’ajoute à la main tendue du Discours du 6 novembre 2018, que le voisin de l’Est s’était employé à ignorer avec un silence assourdissant.
Encore faut-il que les dirigeants d’Alger soient à la hauteur à cet appel à la fraternité. Selon Mohammed Maelaïnine, diplomate et ancien ambassadeur du Royaume dans plusieurs pays, l’appel Royal au dialogue, à ce moment-ci, est un « coup de génie », précisant qu’une telle vision révèle le sens de la responsabilité du Royaume.
Maintenant que l’appel fraternel a été fait et que la main est tendue, tout dépend de l’Algérie pour rejoindre le Maroc dans une démarche de dialogue raisonné dans l’intérêt de tous. Enfin, il est à noter que le Royaume n’a nullement peur du dialogue et ne craint pas d’ouvrir les dossiers qui fâchent.
Anass MACHLOUKH
Pandémie : le Maroc sur la bonne voie
Après plus d’une année après l’arrivée du Covid-19 au Maroc, le Royaume a pu relever le défi de cette pandémie qui a terrassé le monde entier grâce à une gestion efficace dont les Marocains peuvent en être très fiers. « Aujourd’hui, nous pouvons être fiers à plusieurs titres : le Maroc a relevé un défi de taille en remportant la bataille pour l’accès aux vaccins », a affirmé le Souverain, ajoutant que la campagne de vaccination se déroule de manière remarquable. Dans Son discours, SM le Roi a rappelé l’ensemble des mesures qu’a mises en oeuvre le Maroc pour surmonter la crise sanitaire, à savoir le plan de relance, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, le projet d’avant-garde pour la fabrication de vaccins et la campagne de vaccination.